mardi 20 décembre 2011

ESPOIR A FLEUR DE LAIT

ESPOIR A FLEUR DE LAIT

Tu tètes la révolution à ses pis

Elle est épuisable

Son oracle déposé sur ta bouche

T’empêche de chanter

Son aura vaut un matin

Vaut un soir


Tu glisses ton savoir

A ses cornes

Elle rue dans tes jambes


Elle avale l’herbe sauvage

L’avenir est clos

Dans son enclos

Mais – qui donc l’élargira

Qui – faisant de promesse vertu

Fera pousser des fleurs

Sur son fumier


Il y a quelque part de lait nourricier

Qui peut glisser

Dans une corbeille de roses

S’y étendent les baisers

A des kilomètres

D’amour reverdi


Cette nourriture cent – mille fois renouvelée

Se déverse dans une grande artère

Où vibrent les égaux

On ne cessera de plonger

Dans la voracité


Est-elle fatiguée – la Marianne

D’alimenter ses enfants à son sein ?

Est-elle lassée de ne pouvoir

Ligoter les mains

Des avaleurs de la chose publique ?


Et la terre pleure

De n’entendre que les Héraults

Qui la dépouillent


C’est le monde expatrié de lui-même

Ce sont ses muscles atrophiés

De tout vouloir saisir


Il faudra réinventer

De grands moulins

De claire voix sans prière

Sans la bénédiction intranquille

Des bergers charitables


Soudoyer la vie

Dans les étables de béton


Laisser gicler son cœur

Livrer sa chair et son sang

Aux pressoirs

Jusqu’au dernier calice levé

Pour une puissance recharnée


Paix d’entre-gens

Paix garante de toutes

Les processions du monde

Mais nous n’irons pas

Dans la transhumance

Où se couche le regard


Nous ne quémanderons pas

Des oasis de vertu et de tranquillité


Nous ne percevons notre droit

Qu’à nous emparer

De la rose des vents

Pour prévenir la tempête


Et nous irions haletants

Pour notre allaitement ?

Bientôt – plus personne

Personne pour couvrir

Ces avancées


Myrte et muguet

Se disputeront le lait de nos sens

Jusqu’à ne plus laisser une seule place

Pour le berger rageur

Mais toute la place pour l’arpentage de l’espoir

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