jeudi 3 février 2011

OUTRE L’HYDRE NOCTURNE

OUTRE L’HYDRE NOCTURNE


Sur les ruines poussiéreuses

Des mots-cris maintenant vitrifiés

La parole semble s’en aller – étriquée

Sans chemin



Mais – cependant que son sang

Affleure aux lunes serrées

Par le rêve –

Sa respiration saillante

Lâche du vent aux fenêtres

Où danse le soir



Elles ont tourné – les étoiles !

Tourné aux accroche-murailles

Où mitraille une hydre démètrée

L’âge ancien est énucléé



On entend le vol

On entend le chant

D’oiseaux-passeurs :

Arc-en-ciel de la parole fidèle

Au croisement net des forêts métropolitaines

De l’exil



Ne répétez-pas : poètes !

Et – si vos muses cassent l’âge des discours –

Elles font entendre au-milieu de tous

Chaque parole arc-en-ciel

Elles remontent avec leurs flèches d’or

Les liens effilochés du temps



Tandis que semblent s’assoupir

Les rues tremblées du désir

A deux pas des eaux capiteuses

Où a fini de s’agiter

L’ombre aboyeuse

C’est tout le poème de la ville

Qui passe près de nous

Venant effleurer

Le silence et éclairer

La veille – comme un chemin



Alain Minod



Aucun commentaire: