mercredi 3 avril 2013

DE L'ENNUI A LA GRÂCE



DE L’ENNUI A LA GRÂCE



L’ennui à la cité lacustre de mon désir
Au milieu de l’océan –
Caracole sous
Mon souffle
Il œuvre
Au tard
Quand
S’enfuit le temps bombardier
Au-delà de minuit

Je lâche mes mots insulaires
Pour examiner l’horizon
Où les discours sont
En panne

J’y saisis de tels silences
Que toutes les voix
Courent dans
Mon oubli

Rappelant mes propres mots
A la mansuétude du temps
Je dessine sur les plumes
De mon exil
Et …
Je nage de nouveau
Dans l’instant qui
Se défend –
Attrapant les courants
Qui filent entre
Les feux

J’y aménage le chant
Des fleurs vénéneuses
Qui font barrière
A mon exil

Rebondissant sur d’autres rives –
Je passe du côté de la misère
En avalant les distances
Qui m’en séparaient

Toutes les issues aux portes
Du lointain obscur
Sont à leur seuil –
Vorace – mon verbe
Les avale et …
Tant de rêves
L’achalandent ici
Que j’en oublie toute navigation …

L’ennui éclate – s’effondrant
En mille morceaux
Que je ne puis
Relier qu’au
Hasard intempestif

Le nid de toutes les errances
S’installe au cœur
De la présence
Au monde

O comme je voudrais
Serrer les profondeurs
Sous ma cité lacustre
Là – au plus allant
Des courants !

Guide un peu cette quête
O grâce qui tempête
Maintenant en
Mon désir
Je te rendrai le feu de joie
Où flambent les arcs
De l’amour

Cet amour qui vient
Stupéfier mon ennui
Me fait avaler la langue
De mes silences

Il y aura eu tant lieu
D’affranchir mes yeux
Au parangon des  anonymes –
Que j’aurai tout fabriqué
Du prisme où fleurissent
Les timbres d’un orchestre

Ainsi j’aurai plongé
Ma propre voix
Aux accents de
Bohème
Qui
M’auront tout donné
Pour vivre un morceau
De poésie

Le passage étroit
Entre ennui et grâce
Aura redressé les précipices
Jusqu’au plus haut
Des piliers
Se tient en terrasse
La parole insaisissable
Comme la plateforme d’un phare
Bordé d’écume chantante

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