vendredi 19 décembre 2014

SESSION DE SECESSION



SESSION DE SÉCESSION



Les arbres suintent de guirlandes
Les voitures chuintent sur la macadam
Ma voix cherche le chant
Pour l'encrer au grimoire
Qu'elle habillera
De paroles
Fauves
Hantant son silence

Plus vorace dans la vitesse -
Elle attrape le temps
Le tord et
Le mord …

Tant-pis si la musique
Passe à la trappe
Dans son
Esquif !

A sa proue est Noël
Qui l'incendie
Et bave sur
La poupe
Veillent les proches …

Grande inquisitrice -
Elle soudoie
Les regards
Et insulte le destin

Entrée en sécession -
Elle bouscule les artifices
De la patience
Et s'avine à l'instant empoussiéré
Encore par
L'attente

Elle rentre dans son cours pressé
En cultivant à la bombe
Son harnachement
A la montre

Ah ! Que le moment vienne
Pour la session d'une antienne
A l'heure brûlée
Du matin

Que la voix s'y chauffant
Saute à son cou
Pour la pendre
A la ruée des
Mots dits …

Cesse donc – Poète
De te briser la tête à
Arrimer ton chant
Sur le vent
De la fête
Qui s'annonce !

En un coup de semonce
Dans le verbe-chair -
Tu balaieras
D'un revers de manche
Les mille plateaux
Du jour
Pour renaître dans la peau
D'un poète barbare

Et ne serait-ce que le hasard -
Tu l'enverras jouer
Au creux de
L'horizon blafard
Pour l'ouvrir à la lumière
Des rencontres

Et le tendre cœur de ta vie
Battra sur l'esquif qui
Surmonte toute vague
Toute écume
Dans cette fuite éperdue
Qui façonne
L'avenue

O Matin gris !
Tu n'es plus auréolé
Par les fastes où
Les arbres
Suintaient de guirlandes
A mercure

Finie l'illumination
Dans le jour pleinement
Advenu !

Mais il faudra se cramponner
A son gris-être
Et ne plus compter sur la brillance
Du paraître …
Simplement accompagner
Le monde qui enchâsse
A toute allure
La ville
Sans plus aucune poésie
A fondre -
Exceptée celle
Sur l'acier glacé d'un macadam
Où se grisent encore
Tes paroles
Sans plus drame
Que l'amour saoul

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