samedi 19 novembre 2011

VILLE D'AURORE

VILLE D’AURORE

O Là-bas – pierre incandescente du cœur

A la fuite d’Astrée !

Comme elle ponce la robe sombre

De notre jour !

Et puis – d’un seul coup –

L’éclat défait

Qui le libère


Et la ville nue affranchie des soldats lunaires

S’offre pâle à nos amours mutinés


Tardivement – le lion d’azur

Aveugle son horizon

Enivrant la pierre encore grise

S’accordant aux arbres cuivrés


De pan en pan explose l’obscur

Qui rumine en mille ombres

Laissant la lumière

Arroser en stries platinées

Le macadam où s’enfouit la circulation

Où s’effacent nos rêves


Nos amours penchent sur le cou des boulevards

Et la rage de nos cœurs fleurit

Dans les vitrines lustrées

Nous renvoyant notre attente

Comme reflet de l’épave

De notre souvenir


Ma propre rage se convertit en tendresse sauvage

Pour les derniers allumés de la nuit –

Ceux-là qui vexent le temps

En racontant leur bohème

A la Marianne secrète et sombre debout sur son char

Avec – là-bas – les deux colonnes blanches

Qui veillent à la perspective

Abandonnée par les dieux

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