dimanche 18 décembre 2011

CHANT ET ENVOL

CHANT ET ENVOL

Petit merle à l’envol difficile

Tu te lances dans ton moulin à chansons

Tu te lances comme une fronde

A partir de tes hauteurs

On te voit poindre

Au petit matin

A l’équerre d’un mur


Ton trille est-il joyeux ?...

En tout cas – tes ailes l’ont porté

A deux pas du carrefour

Méprisant la brise – tu traverses

Le faubourg et t’accroches à un toit


Proche est l’homme qui a faim

Proche est son refuge sous un balcon

T’entend-il ? Te voit-il ?

Il se lève en murmurant son espoir

D’un déjeuner même frugal


Et le petit merle l’accompagne …

Oh ! Oui ! Toi l’oisillon

Né à la ville …

Tu franchis ses barrières

Tu inaugures le temps du jour

Passant outre la misère du monde

Mais la florissant de ton chant précoce

Allumant les rêves de la terre

Qui se réveille


Un enfant pleurant à une fenêtre

S’interrompt quand tu modules

Sur son balcon

Un enfant qui ne dort plus

Voudrait crier

Mais il rentre dans le silence


Qui a faim ? Qui a soif ?...

Mais qui souffle

Sur les murmures et sur les pleurs ?


Toi – le démuni - Toi l’enfant

Toi – le travailleur pressé par l’horloge …

Il y a pour vous

Comme un oiseau rieur

Qui fauche la tristesse

Dans le dédale des murs


Et tous les murs sont des seuils dépassés

Le grand froid – aussi – plonge

Dans la chaleur d’un chant


Les premiers vrombissements

Ne font rien oublier

D’un envol généreux et courageux


A chaque fois – le temps frémit

Dans cet éclair de nouveauté

Le vent – lui-même cesse de ruminer

Dans l’ombre des cœurs

Pour des averses qui ne sont

Que petites fureurs du ciel

Alors que le petit merle furtif

Jette une note – à chaque fois nouvelle –

S’évadant dans nos songes matutinaux

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