lundi 29 décembre 2014

Super chanson Amazigh (Bérbére)

AMOUR ET EMERVEILLEMENT



L'AMOUR ET L’ÉMERVEILLEMENT



Qu'est-ce que l'amour qui ne s'émerveille pas
De cette vie qui passe et – jusques au trépas
La garde toute cette énergie qui innerve
Tant de beautés de la nature – qui la servent


Qu'est-ce que l'amour qui ne s'émerveille pas
De cette misère qui ne se met au pas -
Du cycle des saisons – des roses qui résistent -
De tant de peuples pour qui Liberté insiste


Qu'est-ce que l'amour qui ne s'émerveille pas
De tant de partages pour prendre un bon repas
Quand l'égoïsme de riches toujours l'ignore
Et de ses artifices toujours nous décore


Qu'est-ce que l'amour qui ne s'émerveille pas
De ces humains qui cherchent – sans aucun appât -
L'infini dans nos corps comme dans les étoiles -
De ces artistes qui rehaussent notre toile


Qu'est-ce que l'amour qui ne s'émerveille pas
Des regards qui papillonnent en leurs ébats -
Tant la pureté de leurs désirs les interpellent
Que leur univers ne se ramasse à la pelle


Il est seul à embrasser sa propre promesse
Et – jamais – devant le pouvoir ne se rabaisse
Car - tentant sans-cesse d'alimenter son savoir -
L'amour qui voit vraiment la vie ne peut déchoir

samedi 27 décembre 2014

Bruno Mantovani, Concerto de chambre n°2 - Ensemble intercontemporain

RT. Guerre nucléaire Russie-USA pour 2016 ! HD

PAR LES LETTRES DANS LE TOURBILLON DES VOIX


PAR LES LETTRES DANS LE TOURBILLON DE VOIX



Auréolées de chants de lumière
Des voix tourbillonnent
Blessant ma pensée
De leur écho
La serrant
En chaos de sens
Et la ferrant comme pour
La livrer au
Silence …

Quand – déroulant son pli
Dans des lettre vivantes -
Elle se laisse ouvrir
A l'instant -
Dans la porte des regards …
Et commence à
S'épanouir …

La veille l'arrache à son ombre
Et la déploie en bouquet
De mille fleurs
Sensitives

Incise entre éclats de rires
Et soufflet permanent
De paroles qui
Brûlent – incisives …

Prenant feu de toutes ces couleurs
De la ville parée -
Elle s'enroule
Autour
De la marée des passages …

Laissant couler
Ce bruit ailé qui mord son silence -
Elle interroge le hasard
Réchauffé par tant
De vagues de
La présence

Elle y plonge -
Quitte à se laisser noyer
Par la proximité
Étrangère

Montent alors
Comme en sa source -
Les accents d'un voyage
Roulant jusqu'au
Fleuve le plus
Impétueux

L'aurais-je saisi
Ce long pas glissant des hauteurs
Ce long plissement d'ondes
Que déroulent
Les haleurs
Du monde ?

Les aurais-je captées
Toutes ces bacchanales oubliées
En cette nuit fauve
Qui annonce
Déjà
Le nouvel an ?

Mais ce temps qui frise à la neige
Ne refroidit que le lointain
Même si le vent
Vient
Par à-coups
Secouer nos corps sous
Le auvent …

Le cœur du proche est là -
Venant de tous horizons -
Il bat pour mille
Retrouvailles
Et – vaille que vaille -
Nous incite au plus loin
Des partages de
L'errance
Qui est cette bohème
Patiente et attentive
Aux accents bruts
De la ville …

Notre pensée vacante
Aura tant puisé
A toutes
Les rumeurs de la ville -
Qu'elle lui est
Plus chère
Que toutes solitudes
Repliées dans
Le nid de
L'oubli

Que la ville emporte avec elle -
Jusque dans ses vacarmes -
Une âme en tout lieu
Où peut alors
S'arrimer
Le hasard de la présence à soi

Jordi Savall - La seconde Estampie Royale

vendredi 26 décembre 2014

Franco Donatoni: L'ultima Sera [1/2]

DANS LE BLEUISSEMENT DE LA CONCORDE



DANS LE BLEUISSEMENT DE LA CONCORDE



Dans le ferme azur de l'amitié
Sourit ma solitude
En paix
Il s'enchevêtre à ma voix
Et encorde mes désirs
En ascension

Le mal-être avait suivi aveuglément
La rengaine du jour
Plongeant
Finalement dans la nuit

Le matin grisé par le soleil
Et ses doigts de feu -
Je pense au
Rendez-vous d'un amour
Demeuré loin

Il dicte de quoi toucher
La sortie du rêve
En plein jour

Au plus pressé de mes pas
J'imagine un clair
De terre

Atterri là
J'envoie ma plume
Racler les sensations
De l'étranger
Sur le tableau urbain que
J'aurais voulu
Apprivoiser

En son sein
Y a-t-il seulement
Un échappatoire au
Rythme du temps ?

S'y saisir peut-être corps
En apesanteur
Mais … L'oubli
Pour interrompre la chaîne
Des heures – des jours -
Est-ce vie ou
Mort ?

Ah ! Ne serais-je Pégase
Pour aller avec
L'enfant
Franchir l'horizon plombé
Dans la poussière
Mauve

J'y suis ? Là ?
Au sable des châteaux ?
Mais elle n'est qu'oasis :
Ma place dans
Le désert des
Solitudes

Tracer un sentier
D'avancée en ce monde
En pensant
Clair de
Terre

L'oublier ce mouvement incessant
Alors que s'y satellisent
Toutes les vies comme
Contingentes ?

Mais la respiration haletante
Dans ma plume
Voudrait tenir
Hauteur

Alors un chant de merle
Un roucoulement de
Pigeons
Me rappellent que les ailes
D'oiseaux ne franchissent que
Les murs créés
Par l'Humain

Une lucidité sauvage rapproche
L'envol de mon regard
Du bord d'où
S'enroulent
Des courses fauves

Alors sonne le moment
Pour cueillir ces baisers
Derrière les fenêtres
D'amoureux …

Ils seront mes roses et mes piquants
A la pointe levée du jour …
Car la lente perclusion
De nos rêves
S'arrête
A cet instant où
La pierre s'entrouvre
A l'or des amours
En éclairs imprévisibles

Le soleil même glacé les accompagne
Et surenchérit à nos désirs
De hauteur :
Pour la mémoire insomniaque

Je la recroise avec ma chair -
Elle est encore et
Toujours chaude
De tous les
Exils intérieurs
Elle tourne – tourne : la mémoire
Avec ce sursaut d'azur
Comme la colombe
De la concorde

Ma plume vorace la tient -
Avec elle – le ciel s'empare
Des ombres à l'équerre
Des rues

Et la pensée ne s'expatrie plus
Et laisse place au
Sourire qui
Égalise
Les distances pour sauter
Vers le clair de terre
D'où peut
S'entendre le chant du matin
Resserré autour
Des lumières
D'Humanité
Réelle

On l'entendra la patience
Comme la sève qui
Court dans les
Arbres nus

On la verra faire ses tours
Du côté des amours
Clandestines
Sous la haute vigie
Des passeurs
Ouvriers de l'humble vertu

mercredi 24 décembre 2014

LA FEE QUI MENT ET LA MUSE QUI RAISONNE



LA FÉE QUI MENT ET LA MUSE QUI RAISONNE



Largement démusé par la fée sans raison
Je l'empage au musée cette femme sans âge
Elle traîne en fiction qui n'est plus de saison
Ma bien pauvre passion et je rougis de rage

Si tant est qu'en sommeil mon désir de vertu
Brandit rose en éveil – qui est fleur qui travaille
A me tenir debout avec mes vers qui tuent
Tout ce qui met à bout Misère qui saille ?

Est tout ressentiment : triste fée qui ne lie
Tant de pauvres amants qu'avec les mots qui mentent
Elle qui les salit tous les plaisirs des songes

Et la plonge en la lie cette jouissance au lit
Mais je serai passeur menant langue qui chante
Avec muse-sœur contre les maux qui rongent


La grâce avec raison associe pauvreté
A un grand horizon pour celui qui se lève
Au souffle du vent remuant la beauté
Même avec mots d'avant tenant d'arbre la sève

Toujours elle fleurit l'âme de nos chansons
Elle peut avoir ri dessous notre fontaine …
Oui ! Notre sécession d'avec nos vieilles chaînes
Ira faire scansion de ses pures leçons

Coulez ô Grandes eaux au travers l'insomnie !
Lavez les si vieux os de tant de nos poèmes
En pénétrant leur chair en un verbe résistant

Si vraiment nous sont chers nos rêves en nos nids
D'une vraie muse armée nous ferons que s'essaime
En musiques aimées la paix contre barbares temps

Henri Dutilleux - L'arbre des songes (1985) (Capuçon - ONCT - Sokhiev)

mardi 23 décembre 2014

DANS LA MARTINGALE LE ZERO EST A L'HEURE



DANS LA MARTINGALE LE ZÉRO EST A L'HEURE


REFRAIN :
Fugace animalité qui – aux dents serrées
Par la pensée au brutal hasard – resserrée
Pousse dans l'estomac pour crier : c'est assez
Assez trempée dans le miroir des idées dressées

Assez tiré à l'armoire aux savoirs ridés
Des manteaux antiques qui voudraient nous aider …
Retour à l'Humain avec le vin des songes
Pour les fins mots de vie à misère qui ronge !

Passer outre les grands fleuves de la douleur !
Foutre dans la martingale – zéro à l'heure !
Laisser tous ses héros qui sonnent à l'horloge
Les comptes de demain pour lequel ils dérogent !

Nos pauvres mains ravinées restent au supplice
De devoir porter le fardeau des sacrifices …
Et crie notre estomac – Et bat notre vif cœur …
Qu'allons-nous faire de toute notre rancœur ?

REFRAIN


Quand passent sous le boisseau tous nos pauvres frères
Non ! Nous n'irons plus à l'assaut de belles affaires 
Dictées par tant de passions sales – imbéciles
Et le vide du temps est notre codicille

Arrêterons-nous de hurler pour des promesses
Turlupinant nos crânes pour tant de bassesses
Nous sommes des chevaux avec le mors aux dents
Nous ne sommes pas des veaux à la mort cédant

Venez présenter doléances en nos auges
Dont toujours vous vous hâtez de faire l'éloge …
Nous avons faim – faim d'espoir pour nos lendemains
Soif de vie malgré ceux qui s'en lavent les mains

Nos cerveaux et nos viscères feront des spasmes
Qui vont resserrer des princes les fantasmes …
Autour de leurs châteaux qui ne sont pas d'Espagne
Ils mangent nos gâteaux avec tant de vile hargne
Que nos villes – nos campagnes sonnent sinistres
Du bruit de leurs dents de vampires-ministres

REFRAIN

Et l'écho si monstrueux que font leurs banquets
N'empêche nullement qu'ils nous fassent banquer …
Ne s'y raccrochent que « canailles » de féaux
Nous : fléaux – nous nous accordons vers le haut

De nos bonds – sans festin pour gâter nos destins
Nous sortirons de tous les si pâles matins …
Plus jamais en nos noms ne chassons l'étranger
Nous avons assez mangé de cette dragée

Si nos richesses demeurent à partager
Oui ! Sous un même soleil – nous irons manger
Nos fruits de grande veille après un long sommeil
Comme pour consacrer un véritable éveil

Comme il apparaît aussi dans tous nos grands rêves
Avec l'ambroisie qui leur sert de miel et sève
Ne sommes-nous pas tous abeilles et fourmis
Mais chantant en cigales pour tous nos amis

REFRAIN

lundi 22 décembre 2014

LES QUESTIONS DU HASARD A L'ARBRE DU SAVOIR



LES QUESTIONS DU HASARD A L'ARBRE DU SAVOIR


La part du poème
Où s'enfuient les effluves
Du hasard
Ne peut obvier longtemps
A celles de l'art où s'accueillent
Les « Je t'aime »


C'est toujours la symphonie des voix
Que souffle le grand nid
Du silence …


Et cette porte de respiration
Ouvre-la grande
A ce bruissement …


Tout le sens de tes questions grandira
A la belle aube qui mûrit
Sans-cesse dans
Ta passion

Que l'arbre où se tiennent les fruits
Ne pourrira jamais dans
Le marbre froid
De l'oubli …
Tu le sais … :

Ose donc tenir le hasard
Où se saisissent
Les baisers de
Tout art !

Pierre Boulez: Le soleil des eaux

dimanche 21 décembre 2014

LA COMPAGNIE AU HASARD DANS LA NUIT



LA COMPAGNIE AU HASARD DANS LA NUIT



Le souffle par lequel se déroule compagnie
T'insuffle des airs où tu fabriques ton nid
Mais – malheureuse resterait cette promesse -
Si bien fabuleuse ne demeurait ta liesse

Et les écoutes-tu ces voix qui veillent -
Qu'elles ne sauraient traduire tout ton éveil
Sans ta juste bienveillance pour leur vertu
A les réveiller tes rêves qui s'étaient tus

Oui ! Toujours à l'improviste renaît ta vie
A qui jamais tu ne peux demander l'avis -
Sans-cesse vraiment – à demander l'impossible -
Tu passes toutes tes propres amours au crible

Quand la moindre de leurs chansons reste fidèle
Tu trouves dans la compagnie ces grandes ailes
D'où - grande rage et pesanteur évanouies -
Tu le trouves ton courage – intact dans la nuit

Tu tournes la page de la mélancolie
En ouvrant ton âge au seul grand livre où tu lis :
Celui où bruissent – confidences sur les lèvres -
Entre des silences – des secrets jamais mièvres

Tout ce qui – du partage – casse la terreur -
Outrepasse toutes les petites erreurs
Et ce que les amitiés de rencontre anime
S'arrime au temps qui fuit mais jamais ne le mine

Et là où l'envol de tes vers t'as amené
Poète ! Tu l'as volé aux âmes bien nées :
Ce mystère des solitudes partageuses
Dans la belle altitude d'une terre heureuse

Mais – qu'importe toute misère – dirais-tu ?
Sais-tu : la belle amitié ne peut l'avoir tue
Et – à travers elle – peut encore s'étendre
Le tendre – donc pour toute pauvreté – s'éprendre !

samedi 20 décembre 2014

MEMOIRE ET MUSIQUE DANS LA VILLE





MÉMOIRE ET MUSIQUE DANS LA VILLE



Je creuse au bord d'une vocalise -
Avec encore bien des questions -
Dans la caravelle fleurie
Où j'ai déposé
Mes valises
Depuis longtemps …

Car nous voulons les soulever
Ces chapes de plomb
Rivées aux abîmes
Inconnus
Dans la musique urbaine
Entre orchestres
Épanouis et
Chœurs
Flétris

Nos voix serrées remuent
Dans tous les sens
Sans autre désir
Que de nous
Délester
D'un sol
Maillant les chaînes du chant
Pour une mémoire
De pierre …

Trop d'oublis résonnent
A travers elle
Trop de bruits chuintent
Dans la parole
Qui la tient

Et la sueur a coulé là
Et coulera encore
En si terne
Mur
Que le dos contre lui
Nous en sommes
Réduits à
Coller à sa fièvre -
A demi coincés par l'étau
Entre chauds soupirs lumineux
Et doubles croches
Enchaînées aux silences glacés
Dans la soldatesque lunaire
Qui prétend ne pas
Détonner dans
Son flirt avec
La pierre

Quand la mémoire figée
Fait marcher au pas
Entre les
Monuments
Qui – pour être luxuriants -
N'en sont pas moins
Gelés

Il y a toutes ces voix tenues
Dans l’obscurité
Par de rutilants et fiers
Aveuglements
Bavards …

Et ça dégouline lourdement
Dans nos oreilles
Il faudrait encore
Racler la poussière fauve
Qui met tout à plat
Au creux – sans fond -
Qui crie à l'oubli
Des pauvres
Erres

Creux où l'on voudrait
Admonester les
Invisibles
Silences … :
Ce sont tant d'yeux pour
Tant de pensées
Sorties des
Métronomes du miroir
Où s'est composé
Un prisme à
La notation giclant
Ses brillances là – au chœur meurtri
Qui bat – bat dans les murs
Portés aux fissures
Craquelantes sous
L'oubli

Pourtant notre sol est bien tenu
Par là au départ sans faille
Il ne moisit pas
Sur les rais
D'eaux mortes …
Ville aux mille gammes prestigieuses !
Oui ! Je rentre en vous …
Qui l'eut essayé -
Par la vocalise - stupéfier
Le silence invisible ??

Avec vous – grandes compagnies
Des solitudes – comme vous -
Nous nous entendons
A court-circuiter
Les réseaux
De sons et lumières
Quand ils cintrent la mémoire
Comme un habit royal
Sur les lustres
Des cœurs de pierre
Taillée neuve

Ils sont ces chœurs jetant
Leurs projecteurs
En porte à faux
Dans les façades
De leurs magnifiques
Commanderies

Nous sommes ces électrons libres
Retournant les socles
Où n'auront plus
A se raconter
Les sillons sanglants
Du labeur étranger
A la mémoire
De pierre

Musiques – Musiques !
Lavez bien ! Nettoyez bien
Ces étals à cantilènes
D'où glissent
Les mains furtives
De nos « héros » qui jouent
Leurs points d'orgue
A piller tous
Nos chants – quand ils y voient
Et y entendent les fruits
Palpables de nos
Souvenirs !

Musiques ! Vous aurez creusé
A la source du lointain
Demeuré proche
De nos désirs
D'une nouvelle harmonie
Dissonante mais
Désarmante pour
Ces bêtes de
Pouvoirs qui aiment tant
Nous voir courber
Le dos pour des si
Apoplectiques ...
Les rais majeurs
Accorderont la lumière
Au présent bien là
Minorant les fats
Avec notre
« Dies irae »
Ami dans nos voix

vendredi 19 décembre 2014

Kerouac interview in French with English subtitles

À Maïakovski, Marina Tsvétaéva

TAGORE, Rabindranath - Ma vie n'est qu'amour.

BRODSKY, Joseph - Définition de la poésie.

Joseph Brodsky - Élégie

Marina Tsvetaïeva -III- par Carolyne Cannella

'Howl' by Allen Ginsberg (with subtitles) - HQ

Fernando Pessoa - Livre de l'intranquillité.39.Nuages - (poésie\prose)

SESSION DE SECESSION



SESSION DE SÉCESSION



Les arbres suintent de guirlandes
Les voitures chuintent sur la macadam
Ma voix cherche le chant
Pour l'encrer au grimoire
Qu'elle habillera
De paroles
Fauves
Hantant son silence

Plus vorace dans la vitesse -
Elle attrape le temps
Le tord et
Le mord …

Tant-pis si la musique
Passe à la trappe
Dans son
Esquif !

A sa proue est Noël
Qui l'incendie
Et bave sur
La poupe
Veillent les proches …

Grande inquisitrice -
Elle soudoie
Les regards
Et insulte le destin

Entrée en sécession -
Elle bouscule les artifices
De la patience
Et s'avine à l'instant empoussiéré
Encore par
L'attente

Elle rentre dans son cours pressé
En cultivant à la bombe
Son harnachement
A la montre

Ah ! Que le moment vienne
Pour la session d'une antienne
A l'heure brûlée
Du matin

Que la voix s'y chauffant
Saute à son cou
Pour la pendre
A la ruée des
Mots dits …

Cesse donc – Poète
De te briser la tête à
Arrimer ton chant
Sur le vent
De la fête
Qui s'annonce !

En un coup de semonce
Dans le verbe-chair -
Tu balaieras
D'un revers de manche
Les mille plateaux
Du jour
Pour renaître dans la peau
D'un poète barbare

Et ne serait-ce que le hasard -
Tu l'enverras jouer
Au creux de
L'horizon blafard
Pour l'ouvrir à la lumière
Des rencontres

Et le tendre cœur de ta vie
Battra sur l'esquif qui
Surmonte toute vague
Toute écume
Dans cette fuite éperdue
Qui façonne
L'avenue

O Matin gris !
Tu n'es plus auréolé
Par les fastes où
Les arbres
Suintaient de guirlandes
A mercure

Finie l'illumination
Dans le jour pleinement
Advenu !

Mais il faudra se cramponner
A son gris-être
Et ne plus compter sur la brillance
Du paraître …
Simplement accompagner
Le monde qui enchâsse
A toute allure
La ville
Sans plus aucune poésie
A fondre -
Exceptée celle
Sur l'acier glacé d'un macadam
Où se grisent encore
Tes paroles
Sans plus drame
Que l'amour saoul

jeudi 18 décembre 2014

NOTRE SOUFFLE MALGRE LE SAINT SACRE DES PRINCES





NOTRE SOUFFLE MALGRÉ LE SAINT SACRE DES PRINCES



La sainte collaboration de tous les princes
Avec les feintes des financiers qui les rincent
N'a d'égal que les falbalas dont ils s'entourent
Pour que de leurs pouvoirs nous adorions l'atour

Vaille que vaille l'argent jeté par les fenêtres
Est couvert par la brillance de leur paraître
Ils clament à tous les gens voulant les entendre
Que la dette est un drame qui ne peut attendre

Même si la tête enfouie sous ce boisseau
Nous tourne – qui de la farce sera le sot
Leurs armes parlent pour la « civilisation »
De la « démocratie » ils se veulent les lions

Mais nos pauvres droits se transforment en vestiges -
Si rognés ils sont que cela devient vertige
Pour un présent bloqué à tous les horizons
Mais – de leurs guerres – quelle est la réelle raison ?

Et tous les « fous de Dieu » s'immiscent au milieu
En faisant grand spectacle pour nos humbles yeux
Nous ne sommes pas les voyeurs de leurs massacres
Et les princes puissants s'en couvrent d'un saint sacre

Après avoir soutenu tous les dictateurs
Ces menteurs jouent maintenant aux libérateurs …
Ah ! L'acte de penser est en piteux état
Quoique nous ramassons tous ses pauvres éclats

Si la misère levée contre les tyrans
A pu désarçonner et bousculer leurs rangs
Nos princes étaient et sont toujours les alliés
De leurs terreurs contre elle qu'ils veulent pliée

Et pour tenir toujours les jolis bénéfices
Ils adorent que le peuple entre en sacrifice
De ses propres désirs de faire valoir ses droits
Et ainsi de devenir leurs belles proies

Entrent en scène généraux et « fous de Dieu »
Qui rivalisent de musiques symétriques
En enfourchant les bulls pour la trique
A casser tous les rêves et espoirs sérieux

C'est alors que l'orchestre animé par nos princes -
Du haut de leurs tours d'ivoire – lançant leurs pinces
L'emploient à financer les plus forts pyromanes
Avec de nouvelles armes et la sainte manne

Si Dieu faisait brouillon … Le peuple bafoué
Dans la chair – la sueur - sous un autre fouet
Range ses haillons pour un paradis sinistre
Où de nouvelles horreurs réglées l'administrent

Les princes – vrais voyeurs – nous les jettent en tête
Eux qui paradent – hypocrites – dans leurs fêtes
Pour exalter les combattants de la « der des ders »
Sans les compter ces asservis à cette guerre

Avec les combattants pour notre beau pays
Laissant le leur depuis si longtemps envahi
Où sont les traces de chacun dans nos mémoires ?
Princes ! Nous ne rentrons pas dans votre miroir !

O Vous princes aux prébendes et aux châteaux
Vos lois vous servent vraiment bien de grands manteaux
Pour couvrir les armes vendues pour investir
Ce que les finances et leurs calculs sous-tirent … :

Bénéfices nets tout aussi mirobolants
Que les comptes cachés s'en allant tous roulant
Pour la faim et la soif de nos tristes « Ubus »
Contents et si imbus d'avoir mangé et bu
Partout – dans les monstrueuses pompes à fric
Qu'autorisent bien de si sordides trafics

Maintenant qu'ils exacerbent les différences
Pour les tenir en guerre ou dans la pauvre errance -
Nous nous relèverons égaux dans notre souffle ..
Qu'il sonne fier et pour sa toile maroufle
Notre aspiration en une belle peinture
Où nos vérités jetteront à leurs figures
Le bon droit – la paix et une juste pensée
Avec l'épée pacifique pour bien tracer
Ce qui peut encore lier toutes les couleurs
En éclairant le futur de millions de fleurs
Avec le bel épanouissement rêvé
Debout devant le vent qui s'est déjà levé

mercredi 17 décembre 2014

Bach's CHACONNE, 3 versions | Narciso YEPES | 10 String Guitar | Ten Str...

Yuja Wang plays Prokofiev : Piano Sonata No. 6, Opus 82 [HD]

FLEUR LIBRE AU GRAND SOLEIL




FLEUR LIBRE AU GRAND SOLEIL



Toute fleur sauvage dégagée de son champ
Encagée dans les terres closes d'une serre
Pleure sa beauté dans l'identité d'un chant
Qu'elle croit découvrir en liberté d'enfer



C'est là simple chose qui donnerait à rire
Si toutes les expérimentations sur elle
N'empêchaient poète d'oser avec sa lyre
Lui porter attention en sa musique belle



Qu'importe la beauté si elle n'est qu'à vendre
C'est ce qui la hante sans un royal soleil
Où – libre et ardente – elle attendait son séjour


Pour – dans un grand amour – ne plus aller dépendre
De tous ces regards voyeurs qui ne la surveillent
Que pour attenter à ses vrais et libres jours

Michel Portal, Daniel Humair & Bruno Chevillon - Michel Portal Acoustic ...

mardi 16 décembre 2014

Trio "Transfiguration" de François Nicolas (éd. Jobert)

DES LUMIERES DU CIEL A CELLES DE LA VILLE



DES LUMIÈRES DU CIEL A CELLES DE LA VILLE




A l'ouest – le bleu de l'horizon
Glisse jusqu'à nous
Et emporte
Les nuées noires
Vers l'est

Le couloir sombre du sud
Éclate par tâches d'azur grandissantes
Mais il tient à son extrémité
Et envoie ses traînes
De basalte
Naviguer un peu partout …

Partout – sur la place -
Les arbres ont pleuré
Leurs feuilles et …
Comme des filets
Prenant les murs
A témoin -
Ils s'affichent squelettes
Cachant leurs vies

Un léger roussissement là-bas
S'incline vite dans le blanc
Pré-crépusculaire …

Les feux vifs des automobiles
Envahissent le fleuve
De la place …
Ils tournent – tournent
Massivement …

Le ciel – peu à peu – s'éteint …

Sautent au regard
Les mille et mille pas des humains
Revenus du jour
Encaserné …

Aux murs – remparts de la place -
Des trouées de lumière
Comme des nids
Du soir -
Protègent d'abord
La crème de la pierre du
Brouillage gris
Par la poussière sombre
Mais – bientôt -
Les chiffons sales de l'ombre
Effacent les murs -
Ne laissant
Apparaître que ces trouées au-dessus
De la place …

Ainsi les fenêtres allumées
Accompagnent les soldats lunaires
Qui viennent fleurir toute
La perspective …

C'est l'heure où le crépuscule
Fait le plus de bruit
Étouffant le «  chien et loup »
Dans la ville - de rumeurs
Grondantes

Et le vent – d'un seul coup -
Se mêle de la partie -
Agitant les auvents sur
Ce croisement de lèvres bavardes
De la rue et de l'avenue …

Le flot des passants enfle – enfle
Puis s'amenuise doucement …
La bouche du métro
Ne crache plus ses
Effluves

Ici – des guirlandes poinçonnées
De bleu et de rouge
Lâchent en fête
La bride à
La nuit fauve et mauve …

Le vent fut l'alerte … Il s'est évanoui …

Ici – les vitres – miroirs multiples -
Renvoient de tous côtés
Les globes blancs
Phosphorescents – par dizaines -
Dans les regards


La nuit arrivée tremble
Dans la musique et les voix
Venues se lier pour
La surprendre …

Et la lumière – maintenant – étincelle
Ici et partout tout autour
En un mouvement
Presque infini -
Laissant seulement en béance
Le trou noir sur la place
Où la «Marianne »
Qu'on avait oubliée -
Semble abandonnée à son
Invisibilité solitaire

samedi 13 décembre 2014

UN PAYSAGE DE PARIS ET ... LA MISERE ... AVANT NOËL




UN PAYSAGE DE PARIS ET ... LA MISÈRE ... AVANT NOËL




Dans ce ciel de platine d'où la pluie batifole
Viennent sillonner des mouettes folles
Le marbre noir du macadam affrète
Dame Paris où des arbres halètent
De poinçons d'or qu'allument des guirlandes
Au mercure ambré sur gouttes brillantes


Fête ! Tu accroches les promenades !
En tête se raccrochent les parades …
Qui pense au bateau ivre de Misère -
Au livre des souvenirs qui la serrent -
Pendant qu'aux châteaux rêvent les puissants
Ouvrons la page de mémoire en sang !


Pour qu'elle ne blesse la belle enfance
Cessons la guerre à toute errance
Et … Si jamais – dans ses pauvres foyers -
Nous trouvions dans l'étranger son allié -
Nous verrions la bohème illuminée
Du côté de l'espoir là : rallumé

vendredi 12 décembre 2014

LE TEMPS DES ORAGES DEBORDE



LE TEMPS DES ORAGES DÉBORDÉ


Foin de béatitude !
Notre amour est combattant
Et … Sans abracadabra -
Débordera les temps
Des orages !

Pan en ses habitudes
Pourra se pendre
A leur souffle
Et me siffler des sons charmants …
Je le soudoierai de
Mes armes -
Il s'y arrimera

Dans Métropolis :
Qui ne trouve son âme
Perd Adonis …
Or sa trace respire de
Notre désir …

On la trouvera l'Alice
Et – pour son plaisir -
On commettrait des sacrilèges
A la sainte vertu -
Pour en lever une autre
Dans le florilège des sens
Qui lui est dû

Ah ! Traverser les miroirs du monde
En s'offrant toutes ses mémoires -
Sans la ronde des élus
Qui affichent une étoffe
De héros parvenus …

Des biches effrontées
Tombées dans l'escarcelle
De ces chassepots
Peuvent bien hurler au moustique
Celui qui lorgne sur
Leurs peaux …
On connaît leurs musiques
Et la hargne qui brûle
Leurs voix de
Crécelles

Les ailes des fées
Ont tellement fait
Danser le féal de l'amour
Que chacun de ses coups de foudre
Pour une « reine » pimpante
Tourne en poudre dans
L'arène de perlimpinpin …

Réinventer le pain et les perles
Avec le vin qui saoule
Et le vent qui
S'enroule
Autour du chant d'un merle …

Là – tout le temps que dure
L'étreinte de la voix pure …
Là – où elle se teinte au pas
De toutes les couleurs de l'avenir -
Nous tenons nos douleurs si bas
Qu'avec un murmure qui abat
Tous les murs du lointain -
Nous rentrons dans le train
Du plus simple des
Devenirs …

Et nous sortons de l'abîme
L'ouvrant à la lime
De nos vers …
Alors – tout le divers
Vers la terre des égaux
Passera outre tout ego
Dont nous gonflerons l'outre
Avec la sonde d'un chant clinquant
Lancé avec la belle ivresse
Enchantant le monde
D'une telle
Promesse
Qu'aucune autre ne pourra y tourner
Sauf celle d'un de ces apôtres
Qui renaît – n'étant – pauvre saint -
Que marquant de sa vie
L'épopée de ses
Amours ...

Et s'il ne dévie pas de leur paix pour séjour
Il volera aux plus étranges contrées
De l'exil ignoré
Les franges des anges entrés
Dans la ville – serrées