dimanche 3 juillet 2011

UN ET DEUX

Je te supplie dormeuse

Couvre- moi de ton rêve

Et qu’ainsi arraché à l’insomnie

Je puisse à mon tour te couvrir

De ma veille protectrice

De mes sourcils sauterait le sable

Aux tiens remonterait le sel de la vie


Le temps que nous avalerions

Se ferait sans césure ni arête

La pointe du jour glisserait

Avec le merle dans une joie sans feinte


Nous sommes deux sans trace brillante

Nous nous aimons à contre point

Dans les fulgurances accomplies

Sans trébuchement des songes


Main à main

Jusque dans le frais du matin

Corps à corps

Accompagnant – jusqu’aux stries du soleil –

Le jour caressant


L’éveil nous divise

Mais ton chant est un sourire

Dressé contre la peine

A remplir l’office du travail

Je te sais première à enfourcher le monde

Je te sais brûlante à incarner le combat


Nos mains séparées – nous ne dérivons pas

Nous rentrons dans les flammes du temps


As-tu vu les fleurs

Comme elles s’épanouissent

A la lumière qui les traverse

Le soleil a gagné encore un pas

Dans l’été chatoyant


Et nous allons – concertant

La tendresse avec les premiers

Coups de semonce des voitures

Nous allons – chacun à son entier –

Mais le soir nous attend


Ne comptons donc pas nos pas

Puisque nous avons déjà tout osé

Sur les combles de la promesse

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