vendredi 3 mai 2013

DE LA CONTEMPLATION A L'ESPOIR



DE LA CONTEMPLATION  A   L’ESPOIR



Dans un angle – comme  alcôve
Au recoin des murs –
J’arrache des mots
A l’ennui sauvage
Que j’embrasse
Dans le repos 

Sans calcul rhétorique
Et  - blotti dans les entrailles de la ville –
Je soulève l’intégrale
Des flux qui suivent
Le fleuve de la
Rue

Et je m’abandonne
Au revers du soleil –
N’attendant ainsi
Dans son dos
Que la sainte
Et chaude
Usure de
L’ennui

Les flux du désir courant 
Dans le sommeil :
Chaque sifflement
Chaque hurlement
Les interrompent –
Le carnaval des
Fauves
Tronque l’extatique
Où je tente de
Plonger

Mais – voilà que le vent
Suit l’ombre
Et l’écarte
Des murs
Avec le soleil timide
Puis lancé
Ils décoiffent ma page

Le carnaval des fauves
Baissant d’intensité –
J’avale des bouffées
De silence comme
Le contrepoint de
Ma respiration …
Et j’aspire – j’aspire
Le feu des cigarettes
Pour sortir de
Ma léthargie
Et …
Entrer dans
La présence

Tête farcie de rumeurs –
Je glisse un œil  vers
Les trouées d’azur :
Dans les nuées
Et le vent
Insiste :
Il fouette un peu
L’air vicié par
Les vapeurs
D’essence –
Me comble en
Les dispersant

Hâtivement – je construis
Un peu plus l’instant –
Et trace un parcours
Au galop de mon
Stylo

D’un côté – on rentre
Dans un ralenti
Des flots urbains
De l’autre on
Pousse un
Œil curieux
Sur le soir qui vient
Calfeutrer la présence
Au nid du hasard
Où l’on pioche des
Nouveautés

Mon crû personnel :
Les paroles maintenant audibles
Des passants :
Traces de travail
Lestes pensées
Qui disent
Tant de
Parcours dans
Le tolu-bohu rapide
De la fin du jour
Qui s’annonce –
Plus de clivages fermés –
Simplement : la vie
Qui déborde
La curée des
Guerres et
De l’argent

Mais – entend on l’incertitude
Qui titube de misère
Avec la souffrance
Chevillée au
Corps ? …
Le soleil dégrossit
Ses pas hésitants …
Il fait empoigner –
Aves ses sourires :
La distance

J’expurge l’instant
De tout repli dans l’oubli –
Je purge mon âme
Et mon corps
Au café et
A l’eau fraîche –
Le galop de mon stylo
Se ressouvient :
Ma jeunesse
Où chaque moment d’intensité
Rentrait – à neuf –
Dans les rencontres
Qui soldaient
Le compte
De
La misérable oppression
Tout en l’ouvrant
A tous les
Possibles
De la
Liberté
Jusqu’aux spasmes et
Les grondements
De la rébellion et
De la résistance
Qui traversaient et
Retraversaient la
Ville

A quoi obéissons-nous maintenant ?
Beaucoup trop à l’attente
Repliée dans notre
Quant-à-soi …
Attente toute condensée
Dans les feux lancés
Par la promesse
« Politique »

Cependant : pas d’adieu au futur
Aujourd’hui que cinglent
Sur notre dos
Les fouets des
Apôtres de
La guerre

Ici – en ce soir qui – lentement
Fait s’esquiver le soleil
Derrière les toits –
Nous ne hurlons plus –
Plus de vindicte
Pour un horizon
Déçu

De nouveau – la ville
Crache et recrache
Sans-cesse dans
La vitesse
Ses derniers
Héros fatigués …
Partout :
La fatigue tient symptôme
D’aspirations déçues –
D’illusions balayées

Mais il est des jeunesses pour
Oublier les crochets d’un
Avenir tentaculaire
Sur leurs corps
Qui jouent
Mais
Qui partagent …
Il est des jeunesses
Qui foudroient
Leurs contempteurs
Et idolâtres – en
Même temps

Un même sang nouveau
Monte en rumeur
Lourde
Jusqu’au cœur de
La ville :
Une jeunesse qui subsiste – survit
Mais ne suit plus ses
Ordonnanciers

Je sortais de l’alcôve
Et – côte à côte avec
Cette jeunesse …
Le travail la creuse
Le non-travail l’unit
Au monde aride
Sur les traces
Infertiles où
Se ruent
Les chauds partisans
De la liberté à payer chèrement
Eux qui la vendent
Pour la tuer
Dans l’œuf

Jeunesse – si tu voyais
Ces invisibles : ils sont
Sans accroche-cœur …
Jeunesse si ton cœur
Sentait la pesante lenteur
Qui touche la misère …
Si tu la raccordais
Aux cités qui
Entourent
La ville
Tu inventerais vraiment
Un horizon à tant de questions
Qui nouent ta gorge …
Ouvre la porte
A ta voix

N’attendre plus rien …
Traverser la ville
Sans entendre
Son sauvage
Ronronnement
Ses sifflements  pour appeler
Les rats à sortir de
Leurs trous

Dans ce soir qui frémit dans les arbres :
La douceur nous est bonne
Compagne …
Qu’elle porte nos pas
Pour entrer dans
La fraternité

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