vendredi 31 mai 2013

LES PIERROTS ET LES TITANS



LES PIERROTS ET LES TITANS


Et la lune –
Au couteau-accessoire –
Dégouline sous la passoire
Des nuées écartelées

Et les arbres –
En dansant – taillent l’air
Sous la faille de marbre
Des toits

Et le ciel –
Au penchant de son voile
Scie le jour dans
La ville sans
Étoiles

Et la ville
En mangeant le vent
Laisse filer la  vitesse des bolides
Qu’elle enfouit dans
Ses bouches

Alors – le travail s’en va
Élimant le fond
Du jour

La terre – infante du lointain –
Se marie avec le proche
Entre chien et loup
Tandis que
La lumière – à l’ouest
Troué par les arbres –
 Enfante de l’or
Dans
L’envol fuyant
Des oiseaux

La bouche des mages :
Ces prêtres de l’instant –
Au mirage d’être
De Marianne –
Lâche
Sa république des amoureux
Qui partagent leurs
Rendez-vous
Dévolus

On se penche – s’épanche …
L’incandescence silencieuse enjambe
Les distances et allume
L’inconnue du verbe

Des passeurs en herbe
Tranchent la nuit
Qui tombe :
Ils cachent leurs prières
Hèlent les soldats
Lunaires …
Ce sont Pierrots dans le noir …
Ils apparaissent quand
La terre a tourné

On rentre dans l’intime
Où la parole traîne
La dîme de
Misère
Recluse dans les
Courants d’air
Qu’écluse
Le froid
Noir

Un carrousel brillant
Roule du sel dans
Les yeux de
Marianne …
C’est comme si
Il semblait faucher
Dans les poches du
Désespoir

Mais le futur n’est pas sans âme …
Il a l’allure des Titans
A la souche du
Temps –
Il déracine sa trame
Et la vole pour mille travaux d’âmes

jeudi 30 mai 2013

CE MAI FRAPPANT L'INATTENDU



CE MAI FRAPPANT L’INATTENDU



Quand le grand Mai semble avoir vieilli
Et que la pluie trouve
Son office …
Le soleil – alors – aspire
La jeunesse des
Femmes
Pour
De courts instants
Souverains

Ma tête émue par tant de souvenirs
Hante mon temps présent …
Mais le vent remue
Le flux de ma
Mémoire
Et
Le reflue
Vers le lointain

Le Mai frappant
De tous les hasards
L’inattendu des rencontres –
Est encore là

Et la paix est vivante –
Elle sourit avec
Le soleil et
La pluie
Se combattant

Chair des murs au silence :
Vous renvoyez toute
La chair des
Paroles
Qui se dessinent
Dans un moment longtemps
Suspendu

Le temps arraché à l’ennui
Pose de nouvelles racines
Qui nouent et peuplent
La distance du lointain
Au proche

Ces jeunes femmes se
Désenchaînent de
L’horloge et
Se réenchaînent
A l’amitié

Tombe la pluie
Tricotant leurs plaisirs
Sous l’abri de leur
Présence

Et elles déplient la rue
Sur leurs désirs
En oubliant
L’averse –
Juste pour leurs partages

J’ai vu celle qui passait
Livrer des fleurs
En lots
Plus grands que
Ses bras …
Elle les portait fièrement –
Solidement  
Si fragiles : ces fleurs
Pour cette saison qui retarde

Mon exil passe avec
Puis il rentre
Dans ce
Royaume d’égéries
Florissant le ciel orageux
Avec un temps qu’elles
Escaladent jusqu’au
Soir qui vient …

Tant et tant de pluie
Pour leurs départs
Et … Les derniers jours de Mai
Exhalent leurs
Respirations …

mercredi 29 mai 2013

FRAGMENTS DANS LA NUIT PARISIENNE



FRAGMENTS DANS LA NUIT PARISIENNE



Les enluminures de la ville
Font claquer mes lampes
Et jeter mon encre
Dans la compagnie
Des errants


Et la pluie sacre son éclat
Pour un voyage
Dans ma voix


J’invente un monde où
Se ressourcent tous
Les départs qui
Glissent entre
Les murs


La vie pleine transperce
Le creux des vagues
Qui emportent
Mes mots


Terre est ville qui souffle
Sur les haillons en feu
De ma parole


C’est Paris
Qui attrape mon silence
Et lui inocule
Rumeurs
A partir de la trappe
De l’instant


Mouillant ma destinée
Pour la métamorphoser en hasard –
La rencontre gonfle
Les courants
Amicaux
Qui
Passent les digues
De la solitude


J’y baigne le sang d’un poème …


Pétrification du temps :

Toute brûlure dans ma chair
Se cautérise – cicatrice
D’une vieille bohème
Surprise toujours
De son renouveau
A travers le bain
Cosmopolite
Où transpire
La pluie


M’instruisant du regard de frères
J’abolis la promesse
Que je tenais
Des « héros » de
La prophétie …
Et je n’attends que celle
De l’amour flambant
La vitesse en longs
Baisers


O vous les hurleurs du temps perdu
O vous à qui les spasmes de la ville
Font compter les chants
Epanouis …

Je vous tends mes fleurs
Pour que l’armée
Des puissances
Ne rentre pas
Dans vos
Rêves  

Qu’est-ce qu’un rêve
Qui ne glanerait pas
Notre espoir de
Damné


O futur !
Je déstatufierai la poésie
Et je m’en irai
Après avoir
Apprivoisé
Mes lions …
Ils pacifieront toutes
Les jungles et
Redonneront vie
A tous ses passeurs


Nous sommes tous
Dans la béance
Laissée creuse
Du partage

mardi 28 mai 2013

VERS LE TEMPS QUE NOUS VOULONS



VERS LE TEMPS QUE NOUS VOULONS



Et l’azur a une couleur
Que patine la ville
Sur ses toits  bleus
Comme en futur
Au cœur proche

Mais – d’Ici –
Que sourde la douleur :
Intranquilles sont ces temps
Qui hurlent en nos mains
Touchant le désir
Qui s’inspire
A l’eau lourde
Du destin

Reste qu’avec le bleu dans l’ardent
Nous brûlerons tous les conciles
Où s’échafaude notre
Propre avenir

Et le monde battant de l’aile
Pourra nous surprendre
De son vide capital –
Nous élevons
Les signes que
Nous voulons
Dans les grandes lignes
D’hirondelles qui accompagnent
Tous les exils

Désarçonnant tout arsenal de guerre
Dans nos poèmes –
Nous sèmerons
La paix fertile
Où se gagne
La lumière

Voici venir la nuit :
Ce pagne de l’instant
Qui réchauffe les galops
De la présence en
Court-circuitant
Les arènes d’ombres
Par ses feux permanents
Qui font loucher la pensée
Vers les bruits de
Compagnie

Parole enlacée
A l’eau jaillissante des fontaines –
Mon encre la boit :
Cette énergie qui circule
Pour tant de gens
Aux différences
Embrassées

Et toute vitesse pénètre
Les cœurs qui palpitent et
Traversent tous
Les palabres –
Oublié : leur transit :
Lentement s’installent les songes
Au prurit de l’écoute –

Douces rumeurs
Qui flottent dans
L’air enrubanné par
La paix :
Je vous hume
En pièces soudées
Par une errance ciblée –
Et c’est la mienne
Que je renvoie
Au ciel de
Paris sans étoiles :
Ce qui – au grand filet
De lumière de la tour Eiffel –
Lance l’éclaircie dans
Le comble de l’obscur
Et fait sauter tous
Les murs

Bridée : mon avancée
S’installe au creux de
Ma pensée avec
Le gouvernail
De ma voix

Achevé : le chant de mes oracles –
Glisse au-milieu des
Péroraisons
Anonymes –
Pleine – ma boîte de Pandore
S’ouvre à tous les amours
Qui – Ici – résonnent
Sans fin

Et c’est ma nuit qui m’appelle
Pour délivrer de la joie
Au grand désert
De l’ennui
Qui guette … Guette
Tout poème –
La ville a assez soufflé le lointain
Et mes accents le relèvent
Dans la verticale
Du proche
Qui fabrique
De l’éternité