dimanche 24 novembre 2013

LA PEAU DU CIEL URBAIN



LA PEAU DU CIEL URBAIN



Le froid  -  ce fer blanc
Dans nos chairs endurcies
Colle à la peau du ciel

L’aurore pliera-t-elle avec lui ?
Elle vient poudroyer de chaux
Le noir voile des toits
Alors le froid
S’allège
Sur ces biseaux de la pierre …

C’est  miel aux pigeons
C’est tourte d’azur sur les dents friandes
Où se serrent les murs
De notre ville
Frissonnante

Revenus du silence
Où nous avait plongés la nuit
Nous remontons la rumeur fauve
A la barbe des nuages
Indécis 

Nous plumons ce qui reste
Des ailes d’anges de l’aube où planait
La courbe descendante
De nos songes

Indécidable est ce temps de la vacance
Et d’une interminable lenteur
Est l’allure du soleil
Pour sortir sur
L’avenue
Il cligne de ses yeux de velours or
Comme en des spasmes
Entre ses paupières

Mon chien d’encre court à sa volée
Quand il le capte entrain
D’incendier les deux
Seuls arbres
Dénudés

On le voit maintenant
Canonner ses éclats sur la vitre
Mais – lâchement –
Sur la place encore inconquise –
Les nuées frisent en
Filet d’ombres

Alors le roi fait son travail :
Il les plombe sur
La Marianne
Éveillée

Dure république du dimanche
Où valsent tous les cortèges de cour
Dans un ciel abandonné par
Le paradis

D’ailleurs … : Quelque misère
Aux lèvres des avenues
Chuchote comme
Des injures
Contre
Ce temps litigieux

Ici un chant informe
Insulte le silence qui buvait à la bolée
Le lait frais coulant de l’horizon

Tout a blanchi et les cordes du soleil
Sont déjà usées par
Les manèges
De cour

Il n’y a plus de roi
Mais qui l’attendait ?
Les nuées sont à vif
Elles ont conquis
Le pauvre Éden
Et c’est
La ville abandonnée
Au lointain encore étincelant

Pourtant le bruit court
Que le chaos réglé des fauves automobiles –
S’étant estompé de la république
Du dimanche –
L’horizon serait à prendre
Dans l’hiver proche …
Enfin … Peut-être
Est-ce mon
Chien d’encre
Qui me souffle
Cette rumeur
Tombée d’une égale grisaille

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