vendredi 4 novembre 2011

SUR LA LEVRE DE L'AVENUE

SUR LA LEVRE DE L’AVENUE

Un long et droit chemin

Piqueté de lumières blanches

Filé d’ombres mouvantes

Et de branches phosphorescentes

Ciblé – au loin par une enseigne

Où défilent les couleurs


C’est sur une lèvre de l’avenue

Où chuchotent les retours

Pendant que coule la bouche

Comme une rivière chaotique


La ville avale son orchestre

Et la pulpe qui l’habite

Les murs engrangent – dans un froid silence –

Les fruits de l’ultime veille


Ici - en face – c’est une barricade

Au froid regard d’apparat

Qui – avec mille yeux

Mangeant le ciel –

Transvase les secrets de compagnie


Bientôt – les sarments des rumeurs

Craquellent sur les tapis de feuilles

Et s’envolent en fumée


Tu respires avec le lointain

Tu sais : ce pauvre qui rumine

Dans la proximité du silence :

C’est ton air – c’est ta demeure

Et son ombre est la chair

De tes commencements


Y puiser l’invisible – debout

Pour mordre dans l’impossible

Sur des traces qui ruissellent

Comme un phare

Là à l’horizon de l’avenue


Mais – ici briller – Ah ! Briller ici …

Dans quelle humide fraîcheur

S’évanouirait l’étoile !...

Dans quel brouillard nocturne !...


Ici – sur la terrasse -

Le chemin filé d’ombres

Briquette tes mots

Comme sur le chameau

De tous tes fardeaux


Pensé loin – poème :

Il n’est nulle chance

Qui chante comme un oiseau

Nul grand tapage

Grillant comme le destin

Dans la nuit

Avec son poids de Mercure

Sous les lampes

Ah ! Cette insaisissable Fortune

Sans audace ni envol !


Ici – sur la terrasse –

La lèvre de l’avenue

Ne s’humecte pas

Des baisers de la bonne étoile

Elle fait grâce – cependant –

Aux balbutiements

Du hasard et de l’amour

Dans la veille incandescente

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