mercredi 17 juillet 2013

LE SECRET DES MUSES



LE SECRET DES MUSES



Les nerfs rompus à la défiance
Pour cette injonction au silence
Repu de prière et présence –
Lancent le feu dans la patience

Mais … Ce qui court dans les nuages –
Ce qui tombe sur les visages - :
Les mots de tout un paysage :
Cela apprend à être sage

La traîne de toute une joie
Qui pénètre dans votre voix
Vous bâtit un tunnel de soie
Passant vos pentes – en une voie

C’est votre amour chantant toujours
La robe d’encre sur le jour
Mais la lumière – en un recours –
Demeure claire en ses parcours

Les fleurs encore épanouies :
C’est la tristesse évanouie
Avant que s’effile la nuit
Dans la toile urbaine et ses bruits

Lors – se dévoile un bel azur
Inaugurant notre futur
Mais il n’y a rien qui assure
Pour l’humain une belle allure

La tête à bon dieu de l’instant
Rentré dans nos yeux miroitants
Ne peut nous rendre plus contents
Quand nous assumons Tout du temps

A nous-mêmes sommes  promesse
De n’engendrer dans la vitesse
Que le charme d’une jeunesse
Toujours rencontrée dans la liesse

Notre joie encore féconde
D’ajouter à cet obscur monde
Le chant clair de toutes les rondes –
Résonne où notre cœur abonde

Pour un horizon de justice
Avec la logique d’Alice
Ce sont  poètes qui saisissent
Un nouveau jardin des délices

Mais : « élargir l’art » pour puiser
Dans ce que Celan nous disait :
« L’arrière-pays » divisé
Entre enfer et accueil osé

Nous concevons libre : l’espace
En y imprimant tant de traces
Que l’innocence avec sa grâce
Y fabriquent toutes leurs places

Et – dans la veine de l’espoir –
Nous faisons briller sang du soir
Pour – au-delà des encensoirs –
Laisser nos vers – à tout – surseoir … -

Jusqu’à la peine et la misère
Abandonnées dans un désert
De solitudes qu’on fait taire
Pour que le « monde » les enferre

Aussitôt que poème chante
Voilà venue la grande pente
Où – de ce futur – qui nous hante –
Nous saisissons ce qui nous tente

Ainsi où se penche Désir :
Vers la veille où tout ressaisir –
On glisse au bitume où s’étirent
Les ombres comme un élixir

Buvant dans leurs disparitions –
Nous invoquons notre passion :
Epouser la respiration des gentes muses
Qui lancent aspiration en éclairs de leurs ruses

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