mardi 6 décembre 2011

FONTAINE DE MON SILENCE

FONTAINE DE MON SILENCE

Traîne savate

A l’imbroglio des mots

Lentement amorce sur du vide -

Fontaine de mon silence

Toi - tu sautes par-dessus

Mes bords de pierre


Je verrai comment armer mes eaux

Dans le vertige ruisselant

Comment les orienter sur un chemin

Où mon corps tombe déjà

Dans les vestiges


Je bois aux plus profondes irrigations

Mes pieds frapperont la terre

Egaré un moment

Je reste dans une vacance limpide

Où tout pourrait me surprendre


Mais je dérape – glisse et m’emporte

Dans la pente inondée …

Que faire maintenant ?

Il me faut tracer un fossé

Avec ma main de scripteur

Et orienter ainsi l’écoulement


Veiller à ce que rien ne se perde

Ainsi j’y baignerai mon troupeau de mots

Je soulagerai la peine

De l’assoiffé

Et la source de la fontaine

Rejoindra les lacs

Où j’avais déjà rêvé


Mes yeux resteront les yeux de la fontaine

Aux passages abrupts

Ils seront fermés aux précipices

Et fixés à ma pierre

Et je sauterai – saute déjà

Dans le jardin des délices

Dans le creux des vals

Où s’apitoie

La veine des eaux qui l’arrosent


Mais – plus de violence à construire

Pour que viennent à se rejoindre

Toutes les fontaines

Où chacun boira

D’où chacun tracera son ruisseau


Dans le bois intense

J’entends toujours

Le roucoulement qui porte

Vers le lointain


Bientôt – je verrai la route macadam

Où s’oublient tous les silences

Elle est celle des mille feux

De la circulation

Où l’horizontale vitesse

Fait perdre

De vue les chemins à tracer


Mais - en Paris – des sourciers

Font le pont des changes

Pour abreuver

D’eaux de jouvence

Les mille fontaines

Où se rencontrent le monde

Et toutes les jeunesses

Avides de bâtir

L’univers

En leurs lieux

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