lundi 20 août 2012

DE LA CHALEUR A LA DOUCEUR


DE LA CHALEUR A LA DOUCEUR



Chaleur vous collant à la terre :
Pénible arrachement au temps
Moiteur clouant dans la sueur
Vous effacez la pesanteur
Avec vos mots buissons ardents
Qui se désenchaînent des fers

Et que les traces se relèvent
Par le chemin du moindre rêve
Vous maintenez bien vos distances
Avec un hachis de silences

Puis – tambour pour le cœur battant –
Tout votre amour s’en va chantant
Conquérant le hasard des foules
Que les lampadaires déroulent
Dans la nuit à peine advenue
Où la douceur vous met à nu

Vous voyez toute la bohème
Elle pénètre en votre poème
Bientôt ce sont tous ces amants
Avec le feu de leurs serments
Brûlant votre mélancolie
Que votre art maintenait jolie

Et – bien que tout le long des seuils
S’en aillent vriller tant de feuilles –
Le vent levé rafraîchit l’âme
Son corps dansant comme une femme

Le poème - venu  charmer
Le si pauvre cœur désarmé -
Tient maintenant épanoui
Comme une fleur née dans la nuit

Entendus les mots étrangers
Qui passent par ici loger
Avec leurs surprenants accents
Dans le train des mots et leur sang

La chaleur vaincue démissionne
Et ce n’est que peau qui résonne
Au travers de toutes les lèvres
Embouchant des notes moins brèves
Qui écartent les intervalles
Du temps suspendu en escale
Aux portées moins accélérées
Que la nuit emporte en ses raies

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