vendredi 7 octobre 2011

MES CHÂTEAUX ET LE CHEMIN


MES CHÂTEAUX  ET LE CHEMIN



Par mes châteaux qui brûlent
Je me blesse dans mes cibles
Et les chemins embroussaillés
Me griffent
Les doigts serrés du vent
Découpent mon avancée

Assommé – le soleil de mes oracles
Tombe dans le lit des sources
Je rugis – je rougis
Contre le souffle qui plie
Avec une indocilité perdue

La pierre qui roule
Dans mes traces
Désosse mes mots
Il pourrait les emporter en poussière
Et le silence m’est jungle
Que je ne peux orienter
Sans infatuation dans ma grammaire

Lever – Ah ! Lever mes yeux
Contre le ciel qui pleure
Drainer ses larmes
Sur l’aller de mes errances incendiées
Mais je ne supporte plus l’humide
Qui condamne le lointain
Comme apostat

Et mon désir sent l’ouragan
Sans que son audace
Calme mon parcours

Pourtant il faut gravir les pentes
Où se fixe l’insoluble misère
Comme un acide qui meuble
Le lit de mes sources
Je vais dans cette conquête
Tout près de la jeunesse
Bien que mes châteaux brûlent

Dernier avatar du temps
Ou   ultime sublimé
-Moi vacant-
« Je » m’est un jeu
Qui coule
Sous son habit caparaçonné

Arrachant – sans pitié –
Les calmes et froides grenades
De l’arbre vespéral pendu au ciel –
Mes sens appellent
La levée périlleuse
Près – tout près des chants amicaux
Qui imposent un pas de côté

Hors des saints noms
Qui meublent les chemins
De la liberté anonyme
Hors des ornières
Où s’enfoncent les mots perdus …
-Refaisant sans plus cesse – les rebâtissant –
Tous les signes du cheminement
Tels – pierres sur pierres - :
Les kerns qui balisent la distance-
Je me sépare des châteaux qui fument encore
Je passe dans le col des accueils
Et – ce – sans crier ma raison

Sous ces auspices
Je relie les derniers pans
De mes amours
Ainsi :- venus – partis – revenus-
S’émeuvent les petits lutins
Qui traversent la forêt de mes mots
Ils sont ces pauvres étrangers
Qui font la musique
Et ouvrent le vent sur la lumière
Par les aubes et les crépuscules

Ici – on sait : pas d’écho rédempteur
Aux errances incendiées
Ici – on le sait : la corne de brume
Ne répond plus à nos appels
Plus d’appel – plus d’écho
Mais … Un point fixe comme une étoile dans la ville !

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