mardi 30 octobre 2012

JOIE ET TEMPÊTE



JOIE ET TEMPÊTE



Dans l’ampliation de ta voix
Par la tempête –
Rogne sur
Ton désir
Et il viendra –
Calfeutrant ton dire

Qu’il pleuve dru
Sur le vide qui t’a convié –
Que tout un règne de clartés
Y glisse en parangon de ta joie –
Tu exécuteras la danse vertigineuse
Sur ton précipice désarmé

Ton âme abattra
Les cloisons de fer
Qui la décharnent
Et – les murs de l’ennui
Tu les stupéfieras
Tu les transperceras
Méprisant
La grande allure du monde
Qui tient dans une chasse
Aux mots de la vertu
Pour les attraper –
Les attraper ! …
Voilà grand bruit !!

Tu le fendras
Dans un socle terreux
Où ta maison s’habillera
De la pourpre de rose

Tu rentreras
Dans un cyclone
Où – même tes mots
T’emporteront
Sous son œil

Il ventera violemment
Près de ton habitat
Mais le temps s’effondrera …
Suspendu – le creux
Où hurle ta tendresse –
Finira par exploser
Sous d’infinies
Justices

Court et aléatoire chemin
Où vaque ta fortune –
Tu iras – pariant
Sur mille
Désobéissances
Qui te rendront
Neuf

Et des cent lieux où
Règne ta misère
Tu n’en feras
Qu’un
Comme au bâti
D’un soleil levant
Comme à l’horizon
Où brillerait
Le lointain

Tu ne seras pas enfermé
Dans ton exil
Plus de pas forcés
Sous l’anathème
De la vitesse
Et ce sera comme si
Tu volais en pas
Majestueux sur
Ton domaine

Partageant les sources nouvelles
Tu prendras les cailloux
Brillants où se calque
La présence

Fini de patauger en eaux flasques
Fini de t’accorder à
La doucereuse
Quiétude …

Dans l’œil où le tourment
S’absente – tu cueilleras
Encore le silence
Des fleurs

Mais la terre vaste
Exténuera l’ouragan
Elle réaccueillera
Ton désir devenu
Polymorphe
Tu auras appris à chanter
Dans la corne où s’aspire
Ta solitude
Sans rien quérir d’autre
Que le suc flambant
De tes propres
Accents

Si rien d’épanouissant
Ne devait advenir
A ce seuil
Il te restera à claquer
Tes mains comme
Les ailes d’un cygne
Lâchant ses eaux
En grande pompe

Mais il ne suffira que
Du sang proche
De la nouveauté
Là où se logent
Toutes les aventures

Que rien ne s’équivaille
Ni à la naissance
Ni à la mort
Pour un voyage
Clairsemant l’impossible –
Tu le sais pour l’égale
Humanité
Tu le sais
Et auras déjà jeté
Les dés pour un hasard
Constellé par tes navigations
Au pied des secrètes rives
De la justice

Tu auras même désarmé
Les naufrageurs du proche
Et ton âge verra peut-être
Se scinder l’époque
Déshabillée
En étreintes fongiformes
Pour des baisers sans aucune amertume
Lancés comme feux d’artifice
Aux rires de tout Homme
Comme pétri d’amour

Laisse donc tes courses vagabondes
Pour participer à l’ondoiement
D’un fleuve – une fois disparus
Le cyclone et son œil …
Bientôt s’avaliseront
Les exils

Quoique tu ne sois
En terre étrangère
Ta proximité d’avec
Les tempêtes
Reste inachevée
En ton cœur pulsant
Ton avenir et en celui
Du moindre des humains
Pourchassés par les loups
Des trônes

Dans le raisin pressé 
Souffle déjà ton ivresse
Sur le marécage embrumé
Flotte un nouveau-né
Recueille-le
Parle à l’étoile du nord
Quand elle se montre
Parle lui comme à une sœur
Elle te renverra tes esquisses
Te tendra un fil de naissance
Et de navigation

De loin – funambule –tu étrillerais
Les guides vampiriques
Entre les murs de la nuit …
Mais ton épée c’est la paix
Dans ton âme et dans celle d’une
Humanité rentrées dans l’œil
Du cyclone et ressorties
Comme franchissant un
Empire avec la pleine
Beauté d’un charme
Chantant de nouveau
Les  lumières
De cet univers
Constellé
Qu’est
La ville

jeudi 25 octobre 2012

ETROIT COIN D'AZUR

ÉTROIT COIN D’AZUR



Ce mur terne – cossu
Là – pris à son équerre
Par la vive lumière –
Cache-t-il – pur – l’insu ?

Son silence massif
Et s’élançant lascif
Dans l’étroit coin d’azur
Draine le train futur
Avec tant de rudesse
Pour toute une jeunesse

Qui vient …Là …Et exhume
La moindre de ses lunes –
A l’ombre du rempart
Sonne une belle page
Qui laisse grande part
Au hasard des partages

Non lassée de sourires
Elle n’envisage pire
Qu’au halo de  fortune
La privant de la tune

Et moins les murs résonnent
Plus dur – l’art déraisonne
Dans la ville où naufragent
Les échos du bel âge

Mais la joie du présent
Rayonne de son soufre –
Qui jubile en naissant
A un si puissant souffle ?

Celui qui encor’ tend
Ses yeux et ses oreilles
A l’amour qui attend
Dans l’espoir et la veille

mercredi 24 octobre 2012

BORDS DU SONGE



BORDS DU SONGE


Non ! Ma misère et l’ire n’écorchent  ma joie
Et je la fais bondir au bon cœur  
De la voix

Pour en  tirer les flèches de tous les avenirs
Qu’un air de Paris – rêche
Saura circonvenir

La moindre des écoutes – en départ de tout doute
Ira lâcher « Demut »
Aux difficiles
Routes

Sur la voix des délices – connue par Alice –
Qu’alors le ciel pâlisse
On gardera
Malice

Sur tous les bords du songe où le corps du temps ronge
A petits coups d’allonge
Je trouverai
L’éponge
Rinçant le souvenir
Débordant
De désir
Ainsi vient s’affranchir le bonheur à la  tire

La bien petite terre où
Je respire l’air
De la vertu
Amère –
Et puisqu’elle se perd
Dans l’horizon
Obscur -
Ici
Je vous assure
Que j’en prendrai bien cure
Pour qu’elle reste mûre –

Comme un fruit tant aimé
Mangé toute en acmé
Je ne veux être
Armé
Que pour en ressemer
Le grain en poésie pour qu’à jamais saisi
Lors – il repousse Ici
Jamais – jamais
Rassi

Je féconde mes vers sans penser aux revers
Ce – pour qu’au printemps – vert
Mon arbre reste ouvert
Je n’ai petit jardin
De cultures
Au matin
Mais …

Je suis beau lutin
Et – sauvage – j’atteins
Belles sources d’en ville
Elles m’aiment et me décillent
Le sommeil  comme en île – au jour –
M’étant asile

Je trouve la beauté
Des  lieux de volupté
Où des charmes datés
Foisonnent en  liberté :
Tous ces si vieux quartiers
Où je pose mes
Pieds
Sont des démiurges  altiers …
Ah ! Les savoir
Entiers –
Me redonne jeunesse dans la fauve rudesse
Que les amants délaissent pour
De si humbles
Altesses

lundi 22 octobre 2012

POEME - A L'INSTANT PARTAGE

POÈME – NAISSANCE A L’INSTANT


Maintenant – dans les babils j’habite
Déshabillant le poème
Avec un « blitz »
Nouveau
Échec à mon nid-nœuds

Je le balafre
Et … Ses blessures … :
Combien jetées par moi
Dans un blasphème
Pour combien
De cicatrices cautérisées
Dans l’exil ?

Cela remue
Sur ma scène insane
Comme bile balançant
Son alcool
Mais
Je les sépare de toute peine
Et ma raison les
Exorcise

Dans les foules
Demeurant insulaire
Je m’en vais sans-cesse
En déménager l’intime
Que j’ai cependant
Fabriqué

Cette ville – milieu errant
Sur ma terre
Cette ville phrasée
En soupirs
Cette ville – vertige
Non :
Je n’y parade plus

Que les peintures vivantes
Orchestrent mes
Couleurs et
Ma voix
Qu’elles s’accommodent
A mes rusticités
Je les ferai
Renaître
Dans
Un pandémonium amical

« Blitz » sur mes échecs
Ce ne sera plus
Un supplice
Car – au sec
Sur mes rives -
J’y accorderai
Une enfance
Sans tempête autre
Que pour des rêves
Sans naufrage

Et mes défaites seront des fêtes
Au vent – à la lumière
Dans un corps nu
Et sans brillance

Tous les vils apparats
Qui transportent
La haine
Ne me touchent plus
Sauf dans les brûlis
Où courent
Mes désirs singuliers

Sans plus courir
Après les chaînes ténues
Où se tiennent mes humeurs
Je voyagerai quand-même
Séparé mais debout
Sur la gangue
Serrée où
N’attendre
Que des naissances

Comme le papillon –
Dieu des métamorphoses –
Butinant à chaque fois
Pour un jour
Mais – avec les plis multicolores
Sur ses ailes déployées –
Capable d’accroître
Les fleurs
Aux mille et mille
Parfums

Tant de mémoires hachées
Sans ces métamorphoses
Tant d’avenir gonflé –
A en crever –
Par la vitesse exécutrice

Et les blessures et les charniers
Attachées aux promesses
Qui fonderaient
Une avancée

Et les accouchements douloureux
Les spasmes inattendus
Où hoquettent
Les dites
« Nouveautés »
Attendues
Sont
Sans aucune mesure
Avec des surrections
Singulières

Dans les saisons de
Nos partages
Qui voit encore
L’arbre qui
Crochète la nécessité
Qui le voit trouvera
Un pendant à Fortuna

O comme j’envie les fulgurances
Du vide constructeur
Et le passage à la
Plénitude
Un jour venant :
Premier bourgeon
Première fleur
Première feuille
Et les ultimes chutes
Les ultimes croissances
Inattendus d’un jour
Ou d’un moment
On les sait
Sans détour

Qui maîtriserait les orages
Les ouragans - le hurricane
Et la tempête
Perdrait
La terre

Pauvres furies des fauves d’en ville
Qui écorchent sans-cesse
Plus avant
De leur voracité d’énergie
Les veines secrètes
Du hasard

Et les armes dans des plans
De comètes
Les armes qui escaladent
Les chemins de la haine
Qui les fructifient
Pour des foules
Aux abois … :

Est-ce encore
Ce qui promet ?
Sciences ! Vous savez
Reconnaître le chant du monde
Et de l’univers étoilé
Vous le démultipliez
 En un instant
Où la « technique »
Abdique devant
Le hasard
Cent – mille fois
Occulté par
Elle

Mathématiques aux infinis constellés
Aux singletons irrationnels
Vous hâtez et battez
La machine monstrueuse
Qui traîne lourdement
Ses promesses
Calculatrices
Vous portez des axiomes ailés
Qui - bien que non démontrés
Révèlent et éclairent
Le poids des nombres

Non ! Finie n’est que
La course au compte
Mais on ne délimite pas
La source des naissances
Et – si ce n’est le poème –
Quel est le babil infini
Qui sait s’arracher
Du poids de la
Nécessité
Aveugle
Dans l’instant arraché
Aux tempêtes de la
Mémoire incendiée
Et de l’avenir
Éclaté

Laissons donc les cibles provisoires
Pour les billes d’électrons
Qui jaillissent
Aussi dans
Le poème
C’est l’énergie comme un
Long cri que module
L’instant capté
D’une voix et
D’un lieu
Pour mille naissances
Hasardées 

jeudi 18 octobre 2012

AU FIL DE LA GAITE



AU FIL DE LA GAÎTÉ


Dans l’écume des troubles
L‘eau flasque
Redouble
En détruisant les lunes
Où opère
Fortune

Pour tancer l’éternel
Dans les traces
De sel
Comme rincées
Aux lames
Qui polissent
Mes armes

Comme fendu par franges
La terre passe
Aux anges

J’abolis ce qui grince
Dans le hasard
Où rincent
Les moindres ailes
Des foules
Et prend tout art
Qui roule

En l’âme qui se noie
Dans l’obscur de
La loi -
Grimant tout ce qui brille –
La grâce j’habille

Et de tant de sourires
Qui saoulent –
On respire
Et le rêve en brassant
Dans les vagues
Des passants

Vient remouler
 La trame
Serrée de tout drame
Dans le sable fendant
Les châteaux de
L’instant

Au creux haché de ruines
Tient une ravine
Drainée par le désir
Braisé au
Souvenir

Et je brûle et je bois
A cette urne qui
Broie
Toute la profondeur
Où j’ai creusé
Mon heure

Cependant est filon
Mon horizon
Oblong
Je le tranche
A la voix
Aspirant à
La joie

Et devant moi – la trouve
Sous le halo
Qui ouvre
Le lait du crépuscule -
Lentement
Je bascule

Dans ma ville qu’époumone
Le souffle de l’automne
On n’entend plus
Hurler
Les sirènes en allées

Halant désir pour naître
Sans même un simple maître
Exceptés ceux parmi
Les poètes
Qui relèvent
La tête
Je finis de tirer
Le câble – pour errer
Et bien désensablé
Je cueille mon
Propre blé
Aux lèvres de l’avenue
Qui met mon cœur
A nu