jeudi 1 novembre 2012

PARIS VACANT - SOUS L'AUTOMNE



PARIS VACANT – SOUS L’AUTOMNE
1er Novembre


Humer la fantaisie au bitume-cendres
Gouter l’humide entre pluies
Soutirer à l’impossible
Le parfum du possible
Et le faire sauter
Dans l’éternité
D’un passage

On dégringole de l’horloge
Pour réescalader
La durée
On s’installe au cœur des choses
Sans viser une cible à nos humeurs -
Tout cela convié
Sans racines
Dans un Paris
Cosmopolite

Et l’on voit la ruée du monde …
Elle se défait très vite
Comme un pliement
De toile
Et – à travers la vitre –
On dirait que s’enfuient
En vibrant – toutes les automobiles

On voit courir le vent
Dans les arbres encore feuillus :
Ces pelures de ville plissant
Son cours horizontal
En robes d’amour

On entend sonner des langues inconnues
Et de jolies femmes vous chantent
Leurs sourires

Et le cosmos en un drapeau
Le flagellant
Libère
Les pigeons
Dans les feuilles d’automne
Un air de rien …
Paris vacant – Paris « au vert » …
Ah ! La chair de la solitude
Armée par tant de
Passages :
Résistance au délitement
Du monde
Appuyée
Par un haut vol d’étourneaux :
Indice d’errance dans
Un ciel civilisé

Y a-t-il dans les combes
Quelques annonceurs
Pour en prévoir
L’orage ?
Et quelle vieille sauvagerie
N’en hurlerait-elle pas ?
Mais qu’attendent
Ces faiseurs
De nouvelles -
Au pli des lèvres
Rugissantes – sur la bouche
Des monstres ?

Ici – mon miroir est la ville
Qui rigole de le voir
Se briser sans-cesse
Pour se recomposer
Aussi vite – à partir
De ses éclats ramassés
Par la prodigalité
De la lumière clignotante
Sur la Marianne
Triomphante

Il tourne – tourne le présent
Dans les partitions
D’un devenir
Écrites
En place aux milles vertiges :
« Place de la nation » :
Imprévisible
Hors-là …


Mais – décidément – tout coule
Sans rouler dans un
Moulin à prières
Et combien sont-ils
A glaner la nouveauté
Sans s’asseoir sur leurs désirs ?
Lumière disparue – lumière des fleurs
Dans les bras de femmes passantes …
Fête – vacance des morts –
Tous les savoirs bagagés
S’en vont dans
Les souvenirs
D’où
S’échappent les giclures
Et les craquelures
Du temps

Nous construisons l’inadmissible
Sous les plumes toutes fines
Dans l’humide duvet
De l’instant :
Un monde délesté
Du trône de la
Promesse

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