dimanche 15 décembre 2013

AU RHIZOME DE LA PRESENCE



AU RHIZOME DE LA PRÉSENCE



Tête-à-queue dans l’instant
Comme en un archipel d’errances
Nos nuits non convenues
S’alignent sur les
Boulevards
Où les mouches de lumière
Traversent les herses
Des arbres nus
Ce qui forge nos
Racines

Et qui tricote les mots qui s’éprennent
Des regards ensorcelants
Que lui jettent
Des femmes ?
Tout ce dit qu’il a rêvé
A la corde des cœurs
Tout ce qu’il a pensé
Dans le filon
Du hasard  … :
Cela réveille et embrunit
De soleil ses songes
Encore endurcis

Les cohortes des automobiles
Qui brûlent l’obscur
Font sonner la chair
De nos désirs
Comme
Un écho aux fleurs qui passent
Tendrement sur le bord
De nos cris

Qui convoque son amour
Au doux parfum
Filtrant sur ses lèvres
Les paroles cahotantes
Leur rend une allure fine et décidée
Entre les murs de l’archipel
Là où trônent ses
Errances

Creusant le rhizome de la présence
On multiplie les filaments brillants
On les ajoute à son feu
Et … Comme mu vers
L’essence urbaine
On baigne dans
Tant de voix
Qui l’étoffent
On rentre dans la joie et la rage
De l’instant polymorphe
On aura tant descellé
Ses portes
Que le vent-même y fleurit
Comme son souffle

Il est venu ce chant qui emporte
Il fuse dans notre voix nue
Et chahute sur les
Serrures de
Nos bouches
Chose étrange : il ne ripe pas
Sur la tranche de silence
Que nous avalons
Nous y mordons
A ce chant
Toute humanité y rentre
Avec toutes ses langues-surprise
Ses langues-charme
Comme au puits
De leurs âmes
D’où nous tirons une seule
Source toujours fraîche

Que Je sois le Nous
De tout Soi noué à cet univers
Qui danse dans Paris
Que ce poème apocryphe griffe
De ses ongles la peau pâle
De tout songe sorti
De cet instant
Qu’il s’ouvre à toutes les veines des corps
Et circule dans le sang de
Tous ces proches

Les courbes de cet itinéraire sautent
En asymptote vers le bord
De l’infini sans
Littérature
Autre
Que les ratures du cœur
Battant – pulsant sur
Le lit pieux de
L’avenir
Promis
Un chemin d’amour vital
Dans le vide de
Nos vies
Une voix pour toutes les voies
Où tremblent les amants –
Avec un accent tranquille
Mais sauvage
Qui tranche
Avec tout paysage où
S’abandonnent les pauvres héros
Du travail

Et sur tout l’archipel
Nous brassons la même bohème
Pour recueillir le tressautement
Où bruissent les peaux
Sur les places glacées
Nous aurons lancé
Leurs appels
A rester en demeure
D’un chant que Misère rehaussera
De sa lumière connaisseuse –
Elle qui ploie dans
L’invisibilité
Le chemin où elle s’entend
Passe par nos mains
Passe par nos traces
Imprimées sur
Toutes les
Latitudes du macadam

Non-oublieux des passés
Garés du côté absent de nos vies
Par les suborneurs d’espoir
Nous ne dilaterons pas
Nos avenirs avec des comptes fictifs
Où délire l’accumulation
Mais encore : qui erre
Aux croisements de
Tous les exils
Qui fabrique
Une terre
Sans
Les tombereaux rapides
De poudre à canon
Qui verse sur
Nos vies
Qui se dira poète
Pour faire vibrer les cordes
Des concerts d’éclaireur
Gardera sa main libre
Sur ton cœur
O misère de
Partout !

Salut ! Beauté fraternelle
Porte ton chemin hors de tout cérémonial !
Tous les nids de la ville sont
A prendre pour épancher
Notre soif et notre faim
Avec les ailes de
Mercure et sa
Lucidité la plus
Proche du
Soleil
Et même dans la plus obscure des venelles
Quand la nuit t’interpelle
N’agite pas tes
Oripeaux
Sors du lit pieux de
Toutes les promesses
Ramasse ta chair flétrie
Et fais-nous grâce
D’une mélodie
Rebelle et
Résistante !

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