samedi 7 décembre 2013

LA PLUME A LA RECHERCHE DU TEMPS


LA PLUME A LA RECHERCHE DU TEMPS



Rivée à la corde d’un boulevard –
Perlant de braise intérieure soufflée
Par le gel nocturne –
La plume s’en va ordonnant son envol
Entre les murs de la ville
Elle s’en va se déroulant
Dans l’encre du
Combat
Jusqu’à mouiller au port
Où défile le devenir comme fleuve
De toutes les rumeurs
En leur travers :
Des voix
Qui creusent et fauchent
Le feutre silencieux qui la tient

Puis une bise glacée fend son air
Et la rétracte dans l’incendie bruyant
De son envol essayé
Elle tombe comme feuille morte
Sur le macadam plombé
Par la nuit
Mais la lumière refoule cet agon
L’envoyant se plaquer contre
Contre les fenêtres du
Partage
Ainsi danse-t-elle et accueille-t-elle
Les pas et les voix qui lui donnent
Un rythme passant l’écueil
Où avait flambé
Son encre

Elle reprend figure dans les couleurs
Où vibre un appel lumineux
Qui casse la nuit et
Dessine le fluet
De tous les
Phares mordant le fleuve urbain

Trempant sa pointe au creux serré
De sa propre ombre fluette
Elle lui redonne un visage qui fleurit
Sur les éclaboussures de l’instant
Le lointain alors la creuse
Et elle reprend un
Autre envol
Vers l’avenir puisant
Dans les gorges closes
De la mémoire brûlée
Où s’était suspendue
Sa vision de
La ville

Elle aura passé son propre incendie
Et brisé le gel qui y soufflait
Le commun où
S’abandonne sa veille
Lui fait rassembler toutes ses lueurs
Avec le sang vif où se donnent
Tous les plus chauds
Partages
Son encre sortie du tombeau
De ses contradictions
A franchi tout seuil
Où l’avait fixée
Un soir glacé de fin d’automne
Les digues du port
Où elle était
Restée fixée
Sont maintenant ouvertes à l’avenue
Et le temps rentre dans le réel
De ses rêves bruissant
Sur les lèvres où
Elle chuchote
Avec le silence de la pierre
Et les rumeurs qui
Y résonnent
Ainsi reprend-elle pied
Jusque dans l’horizon étoilé
Par les feux de la
Circulation

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