jeudi 31 octobre 2013

GRAVIR SANS RIEN RAVIR



GRAVIR SANS RIEN RAVIR




En passant ma fête sur le sommet des rois
J’en perdrai la tête et toutes mes lois
Et si – déniant toutes pensées
A la jeunesse –
J’y introduisais la mienne pour droit d’aînesse
Tous ces vains châteaux plomberaient ma poésie
Pour la faire ramper dans un monde
Sans merci

O tendre et sauvage jeunesse ! Emprisonnée ?
Il n’y a pas de léger poids de vos années
Qui ne puisse soulever de grandes
Montagnes
Et fructifier le savoir en rase campagne

Mais le temps seulement d’ouvrir toutes les vannes
Vous ferez sauter les eaux sur des sommets d’âme
En cassant toutes les digues
Qui vous encombrent –
Nettoyant les plaines moroses
Où tout est sombre

Temps épanouis où renaîtra la vertu
Et cette beauté qui nous est encore due
Plus d’échelle sur vos épaules d’où gravir
Toutes les étapes d’une vie et ravir
Vos jardins de bohème
Plains de fleurs
Qu’on aime
Pour vous – aimable jeunesse –
Tous ces jours se sèment

Et chacun de vos matins empourpre le monde
Vous passez outre les infernales rondes
Où les doctes vampires vous lancent
Des fêtes
Pour vider sang et pensées
De vos têtes

Avec les rois c’est l’ignorance qui les tient
En imitant tous les partages et tous les liens
Comme des singes à qui l’on donne
La pâture
Pour qu’ils se pâment devant l’humaine nature
De ces puissants qui sont sans-cesse sanctifiés
Par les Thénardiers  qui acceptent
De s’y fier

Jeunesse vous ouvrez la boîte de Pandore
Vous captez ces sommets où sonne le bel or
Votre aurore vient quand Misère
Ne l’attend
C’est une levée qui sommera tous les temps
Jusqu’à ce grand hasard qui fait l’éternité
De vos rencontres d’où votre art
Est Liberté

Etranger pauvre qui boit votre lait d’accueil
Il sait votre hauteur dans vos pas et sur vos seuils
Ici-même où mûrissent vos fruits du savoir
Avec tant et tant de hautes causes
A valoir

mercredi 30 octobre 2013

SI L'HEURE EST INCOMPRESSIBLE



SI L’HEURE EST INCOMPRESSIBLE




Si l’heure est incompressible
Quand vous la prenez pour cible
N’oubliez pas de reprendre
Le temps qu’on a pu
Vous prendre

C’est à la soif de l’instant
Que je me fie en partant
Dans un poème d’ajour
Pour éclairer mon
Amour

Mon air n’est pas vagabond
Mais si je renais au bond
Dans tes yeux me chavirant
Je m’y perds – vraiment
Errant

Les voltiges en ton corps
Me ramènent à bon port …
Mon encre trempe en ton charme
Aux écrits qui me
Désarment

Je gravite en ton soleil –
Avide de belles veilles
Et me perds en ton jardin
Car ta lampe d’Aladin
Me dessine en Céladon
Qui – de l’amour –
Tient le don

Tout aux nuées de l’espoir
Rougissant jusques au soir
C’est le jusant d’océan
Qui me tient bien
Renaissant

Tant est braisée ton étreinte
Que toi – libre et sans astreinte –
Brûles toutes mes attentes …
Oui ! Tu n’es pas « mon absente »

Pierre Boulez - Dialogue de l'ombre double (Proms 2012)

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CELLE QUI TIENT LES CORDES DU VENT



CELLE QUI TIENT LES CORDES DU VENT




Je ne voudrais pas – à coups férir
Abandonner ton doux désir
Si peu de grâce vagabonde
Accompagne mon air
De ronde
Que je me rappelle la tienne
Ouvrant toujours comme une antienne
Propre à faire jaillir le feu
Dans les saillies de
Tous mes jeux

Si mon poème refroidit
Sous des rhétoriques raidies
Il demeure que ton océan
Mit mon désespoir
A néant
Le dépouillant au creux du soir
Comme de l’écume au brûloir
Lâchant l’âme de ta fantaisie
Sur mon bel habit
Moisi

Là aux flans de mes dérives
Remontaient tes mains incisives
Vers mes rêves mélancoliques
En y imprimant ta
Musique

Tes jeux anticipaient la foudre
Ton corps-fontaine venait sourdre
Dans mon lamento de prières
Et j’ai cassé toutes
Les pierres
Qui pesaient leur poids d’indigence
Sur les marches de
Mon errance

Toi dans la candeur du soleil
Revenu briser mon sommeil –
Ecarlate était ton visage
Dans le rire du paysage
Qui était tien –
Je te l’accorde
Sur tes lèvres tenant la corde
Du vent au brasier de lumière
Sur les rocs et jusqu’au
Ressac
Des vagues comme pour un sac
De tous les trésors enfouis
Dans tes baisers
De la nuit

dimanche 27 octobre 2013

Stravinsky: The Firebird / Gergiev · Vienna Philarmonic · Salzburg Festi...

LE LOINTAIN S'EN IRA-T-IL VRAIMENT ?



LE LOINTAIN S’EN VA-T-IL VRAIMENT ?





Oui ! Je t’écris de Paris
Où je m’engouffre et souris
A ce lointain qui s’en va
Au vent violent qui met bas
De tout arbre –  les couleurs
Jetées au ventre à douleur
De la ville transpirant
Pour tous les exils
Errant
Aux lèvres du doux accueil
Où la pluie gifle les seuils

Engouffré Là    je souris
Oui ! Je t’écris de Paris …
Proximités et distance
Y allument ta
Présence

Je t’épargne mon souci
Quand il danse avec  l’oubli
Que cette tempête avive … :
 Grain d’écumes incisives
Aux récifs sur mer de Graves
Que nulle enclave n’entrave
A rejoindre l’océan
En un seul et
Même élan

Dans ton souffle : la saillie
De ton arrière-pays
Soulèvera mes
Montagnes
Abandonnées en Bretagne
Pour aguerrir reconquêtes
Et toutes ces belles fêtes
Qu’offre ton corps-poésie
Demeuré mon ambroisie