vendredi 28 juin 2013

OUTILS MAGIQUES DE LA PENSEE POETIQUE



OUTILS MAGIQUES DE LA PENSÉE POÉTIQUE




Tue-mouche pour faire disparaître
L’idée noire qui colle à la tête

Filet à papillons pour attraper
Les idées-fleurs qui volettent

Ruche à miel pour canaliser
Les idées-désir qui piquent

Maison à oiseaux ouverte
Pour apprivoiser les idées
D’errance sauvage

Niche à chien pour amadouer
Les idées de territoire

Havre d’île en ville pour accueillir
Les idées étranges

Plumeau pour dépoussiérer
Les idées anciennes

Arc-en-ciel au panel des couleurs
Pour arrêter peur et monotonie

Marionnettes articulées pour réduire
Les idées moutonnières de violence

Miroir aux mille facettes pour faire s’y mirer
Les idées de solitude

Vases communicants qui chantent
Contre les idées d’angoisse

Fontaine qui enraye l’idée
D’un temps haché par la vitesse

Éprouvettes pour chimie
Des idées profondes

Eau sulfureuse pour brûler
L’idée indigérable

« Téléphone arabe »
Pour lier les idées de rumeur
Et morse pour les recomposer claires

Rossignol – chouette – hibou – coucou
Pour psalmodier la veille
Aux idées sommeillantes

Merle – bergeronnette – mésange
Pour chanter les variations incontrôlables
Des idées

Et … Ouvrir la cage aux oiseaux
Pour sentir l’idée de l’envol

Ouvrir un palais aux poèmes
Pour les laisser moduler
Tous les chants
Même ceux du
Désespoir

La pensée pour libeller
Les idées fortes dans
Lettres et livres …
Un corps à soi
Livré à cette
Pensée
Pour
Chanter – juste - :
Les causes du monde

lundi 24 juin 2013

QUELQUE CHOSE AU TOUT



QUELQUE CHOSE AU TOUT



Donner quelque chose au tout
Et le rien se démultipliera
Par l’un
Et le un se divisera
En mille fleurs
Qui étofferont
Toute l’infertilité
Du monde qui
S’ouvrira à
L’amour

Versatile est le quelque chose
Suspendu au tout
Mais les fleurs
Sont sans
Pourquoi –
Et le un
Est sans cause :
Il se fend dans la contingence

Rien ne vaut tout
Mais tout ne vaut rien …
C’est pourquoi la vacance
Est sans retour
Et les fleurs restent le don
Au quelque chose
De présence
Qui est tien
Comme un souffle
Dans un bourgeon naissant –
Offert au plein de l’incertitude
Qui est mienne …
Mais que tu fortifies
Dans tes trouées
De vivant
Comme avec les nœuds
D’un arbre toujours
Au printemps

Nous nous dirions le hasard
Au croisement fructueux
De nos chemins de charme …
Je caresserai ta lune
Vivace …
Tes traces resteront secrètes
Me renvoyant le sable
Et l’écume –
La poussière
Et l’éclair …
Mais nous aurons dansé
Autour du tout –
Autour de
L’arbre –
Franchissant les saisons
De la terre
En
Vainqueurs
Et la morsure du rien
Sera le balai du vent
Drainant l’ailleurs
Dans notre
Azur

Et nous le tiendrons : notre
Désir mutuel en
Façonnant le
Tout des différences
Fatiguant la mort
Nous – ce deux
Aux franges
Débordant
L’infini des choses
Pour toucher celui du réel

Nous ajoutons ainsi
A la grande fébrilité du monde
Nos grandes déclinaisons
Unifiées sur la terre
Et sommées par
Les pluies de
Nos plaisirs …

Aucune exhortation des
Porteurs du tout
Ne saurait
Nous faire conformer
Aux orages de leurs puissances …
Le presque-rien aura été
Ton souffle contre
L’arrière-porte
D’un palais
Qui s’ouvrira – s’ouvrira
A ton halo de
Brumes étranges
Lumineuses et
Parfumées

Nos bouches fidèles auront lancé
L’appel de nos baisers
Désintégrant
Tout autre
Mur de la
Promesse …
Nos corps sur le braséro
De la présence accrochée
Au pavé de l’errance –
Auront le tout
Du monde à
Rendre à
Notre incandescence
Jusqu’à l’océan
Où nous les
Aurons
Baignés – nus –
Pour saisir nos âmes
Réciproquement
Après la pénétration impondérable
De ta profondeur par l’érigé
De ma pauvre vérité
Mi-dite

Ni Chanteclerc ni Pie voleuse –
Tout aura été achalandé
De nos chants –
Sans aucun spectacle –
Juste offerts à
La vindicte
De ce monde qui crie
Ses appels cruels et sans
Avenir –
Dans le presque-rien
De nos lèvres – susurrant le bruit lointain
Des étoiles sur notre chemin –
Pour passer outre
Toute accumulation des choses
Dans notre tout d’amour –
Pour aller ouvrir
A l’infini
Les pulsations du rien
Avec les éclairs
Singuliers
De nos
Bouches de clarté

Et ta beauté soyeuse envoutera
Le gisement des âges
Elle ne s’effilochera
Ni ne se pliera
Devant l’éternité
Ton réel creuse
Les sillons de
L’accueil
Et … Monceau par monceau –
Nous aurons – tous deux –
Déconstruit remparts
Et murs qui gardent
Le tout de
La parole tyrannisante –
Nous aurons ainsi ponctué
Notre dire amoureux
Avec le silence
Où nos mains
Se joignent
Sous un charme
Et puis nous danserons encore
Et encore sous le parapluie
Toujours ouvert de
Notre amour

vendredi 21 juin 2013

LES MOTS QUI CHANTENT PEUVENT ENCORE ENCHANTER LE MONDE



LES MOTS QUI CHANTENT PEUVENT ENCHANTER LE MONDE



Les mots sont à l’enchantoir de la présence …
Ils peuvent s’allumer aux incendies
Qui crèvent la bulle
De l’instant et
Soulèvent
Les foules pour
Un futur

Les mots vont – pour traduire ce futur –
Expatrier vers Ici
Les lunes qui
Veillent aux
Horizons en
Les allumant

Les mots vont et viennent
Pour hacher la comédie grimaçante
Des puissants surarmés

Ils roulent à leur allure tenue
Dans le monde où hurle
L’horizon noir

Mais ils tiennent le vent
Des exils et les tornades
Qui portent les
Accords levés
D’un sang
Extraordinaire
Levé contre les blessures
Au flan de l’Humanité

Mais s’il y a une grâce de nos chants –
Attend-elle que des foules
Se montent à la
Hauteur d’un
Peuple ?
Attend-elle que
Des parades – des fêtes éclatées –
Des musiques tonitruantes –
Des déambulations
En nombre incomptable –
Viennent gratter
Le désir
Sans creuser
Ni les lignes – ni les sillons
De sa terre ?

Nos mots n’édifieraient
Qu’une Babel
Branlante …

Il n’y aura pas de mots-jachères
Ni de mots-ballons-sonde –
Pas de passoires-défouloirs
De paroles ensablées
Sous des bunkers
Ensevelissant
La fantaisie

Nous n’irons pas souffler
Aux acteurs hurleurs
Qui ne savent
Approcher le
Silence
Nous n’irons pas – là –
Pour la paix comme
Spectacle-exutoire
Pour le sommeil
De la pensée

Tout le verbe-chair
Gravelle dans les veines
Quand – du cœur des fêtes officielles –
On entend : « Elle n’est pas
Plus belle : la vie » …
La chair s’évente
Et le verbe
Croupit dans
Ses alcools

Et le partage osé s’y morfond
Sans plus autre aspiration
Que de saisir à la volée
Le bruit des haleurs
De bateaux puissants
Qui ont ouvert le courant
Aux foules …
Et l’on entend encore :
« El pueblo unido jamas
Sera vincido »
Et les lendemains seront encore
Plus moroses et onéreux
Surtout pour la misère
Qui se cherche 

Le « Maintenant » rentre
Dans des courants d’air
D’où le monde
S’évanouit …
Et le vent –
Comme ultime suspens
Le solde pour le
Rien d’avenir
Sans plus
Aucune présence

L’Aphrodite –encore rêvée
Pleure de n’entendre et
De ne voir que les
Masques torturés
De la grâce
Qui pleure !

Armés des trois muses –
Nous sortons des ruses
Des fantômes d’à-côté
Qui agitent l’unité
De la jeunesse
Pour mieux
La jeter
Dans une errance non ciblée
Par la grâce – la justice
Et la patience

Mais ces mots ne sont pas science
Et ils ne sortent ni des
Bagages de la culture
Ni des tiroirs du
Savoir …
Pourtant – les signes qu’ils lancent
Ne sont pas imprécateurs –
Car le poème s’il chante
Prend la pensée
Sans la hanter

En un seul point
Où gonflent les rumeurs –
Demeurent les lignes de fond
D’un grand chœur qui
Se cherche à partir
D’un ailleurs … :
Il est dans les nuées voyageuses
Sur lesquelles le silence
S’appesantit …

Nous pourrions danser avec
Les peuples comme
Au milieu des
Fleurs 
Le fond d’air
Des nuées – porte plus loin –
Il brasille dans nos sens
Et remonte notre
Pensée –
Chaudement –
Dans la vigueur d’une liberté
Nouvelle – alliée à
La justice :
Elles se cherchent
Comme nous nous cherchons …

Cependant : pas d’hypothèque
Pour le futur :
Notre mémoire occultée
Écrase un passé
Tout en le
Relançant comme un autre
Qui garderait la pureté
De ses traces …
Si nos poumons respirent
Au lointain
Si nos mains
Cherchent à se joindre –
Devrions-nous attendre
La promesse de poètes-prophètes ?


Devrions-nous l’entendre ?
La présence explose ?
Mais le temps tenu
Du hasard la
Refonde dans
Les rencontres
Que le passé recomposé
Féconde sans-cesse

Et nous expérimentons
Immanquablement
Le croisement de
La vacance avec
La nécessité
Pour pourfendre
Ce qu’il y a
De fantomatique dans
La présence

Tous nos mots quand ils chantent
Relèvent aussi d’un espoir
Et d’une confiance
Pour ceux-là
Qui volent
Le temps
Pour le réinscrire
Dans leurs
Marches –
Et sur la page tracée
Par un monde
Qui se cherche
Après avoir
Été raturé
Par toutes les bouches
Qui crient les
Ports d’arrivée

Nous aurons rejeté
Tous les inventaires
Pour passer outre
Toutes les archives
De vieilles « boutiques »
Où se décervellent
De fausses intellections !
Mais nous aurons encore dit :
Nous !
Mais – qu’il y ait « œuvre » -
Elle sera peut-être
Au partage de
Toutes les
Singularités

Et Toi : l’égérie de ma désobéissance –
Toi qui indiques le frais
Chemin quotidien
Qui mène aux
Clairières
Des fées …
Toi amoureuse
De toutes les jeunesses d’esprit … :
Tu es la seule promesse
La seule grâce
Que j’attends –
Pour ce que tu indiques
Du poids de nos mots
Avec les miens
Ainsi : se jouxtent-elles :
Les constellations
D’Humanité
Qui se lèvent
Avant même l’aurore
Quand elle pleure pâle
Du soleil absent
Que nous voudrions Ici

Et … Jusque dans la nuit :
Notre Aphrodite est notre amour
Livrant un peu le secret
De toutes les forêts
Où tant d’exilés forcés
Ont trouvé refuge –
Les voilà qui
Éclaircissent nos songes
Et en font la chambre de résonance
D’où rayonnent les voix
De partout …
Songes d’où surgissent
Toutes les fleurs
Qui s’épanouissent sans-cesse
Du côté de l’étrange étranger :
Celui que l’on n’attend pas
Mais traduit notre langue
Dans la « vraie » musique –
Les « vraies » chorales
Du monde à bâtir –
Du monde à ouvrir –
Du monde à respirer
Derrière – contre et malgré
Tous les murs qui le ferment :
Toute une époque encore divisée –
Encore à refonder