mercredi 5 octobre 2011

LEUR MONDE ET LA VIE

LEUR MONDE ET LA VIE


Ce monde déferré de ses promesses
Plonge dans l’unique – tout – halluciné
Machinant son ombre – le pauvre – l’étranger sans droit –
Comme un autre monde

Partout – rentrant dans l’abîme 
De la fiction accumulatrice
Avec les orages multipliés à la clef
Des orages et des jouissances
De plus en plus brouillardeux
Ce monde lui-même : liquidités creuses
S’enfonce dans la lie de la terre
Terre qu’il enfonce à son tour

Plus cela va – plus – bateau des errances impossibles –
Il se remplit de vampires qui deviennent ses pilotes
L’emportant dans la nuit des profondeurs glacées
Et sa mort renaît chaque nuit

Désorienté – il la porte ailleurs et encore ailleurs
Il la porte – Ici – contre son ombre : le pauvre – l’étranger pauvre –
Le différent pauvre
C'est-à-dire le quidam d’ailleurs

Il se sait désorienté mais crée des murs dans la circulation
Qu’il veut pourtant libre
Il cherche des éclaircies ou plutôt des éclaircissements
Auprès de présumés sages
A qui il offre de généreuses prébendes

Mais rien n’y fait – tout s’assombrit – s’assombrit
Et – partout les monstres froids rugissent de morale
Séparés qu’ils sont du domaine des hommes
Partout l’histoire vomit des oracles de catastrophes
Alors il joue la pitié avec des bombes
Se faisant lui-même oracle de la liberté

Reste que des hommes s’emparent de la pensée de la liberté
Son problème à ce monde c’est de pouvoir s’approprier
Les mots et les choses par où clame cette liberté
Combien de vampires s’essaient à jouer les intercesseurs patentés
De ceux qu’ils désignent comme les porteurs malgré eux de la raison politique

Mais la vie résiste à de tels tours de passe-passe
Elle passe quand-même
Avec ses bonheurs et son bon droit
La vie qui ne s’héroïse plus
Se sépare de la logique du monde
Se sépare des monstres froids
Elle vibre malgré leurs turbulences
Elle chante comme une source inaltérable
Malgré tous les obstacles et tous les murs   inquisiteurs


Nulle place où l’assigner
Dégorgeant du monde – on la sait épouser
Le mystère du vent
S’arranger avec les saisons

Qu’un soleil si peu prévisible
Qu’une rencontre si peu attendue
Qu’un amour cueilli
La fleurissent
Que même un éclair suivi d’un orage
La surprennent
Et elle embrassera le réel

Car la logique du monde n’y peut rien
A cette vie
Elle lui est devenue étrangère
Comme les étrangers pauvres
Sont  richesse dans notre vie
Ils sont nôtres et nous leur devons encore
Les citadelles imprenables de nos découvertes
Lots communs de nos vies –
Ils ne sont pas l’ombre portée du monde
Mais depuis  longtemps la matière construite
De nos maisons – de nos rues
De notre cuisine

Non ! Notre terre n’est pas une fiction
Abandonnée au monde comme il va
Ou alors des peuples entiers en mourraient
Et l’humanité les suivrait

Non ! Nos sciences ne peuvent se plier
Aux leçons des monstres et des vampires
Souveraines mathématiques
Qui mettent en lumière l’infini
Vous ne comptez pour rien
L’ « enrichissez-vous »

Les lumières de la vie
Ne passent par l’évaluation comptable
Ou alors il faudrait tout détruire
De la générosité
Et la mort l’emporterait partout
Sans rémission

Jeunesses et vieillesse peuvent bien se lier -
Si elles n’embrassent pas les causes
Des hommes-loups
Elles peuvent fabriquer de grandes plages
De nouveautés – d’amour et de paix
Il faudra du temps …
Pourtant la vie n’est pas distribuable -
Passant par-dessus le règne
De la fiction accumulatrice
Et de tous les monstres qui l’accompagnent
Elle ne sera jamais évaluable
Dans son intensité ! …

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