mardi 14 février 2012

RECEL D'UN TEMPS URBAIN

RECEL D’UN TEMPS URBAIN

Non – ce n’est pas de l’apparat

Ces lumières globulaires

Qui paillettent

Des ombres indécises

Sur des corps fluets

S’avançant – dansants


Ces lumières – comme indestructibles –

Tracent des aiguillages en tout sens

Pour les mots déjetés

De la pensée

A l’horizontale

Du macadam luisant

Mais aussi noir que

Le ciel insondable


Poussières aveuglantes

Du silence intermittent !

Comme les balayeurs –

On les nettoie

En les faisant glisser

Dans la rigole d’une musique

Qui suinte son rock and roll


Temps alors arrêté – comme figé

Par l’écriture cursive

Rite du mouvement

Plantant ses banderilles

Dans la tessiture épaisse

Mais lointaine des voix

De l’autre côté de la cloison de verre


On a chipé de la hauteur

Sur les flans blafards

Des murs réverbérés

La pierre semble muette

Aucune fenêtre ne la troue

De son éveil cristallin

Plus tard ?...


La chaîne des vies est encore hors-course

Que déjà les sirènes hurlent

Au parterre

Le manège va pouvoir commencer

Sur l’arène

La voilà qui – brusquement –

Vomit des milliers d’éclats

Aux naseaux bondissants

La voilà qui s’étoffe

Presque aveuglante


Rumeur grondante – litanie explosive

Ulcération totale dans le ventre

De la bête naissante


Passeurs à son guet :

Les mots vont – d’un éveil charnu –

Sauter à sa gorge

Ils attrapent avec elle

Avalent et digèrent avec elle

Les derniers haillons du silence


Recel de son temps :

Le vide est dans son âme captatrice

Il donne à danser la durée

Il donne à dévorer le vivace


La musique semble aux arrêts

Mais on entend le bal sauvage des rues

Qui donne rendez-vous

Au travail


Dans la mauve lueur du ciel

On ne devine pas l’humeur du temps


Et voici que les vertèbres des murs

S’allument en éclats

D’éveil cristallin

Chamoisant la couleur

Des réverbères


Le jour mûrit …

La chaîne des pas se déroule

Sûre – sans aventure

Sans rêve non plus –

Ayant tout rompu de la nuit


Le macadam n’a rien perdu de sa luisance

Il pâlit comme le ciel

Entre les arbres décharnés

Aucune lueur à l’horizon


Nos mots enchaînés à la ville

Regagnent le temps de l’horloge

Quittent l’instant

En lui offrant les quelques fleurs

De l’exil démembré

Puis ils s’éteignent comme

Les réverbères

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