mardi 30 septembre 2014

Hommage à Jacques Dupin (version intégrale)

Stabat Mater Dolorosa by Karol Szymanowski - 1995 Proms

George Enescu Cantabile et Presto. Carol Wincenc, flute, András Schiff, ...

BAISER DE L'AUTOMNE



BAISER DE L’AUTOMNE




Le petit filet d’amour
S’étend dans la pluie
Il jugule le jour de
La mélancolie

Tu en attrapes
Les traces des baisers
Que tu n’aurais jamais osé
Reprendre sous
L’azur

Sur la nappe des nuages
Courent les songes lointains
D’une nudité en partage
Ils plongent là
Où tu ne les attends pas …

Et tu les atteints  sans brûlure
Ils construisent ton futur
Qui marinait dans
L’obscur de
Ton combat

Pêchés du ciel tombant sur la terre
Tes poissons-miracles ont
Les couleurs d’automne
Que tu élargis au
Pinacle de
Ton désir …

Ce sont plaisirs qui sonnent
Dans la bouche à sourire
De ceux qui t’aiment
Ils ont semé des
Larmes sur leurs
Parcours
Mais …
Tu les saisis comme
L’âme du jour en
Toi-même

Tu n’as rien oublié
De ce qui t’a fait plier
Mais l’instant souverain :
Tu l’étreins dans
Le doux chant
De la pluie
Qui laisse clapoter les souvenirs
Loin : dans l’éclat de ta joie
A laquelle tu donnes voix
Pour l’avenir

lundi 29 septembre 2014

SIGNES TOURNANTS DU SENS



SIGNES TOURNANTS DU SENS



Dansez ! Ombres et paroles
Avec le soleil qui
Vous convie !
Doucement liez vos colliers
De sourires à la trempe
De vos pas !

Elles avancent dans des cercles de lumière
Et devancent le silence perclus
De rêves … :
Ces voix qui abrègent dans les lueurs
Le pourquoi des douleurs
Qu’elles allègent
Avec
Le sens tournant des différences
Comme en une toupie
Qui   s’élance vers
Le soir

Alors l’ombre venant seule
Dans la danse
Brasse
La beauté en agrandissant
Le bleu du ciel pour
L’avenir – pour
L’au-delà de
La nuit

Lamenti - Natalie Dessay and trio

Stravinsky: Pulcinella (complete)

dimanche 28 septembre 2014

LA TERRE AVEC SON OFFICE

LA TERRE AVEC SON OFFICE



La terre est office de mes méninges
Je la gratifie comme je peux
Dans l’écriture de
Mes silences
Avec
Le grigri qui agite ma voix

Ma pensée secouée par mille herbes sauvages
En délivre une - si poivrée
Qu’elle relève toute
L’amertume de
Mon désir

Quelques mots flambants
Viennent faire sauter
Mes oracles …
J’avale alors le lait des neiges
Avec mon regard tendu
Vers le sud

Le long baiser du soleil
Affleure sur mes lèvres …
Ainsi se grave sur le cristal de ses étreintes
La douce edelweiss résistante …

 La cueillir pour
Le long pas de mes amours
Jusqu’à laisser blêmir
L’astre de feu
Pour bientôt
Naviguer dans les étoiles !!

vendredi 19 septembre 2014

DU FILET DE L'ABSENCE A LA GRAINE DES FLEURS



DU FILET DE L’ABSENCE A LA GRAINE DES FLEURS



Nous mangeons au filet doré de l’absence
Qui se déroule en des sources
Invisibles
Nous ne sommes pas rageurs
Et prenons le temps
Comme il vient

L’ours de nos humeurs patauge
Dans le miel -  sans-cesse –
Sans-cesse

Pour retrouver la rumeur
Où nagent nos songes
Il nous faut refonder
L’alliance
Du lointain et du proche
En rebâtissant notre
Arrière-pays pour
Notre chez-soi

Et la lumière du poème
Sera véloce …
Nous nous en imprègnerons le jour
Nous en peindrons la nuit

La ville pourra bien griffer
Notre silence – il sera
Fécondé par notre
Solitude  
De fauve amical
Qui aura fréquenté l’altitude
Et nous visiterons tous
Les hameaux de
La rumeur

Dans l’oblique de nos parcours
Nous lasserons les dieux mercantiles
Du mépris – ils se perdront
Nous les confondrons
Face
A la générosité habile
D’un  peuple qui a connu
Des hauteurs …

C’est déjà notre musique
Empruntée à la ligne haute – sauvage
Et pacifique des dames blanches
Avec leur tronc de rocs …

Ils s’y casseront les dents
Comme sur le bruit d’aigle
Qui fait écho à notre
Langue vorace

Personne ne sèmera
La graine des fleurs
A notre place
Au creux
De nos gravitations amoureuses
Sur le doux terrain de
Nos pentes

Et nous verrons les crues
De nos sources
Embrasser
Le chemin de nos courses
Lentes
Et nous teindrons de mille couleurs
Le tissu noir de nos vies …

La ville – nous en prendrons le temps
Comme pour lâcher le grand ballon
Des souffrances et
Les laisser remonter
Dans l’aube où
Mûrit le soleil

L’instant – notre ami de chaque jour
Franchit déjà toutes les bornes
Du passé et nous y passons
Les lumières de
L’automne
Qui pénètre la terre
De sa mémoire
Multicolore

Nous y abandonnons toutes douleurs
Notre chant vient à son heure
Bondir dans l’avenir

Nous sourions au vif combat
Qui engage nos vies
Et laissons naître
A nous-mêmes
Les grandes armes de l’innocence-infante
De l’instant