dimanche 16 octobre 2011

LA VEILLE SCANDEE

LA VEILLE SCANDEE


Tôt cette nuit
La jeunesse l’avait désertée
Cette place obstruée de froid
Qui abandonnait les cent lampions
A leur solitude
Ma voix était figée – glacée
J’étais un naufragé

Je suis entré dans la taverne
Où la chaleur de la mandole
Me précipita dans un voyage
 Je touchais ainsi l’autre côté de la mer
Et je nageais dans la vague
Accompagnant l’exil

Le sel d’Idir irisait le proche
Ma bouche s’irradiait
Avec l’écume : le doux et rugueux
Chant des amours abandonnés

Et ma plume incisait le papier
En brûlant mes nerfs
Comme dans un fétu de paille
Je naviguais – naviguais  ici
Avec l’énergie de l’étranger
Ici – avec elle réchauffant
Mon corps transi

Je tenais la nuit
En suivant le rythme dansant
Des voix qui scandaient la veille
Le bruit de mon cœur alors
Qui palpitait avec elles

Définitivement  abolis les murs frontaliers
Qui n’orchestrent que bruits et fureur
Définitivement arrachés
Aux lustres de cette fête
Qui galope – galope – improvisée

Un dimanche – tout près de l’homme soulevé
En bras et mains de tendresse
Loin – très loin des horizons déçus
Et des promesses décervelées

Et même : mordant au cou
La sirène sur le rocher devenu un âtre
Où brûlent les accents
Du poème libre de son désir
Je me balance sur les cordes de la mandole
Comme sur les vagues
Longtemps … Longtemps …
Ouvrant les rives serrées de l’étranger
Comme sur une seule plage – mienne !

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