samedi 31 janvier 2015

TON DOMAINE O MAGIE REINE




TON DOMAINE O MAGIE REINE



Quoique la bise vorace
Veuille briser mon allant
Les lueurs laissent des traces
De rosace en un élan
D'incendie vers ton doux corps

Les rumeurs me dédient mot
Pour accoster à ton port
J'en attrape des rameaux
Sur les herses d'arbres nus
Les fleuris de tant de vers
Étant de toi tout imbu
Pour les inclure en ta chair

Et musique en tes épaules -
Ne trouverais d'autres rythmes
Que leur roulis à ton col
Égrenant brûlis de rimes

Dans le mauvais vent d'hiver
Glisserais pour ton regard -
Cimaise sur tes paupières -
Le papillon de mon art

Et pas plus fleur indocile
Sur ta robe de velours -
Tu danserais plus agile
Qu'avant printemps mis à jour

Dans ta compagnie de muse
Je ne saurais te surprendre -
Oui ! Malgré toutes mes ruses -
Toi qui me donnes à prendre
Le suc de vie et … Sept pieds
Qu'il me plaît d'essayer
Je les mets debout pour toi
De bout en bout de ta loi...
Ouvre ton domaine !
Belle magie reine !


234 syllabes : 234 jours
Jusqu'au 22 septembre 2015
Voici les deux premiers vers
contrefaits par moi de la chanson poétique
De George Brassens ( « Un 22 septembre « 
« Un 22 septembre – un jour vous ne partîtes
Et depuis ce jour – mes larmes jamais susdites »

vendredi 30 janvier 2015

Benjamin Written on Skin Paris 2013 (part 1)

N'ALLONS PAS A TOMBEAU OUVERT !



N'ALLONS PAS A TOMBEAU OUVERT !




Si tu cours – cours
Pour l'arraché d'une chance
Dans ta besace -
Sur ta ligne
D'arrivée
Et que l'aigle de la finance
Te l'enlève pour
En drainer
Le sang cumulé
En énergie monétisable sans toi !

Si chacune de tes entreprises
Tu la soldais dans
La vitesse de la
Circulation et
Qu'à chaque fois
Des pitons en
Avalaient
La chair
Pour les recracher
Dans la pompe
A finances …

Si même la moindre
De tes initiatives rapides
Pour canaliser
La nourriture -
Trouvait
Devant elle
Un monstre pour l'arracher
A son indépendance
Toute ta belle
Subsistance
Tomberait
Vite
Dans l'exténuation

Et l'on sentirait le pourrissement
D'une vie au travail
Et l'épée de
Damoclès
S'abattrait
Sur ta liberté
Et frapperait sur tes muscles
Et sur tes nerfs
Jusqu'à les annihiler

Mais où est le partage ?
Toi ! Artiste – Poète
Tu ne peux
Briller dans
Cette poussière d'argent
Ou alors tu en perdrais
Ton âme
Et une éloquence transparente
Ne serait qu'un maigre
Ersatz dans ta
Fuite en avant

Où demeure le partage
S'il se débat sans-cesse avec
Les plus rapides des
Flux d'énergie
Qui sans-cesse appellent
Le fictif et le mobile
A tout prix !

Nous irons vers le partage
Ou alors le monde
Des Satrapes et
Des hackers
Dévorera
Nos contrées
Et notre liberté mourra
Dans des convulsions sous
Le coup de nouveaux
Tyrans !

Tout est encore à réinventer
Et à recréer :
Mieux et moins vite
Moins mais mieux :
Voilà peut-être
Comment
Nous retrouverons
« L'arbre au savoir » -
Aujourd'hui
L'amitié et
L'amour
Pour dégager
Sens et orientation
Face au désordre
Qui devient
Chaos
Que nos sentiments passent
A la clairvoyance
De l'infini et
Rentrent dans le partage
De nos usufruits !

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Le Livre des jours (la vidéo) Oeuvre magistrale de Marie Gerlaud

jeudi 29 janvier 2015

Angelika Kirchschlager (mezzo) - BWV82

Philippe Manoury - VI. Solo de Vibraphone, Le Livre des Claviers

Veränderungen de Philippe Manoury - William Fried au piano

L'URGENCE DE RALENTIR



mercredi 28 janvier 2015

IL VIENDRA : CE TEMPS VERMEIL



IL VIENDRA : CE TEMPS VERMEIL




Il peut venir ce temps vermeil
Qui grandit ta passion de veille …


Hellébore noire envolée
Morte dans sa froide vallée

Jacinthe exécrant mes poèmes
Pour elle : plus rien je ne sème

Perce-neige qui rechignait
A ce que je ne veuille renommée

Fleur d'eucalyptus au désert -
Encensant ma pauvre lumière

Pensée sensitive de grâce
Qui me fait sentir d'autres traces


Vais-je garder mon chant au lointain
J'ai déjà tellement atteint
Qu'il me reste l'Humanité
Pour relever ma liberté …

Et toi ma grande poétesse
Je pense à ton aigrie sagesse
Quand tu réprouves la passion
Si elle aveugle ta raison

Mais qu'il souffle le vent d'hiver
Rien ne glace l'air du divers
Je trouverai ce qui ruisselle
Là sur tes lèvres – où excellent
Les plus grands tourbillons d'amour
Malgré le dur glacis du jour …

Toutes les couronnes de fleurs
Relèveront tous tes malheurs
Je les suspendrai à ton cou
Et tu revivras d'un seul coup
Les plus grands baisers partagés
Nous ne nous dirons plus âgés

Pourrais-je danser dans tes bras
Et chacun de nous revivra
Nous écartant des grandes glaces
Qui gelaient cœurs en pauvres places
Ce ne serait la renommée
Mais accueil pour âmes bien nées !...

mardi 27 janvier 2015

PEUT-ON PASSER OUTRE LA DOULEUR ?




PEUT-ON PASSER OUTRE LA DOULEUR ?



Même si - dans l'ombre de mon corps -
La douleur m'assaille -
Vais-je laisser
S'effilocher
Les fleurs
De la joie qui avaient jusqu'ici
Accompagné mon poème ?

Un chemin peut-il faire basculer
Le mal qui prend mes
Viscères et ma
Poitrine
Du côté de l'amour ?

Celui de la lumière d'une voix
Qui sonne la tendresse
Et la donne au plus
Souffrant et …

Toute la liberté de l'Humain
S'accordant à sa fraternité
Pour soulever la
Gangue qui
Obscurcit
Toute
Vie …

Et même la mort qui guette
Peut être transvasée
Dans un bouquet
De mille fleurs
Où chante
La musique du monde …

Car qu'est-ce que l'Humain attend
Au milieu de tant de massacres ?
Mes petites souffrances
Chantent plus que
Jamais la paix
Ma fièvre
Se fond
Avec celle des partages

Ah ! Saisir la vie
Qui multiplie l'espoir de tout
Être de lancer ses grandes respirations
A l'égale condition de l'amour
Contre toutes catastrophes
Annihilant le souffle

Et … Si la mort - cette fausse égalisatrice -
Devait être la voie privilégiée par
Toutes sortes d'Inquisiteurs
Pour imposer leurs
Tyrannies
Parmi nos frères humains ?...

Brandissons alors chacun
Le poème de nos
Pensées et de
Nos souffrances
Et qu'ils chantent ce que
Toutes ces voix veulent :
Un futur pour
Notre Présent
Assez de sang versé
Pour faire prospérer votre
Passé ! C'est à la
Pensée mûre
Que nous
Ramasserons nos fruits
Jusque dans la nuit !

Alban Berg- Lyric Suite Part 1 Allegretto giovale

vendredi 23 janvier 2015

SUR LE GLOSSAIRE DE MON TEMPS



SUR LE GLOSSAIRE DE MON TEMPS



Sur le glossaire de mon temps
J'aurai bouleversé
Toute promesse
Sauf celle
De l'amour …

Restauré le lien
Entre parole
Et silence …

Jouxté le proche et le lointain
Avec la présence
Dans l'horizon
Noué au Nous …

J'aurai chanté l'errance ciblée
Dans le comble de
Lumière
Et laissé dans l'ombre
La perdition
Volontaire
De la pensée
Qui ne veut respirer
Au comble du
Hasard

Quant au destin qui fait mourir
La décision libre -
Il demeure dans
L'adieu au
Poème
Parce qu'il tue
Le mystère vivant
Des rencontres

J'aurai troqué l'ombre
Des monstrueux Phénix
Contre la clarté
Séparée de
La domination …

Et chanté l'aube et le crépuscule
Pour passer de l'éveil
A la veille

Le proche et le lointain
Je les vois unis
Jusque dans
L'exil en
Notre royaume

Les mille fleurs de la différence
J'en aurai fait banquet pour
Leur épanouissement

D'un seul souffle
J'aurai été Sisyphe en cordée
De compagnie
Et modulé
Le cri
Au sommet de la pente …
Cri de l'Humain qui
Ne s'abandonne pas
Aux avalanches de
La douleur …

J'aurai porté ma pierre
Et … Du creux
Des sources
Monte
La clameur des baladins
Constructeurs de monde …
Cela a coulé en
Cascade jusqu'à
Gonfler en
Fleuve

Le désert des solitudes
S'y reconnaîtra
Avec ses voix
Démultipliées
A l’orée des
Oasis que
Peuple
L'eau
Des désirs
Irréductibles

Décentrée – je la veux -
Notre ville pour
Qu'elle attrape
Les périphéries …
Et nous creuserons en elle
Le bonjour de
L'accueil …

Même les invisibles peuvent
Accorder leurs voix
Au grand soleil de Midi
Qui soulèvera tout
« Désastre obscur »

jeudi 22 janvier 2015

L'OMBRE DIVISEE





L'OMBRE DIVISÉE



La pensée naît toujours du forceps de la langue
Mais elle ne s'y réduit pas comme en harangue …
Divisant l'ombre – elle l'inscrit dans la lumière
Qui est source de sa fantaisie et de son air

C'est pourquoi la poésie la tient souveraine
Pour se débarrasser de toutes les vraies chaînes
Qui entravent ses musiques et ses images
Dont elle est singulier gardien et leur bon mage

Terre à terre – elle - errance ciblée dans l'obscur
S'adressant à notre ciel – passe tous les murs …
Alors - poinçonnant les feux comme des étoiles -
Elle les prend en ville comme sa propre toile

Son chant est un combat qu'elle accroche à la nuit
Et – la suspendant à chaque voix qui reluit -
Elle en invente des cascades et des sources
Qui – du temps qui s'en va – fait pièce à toute course

Le poème-pensée instruit toujours chemin
Au travers d'ombres qu'elle poursuit pour lendemain …
N'étant à l'océan du nombre un pur grand phare
Elle plonge dans l'infini qui est son seul art !

N'étant des jeux du hasard que l'amour qui reste
Des fruits dont elle capte sans-cesse le doux zeste -
Elle voudrait tout prendre du rire et des sourires -
Des larmes – des plaintes et de tous les soupirs :

Tragédies – comédies aux « cent actes divers »
Illuminant de l'Humain : cette nuit d'hiver -
Sortant des abîmes des « maudites » cités
Qui demeurent les objets de tant de cécité

Ouvrez les yeux – Amis qui voulez vous lever !
Le temps de la clarté doit être relevé
Des têtes qui maintiennent obscur l'horizon !
Oui ! Affranchissons nos plus lucides raisons

Franchissons tous les murs d'ombre qui nous gouvernent
L'injustice qui nous sépare nous concerne …
Ferment de paix : le partage des différences
Illumine Poème demeuré Présence !

mercredi 21 janvier 2015

RÊVES ET CHANT DANS LA FROIDEUR



RÊVES ET CHANT DANS LA FROIDEUR


Rêves écorchés par le gel
Ma chair rongée jusqu'au silence
Mes mots hachés vifs sont en transe
Mon réveil essaie pêle-mêle
Au milieu de toute rumeur
De façonner une chanson
Par-delà le mauve horizon
Où la nuit doucement se meurt

Et tous les phares multipliés
Font grincer la couleur de l'aube
Avant que jour ne prenne sa robe -
Mais tout ce temps reste l'allié
De l'Homme qui – hardi – se réveille
A ses habitudes du jour
Dont il recouvre son séjour

Alors qu'un blanc ciel sans soleil
Prend la couleur de tous les murs
Où les fenêtres se sont tues
Face aux arbres demeurés à nu -
Les guirlandes affichent parure
D'argent bleuté trompant l'hiver -
La vie ne se pétrifie pas
Et plus vite courent les pas
Plus la ville semble sévère

La terre a accompli son tour
Mais – vrai ! - on ne s'en soucie guère
Un peu partout sonnent les guerres -
La ville voudrait maintenir ses atours

Et mon chant sent déjà la neige
Que maintes paroles annoncent -
Un temps de mercure l'annonce :
La ville sera sous son siège

Les amants ont tous déserté
Et ce matin sur la terrasse
Du « Canon » - laisse toute place
Aux travailleurs sans liberté

Et les rêves – ici – craquellent
Comme en immense incendie
Où l'on ne peut avoir médit
Sur cette nuit et ses séquelles

Seul le temps fait un précipice
Où chacun doit aller jeter
Ses espoirs pour les racheter
Comme un ultime sacrifice
Pour la vertu de son travail -
Ce qui est un maigre magister
Pour un salaire de misère
Où sa vraie liberté défaille …

Pendant que le gel pétrifie -
Comme le fait une Gorgone -
Les sens des rires que l'on donne
A ses chefs à qui l'on se fie

mardi 20 janvier 2015

chansons historiques de France 192 : la défense de Paris , 1870

SISYPHE LIBERE MALGRE L'HYDRE


SISYPHE LIBÉRÉ MALGRÉ L'HYDRE



L'hydre où l'ennui livide
Fabrique une nuit rance
Et tout ce que tu penses
Prend la place du vide

Mais – qu'il soit carcéral -
Ce qui te rassérène
C'est tout ce qui t'entraîne
Hors prison du mental

Donnant piquant au fade
Tu entres en la place
Où se fond cette glace
Qui tenait dans ton « rade »

C'est la fin du halage
Du verbe pétrifié
Tu peux alors défier
Ta voix dans son maillage

Et ta tête à l'instant
Consume solitude
Dans la grande altitude
Au sommet de ton temps …

Victoire sur Sisyphe
Tu ne portes la pierre
Que là où tu t'enquiers
De bons mots incisifs …

Ils vont alors couper
Les fruits de tes entrailles
Pour en faire ripaille
Comme une proie happée

Et l'hydre si sordide
Les perd toutes ses têtes -
A leurs places : la fête
Pour rendre vers solides

Le chant chauffe notre âme
Et le corps ressaisi
Dans cet instant saisi
Se pétrit de ses flammes

Pascal Dusapin - Aufgang (2013) - Renaud Capuçon

lundi 19 janvier 2015

AUX ORIGINES DE LA GUERRE D'ALGERIE - 1

ALGERIE - Les Auschwitz de la France en Algerie

LA BEAUTE EST UN REGARD A DISTANCE DE L'OPPRESSION !




LA BEAUTÉ EST UN REGARD A DISTANCE DE L'OPPRESSION !


Elle est un regard charnu : la beauté que l'on sème
Elle ne s'impose en grand  luxe que l'on aime
Toujours précieuse aurore au chemin que l'on trace -
Du réel elle pousse les rêves en sa place

Jamais écartée de la douleur des humains
Elle les encourage à prendre leurs lendemains
Et – dure aux souffrances – elle ne reste passive
Ni ne se complaît dans la pensée réactive

Mais elle est dans nos mains toute métamorphose
Traversant tous les êtres et toutes les choses
Du moment qu'elle offre la grâce et la vertu
Il est bon qu'avec elle l'humain s'évertue

A toucher complément assuré de l'amour
Qui peut vaquer librement dans ses atours
Jusqu'à rendre infinie l'alchimie des surprises
Pour laquelle l'oppression ne garde prise

La beauté si elle tient passion en ivresse
Raisonne toujours à l'horizon de tendresse
Qui la veut et la tient objet de convoitise
Se morfond dans la jalousie (vraie!) qu'il déguise

En puissance de corruption du (faux!) bon sens
Pour lequel – de l'art – il n'existe aucune essence
Mais gratuite – beauté n'exerce marchandage
Et souligne la résistance à toute rage

Tout en touchant les lignes de rébellion
Qui façonnent ou résonnent dans la passion
Des figures – des paysages dans chaque âme
Où même l'atonal et la torsion font trame

Variations d'intensité de ton et couleur
Jusqu'à s'évanouir au carré blanc du cœur !
Toujours pour se surprendre au hasard du regard
La beauté – pour toutes les normes – est sans égard !

Et la danse même qui peut faire théâtre
Et le théâtre clamant drame dans son âtre
Jusqu'à l'opéra qui chante pour de grands mondes
Supportent des corps et des voix tous dans leurs ondes

Et la pesanteur que la grâce a relevée
Nous entraînant à un vrai réel enlevé
De tous les malheurs  de l'humaine condition
S'excepte du vain luxe de toute oppression
Interdite à la beauté que Nature appelle
Sans que toute vaine imitation ne l'attelle

Mais qu'elle y garde sa place : la poésie
Pour fabriquer le regard de haute saisie
Avec force images – musiques et tous rythmes
Sa langue peut toujours suppléer par des rimes
Ou par la tension et le vent de la présence
Ce qui échappe d'habitude au faux bon sens !

dimanche 18 janvier 2015

DE L'INSTANT : LA TÊTE A COUPER SUR LE SOMMET DU TEMPS ??!!




DE L'INSTANT : LA TÊTE A COUPER SUR LE SOMMET DU TEMPS ??!!




De l'instant : la tête à couper
Sur le sommet du temps
Arase la durée
Du poème …

Comme le cycle de l'horloge
Dans l'usine pour
Fondre
Les météores de
La pensée

Comme des plaines monotones
Barrées par de multiples
Barrages d'acier
Empêchant
Les chevauchées
Du regard

Comme un flot de musiques
Clouées aux tambours
De l'oubli
Par le brouhahas flambant
D'un sourd écho …

Et par le décamètre
Indéfiniment redéplié
Pour le compte des
Distances :
La durée du poème
Interdite à la levée
Des diagonales
Pour tous les
Sens en éveil

Le temps comptable
Asphyxie le souffle long
Et toute terre réservée
Aux cimetières
De la pensée
Exténue
L'Humaine condition

On verrait ce qui gobe
L'attaque d'un poème
S'englober de poussières
Noires …

Là où vibre – ne serait-ce
Qu'un mot  marchandé pour
L'usuel profit -
La tête coupée de l'instant
Roulerait dans
La tourbe
Brûlant l'avenir
Jusque dans le marais
Embourbant
Le désir :

Une voix mourant à elle-même
Sous la combe des voix
Devenue fosse
A guerre pour le soit-disant
Présent – coulé sans
La source venant
Des hauteurs
Du souffle …

Plus de fleuve
Comme continuation
Plus de courant
Ni d'affluent …
Mais la flache noire du vide
Enclumant le sens
Ou le perdant
Dans les infectes circulations
D'un son barbare

Pourtant – n'est-ce pas le son
Qui est à l’affût de tout
Sémaphore du réel !
On pourrait donc
L'attacher au
Poteau de la
Rhétorique
Qui s'y connaît dans
Les barrages au
Mystère …

On pourrait achever de
Liquider cet horizon
En le jetant dans
L'abîme des
Puissances guerrières

Machine serait donc le poème
Traquant la rime dans
Les recoins d'un soit-disant
Silence coupé de
Toute voix !

Mais – il est en soi le silence -
Il accueille le bruissement
Du monde et le
Reconstruit
Dans la haute ferveur
De l'instant qui
Demeure intransi dans
Le sommet du temps
Avec ce souffle
Qui – fortement aspirant -
Peut aller même creuser
Les profondeurs …

Oui ! Le corps fait source
Et le cœur s'y accroche -
Comme à la main
Tendue pour
L'amitié -
Et courant sous les artères
Qui la soutiennent …

Oui ! Libre est le poème
Qui se partage – innervé
Dans les effluves du
Plaisir et ..
Il puise sans permission
Dans le chemin de
La langue dont
Il saisit tout
L'initial mystère toujours
Ouvert à l'infini …

Non ! Le poème ne mourra pas
En « tordant le cou à l'éloquence »
Qu'il réserve aux palefreniers
Des chevaux prisonniers
Des courses
Et à tous ces rimailleurs
Du moi gonflé
Par leur pouvoir

Les platitudes du monde
Comme il va
Ou le tourisme de la pensée
Pour de maigres
Aventures
Privées
De rencontres d'indigènes … :
Tous ceux-la qui jouent avec
La douleur et
La misère
Voudraient mettre en bière
Le poème en le faisant
Tomber de son
Altitude tirée
Des rêves et de
L'amour

Toucher le réel avec la magie
Des attractions magnétiques
Parmi lesquelles :
Le ruissellement du temps
Sur les lèvres d'une
Parole -
Instruit la fabrique
D'un verbe-chair
Là – tout près
Des plus tenaces respirations -
Tout près des plus forts
Courants de la vie

Allant jusqu'à tutoyer l'inconnu
Qui se baigne dans
La présence
Après être revenu des lointains
Passés – et se jette au faîte
Du temps pour
En arracher
L'avenir
Jusqu'au mépris de la mort
Même si elle sursoit
A l'illusion de
Ne jamais disparaître
Même si elle
Égalise
Tout être

S'en faire drapeau
Comme chantre du «  viva la muerte »
Ne demeure que vengeance
Pour un temps demeuré
Absolu pour
Tout instant vivace
Criant et modulant sa liberté
Comme le premier cri :
Cet instant de
L'apparition - toujours renouvelé
Dans le poème libre
Éruptif contre
Tout oubli
De l'oubli auquel pourraient le vouer
Les thuriféraires de la mort
Tous voués à s'incliner
Devant les
Pandémies et les massacres
Comme pour rabaisser
L'Humain face
Au mal banal

Nous n'aurons de cesse
De questionner
Tout ce qui fait sens
A partir des
Plus hautes sources
Où vibre notre
Condition
Ici et maintenant
Dans le lieu sans lieu
De notre temps
Hors des mécaniques creuses
Et au cœur du monde
Que nous voulons 
Sans attache
Autre que fraternelle

samedi 17 janvier 2015

LE TEMPS VOLE APRES LE MERLE !



LE TEMPS VOLE APRÈS LE CHANT DU MERLE !



A la montée de l'aube
Le merle déploie son chant
Avant ses ailes
Il se dérobe à notre vue
Mais égaye nos
Marches

Le temps vole comme lui
Dès l'horizon dégagé
De l'obscur

Nous allons ! Allons
N'ayant rien mis
Aux oubliettes
De nos désirs
Enfiévrés

L'unique étoile
Au-dessus des toits
A fait signe
A l'innocence
Et le merle l'a vue
S'évanouir entre
Chien et loup

La parole des princes
Gicle encore et encore
Dans nos têtes …
Elle n'est pas source
Mais joue au fleuve
Alors qu'il est pris
Entre les glaces
Du mépris qu'ils nous vouent
Et celles de la juste paix
Qui les ignore

La radio avait de nouveau chuinté
Sous l'ombre d'assassins
Tellement que l'amour
Semblait mort …

Combien d'assassins pour
Couvrir nos espoirs
De partage ?
Le merle enchanteur
Nous le serine :
Un monde : nous pouvons être !

Mais si l'inconnu a notre visage
Nous en ferons un paysage !
Quand serons-nous neufs
Pour l'envol ?

Mais nos quartiers
Sont – sol à sol
Rivés – comme au seul présent

Le poète a son dieu !
C'est à l'accueil
Qu'il se voue !
Ne lui faites pas dire – seul -
la vengeance et le glaive
De Gabriel

Il ignore – le poète -
Quel peut être
La tête avancée
De la mémoire à l'avenir !
Comme le merle -
Il voudrait
Égayer

Le silence perclus de misère
N'ouvrira à un bal
Que s'il plonge
Pleinement
Dans la paix et le soleil
Pour tous
Nul prince ne pourra usurper
Ce moment de danse et
De musique

Oui ! Le poète exilé au cœur
De ce royaume
Chante
Les paroles de
Tout exilé
Sans l'oubli de ce qui
Nous sépare tous
De la terre du
Futur !

Seuls les princes inventorient
L'histoire qui nous
Est promise …
Mais ils ne voient ni entendent
Quelque chose du chant
Et de l'envol
Qui – déjà nous sourient …

Le pays qui trempe dans leurs glaces
Pourrait rentrer dans
Des inondations
Insurmontables

Ne laissons donc pas prise
Aux charniers que
Veulent les
Assassins !
Couvrons-nous d'un même ciel
Et le soleil viendra
Sourire à
Nos espoirs comme à nos rêves
Avec d'autres marches
Tenant clairement
Notre paix qui -
De l'intérieur de nos pensées -
Deviendra générale et
Embrassera le futur
Dans la justice !

vendredi 16 janvier 2015

NON ! LES FLEURS NE FANENT PLUS !




NON ! LES FLEURS NE FANENT PLUS !



Foudre et tonnerre sur les hellébores noirs
Oui ! Des temps d'assassin cognent
Et s'emportent avec souffle court
Sur les fleurs d'hiver !


Mais les éclairs les illuminent
Comme des feux d'artifice
Chassant ce qui
Les plongeait
Dans l'obscur

Une infinité de songes
Sort alors d'elles
Comme une saine rosée
Les rendant visibles
Le long des murs
Des maisons !


Ce sont révélations
Pour celui qui veille
Et se recueille
Dans la nuit -
Simples coups d’œil !
Ces beautés résistantes !

Un surcroît de floraison
Réunissant les hellébores
Aux parterres de
Chrysanthèmes
Fait apparaître
Les roses avec leurs piquants


Les saisons des amours
Traversent encore
Les cœurs des
Humains
Et ils ont été entendus
Dans leurs vives
Pulsations

Maintenant – ils chantent
Un même ciel – quand
Le matin revient
Débarrassé de tout
Frimas demeuré
Un temps
Après les orages
Dans l'aube hivernale …


Et le mauve de l'horizon
Se confond avec
Les derniers
Feux des
Fauves automobiles


Appel de tous arbres nus :
Sève déversée dans
Les mains du poète :
Il s'agit de couvrir
De lumière
Toute fleur inconnue
Ou simplement
Cachée par
Un masque de brouillard

C'est une seule floraison
Pleine d'un souffle
D'espoir
Au midi du jour

Épuration Milice Haute Savoie

jeudi 15 janvier 2015

Rimbaud Le bateau ivre Gerard Philipe

SOUFFLEUR DE FRATERNITE




SOUFFLEUR DE FRATERNITÉ



Pour nos frères assassinés
Pour nos frères qui sont damnés-
Chante donc poème-oraison
Au mur hirsute du savoir !
Ton air demeure de saison
Pour faire muter les gueuloirs
Au fronton de nos cathédrales
En souffleurs de fraternité -
De liberté non théâtrale
Pour une vraie égalité
Entre croyants et incroyants

Que le mur du savoir résiste
Avec le sens le plus brillant
Du bon droit qui toujours insiste
A relier plumes et mains
Pour l'ouvrier – pour le poète
Jusqu'à ouvrir les lendemains
Qui brûlent encore en, nos têtes …
Et mystère de l'étranger
Devenu miracle au pays
Ne sera jamais abrogé
Oui – s'il n'a pas été trahi

Car c'est toujours de la misère
Montant dans le grand horizon
Que l'on construit les plus grands airs
Comme avec de simples raisons
L'ouvrier : l'invisible – sait
Lui qui a tant et tant bâti -
Que l'on n'a jamais pu cesser
De lui fermer tout paradis -
Or même si c'est utopie
Pourquoi le ciel pavé d'enfer
Le maintient dans l'ombre – tapi ?

Il ne veut rester dans les fers -
Lui qui garde dans sa mémoire
Le miroir de tant de bassesses
Alors que pourrit dans l'armoire
Le savoir de tant de richesses !
O Poète offre au moins l'espoir
D'une liberté plus ouverte
Même si ne sonne « grand soir »
Pour ceux que le pays déserte

Et toi le pauvre – sans papiers
Indicible des invisibles -
Qui t'a fermé le grand cahier
Où ton droit restait bien lisible -
Et enfermé ta liberté
Dans les murs de l'indifférence
Pour mieux nier l'égalité
Et t'expulser hors de France ?

Quand reverra-ton les beaux jours
Pour qui – pendant plus de dix ans -
A œuvré pendant son séjour
Comme tous ses frères d'antan
Pour toutes les plus dures tâches
Sans que lui soit là reconnu
Par nos représentants si lâches
Qu'ils ont mis le pays à nu -
De rester ici donc en frère
De tout honnête citoyen
Ne voulant plus avoir affaire
A tous ceux qui minent le bien
Dans nos villes – dans nos campagnes -
Pour dividendes et prébendes
Que – tout tranquillement – ils gagnent
Avec le pays qu'ils revendent !
Ils fabriquent des ennemis
Pour demeurer les grands amis
De la vraie puissance impériale
Pour la transformer en Saint Graal !

Brian Ferneyhough Complete Works For String Quartet & Trios 3/3

mardi 13 janvier 2015

JUSQUES APRES L'AUBE




JUSQUES APRÈS L'AUBE



Si tête ferrailleuse
Je m'en vais – indolent -
Dans le fleuve des paroles -
Elle glisse sur leurs ondulations
Et passe leurs courants …

C'est la ville que je remonte
Et ses piques de lumière
Me relèvent avec
Des mots
Charriant les couleurs :
Bleu et rouge sur
La scène vitrée
Où elles
Résonnent fiévreusement
Avec l'écume des
Phares qui
Giclent
En ronflant comme
Dans une traversée d'étoiles
Où lentement meurt
La nuit

Les paroles creusent encore un peu
Le lit bleu-roi du silence
D'où doucement
Le ciel apparaît
Dévoilant la
Marianne encore noire

L'ancre où j'ai jeté ma voix
Vacille avec la disparition
De deux amants
Et leur verbe
Haut et
Profond 

J'entends des enfants
Caresser sa compagnie
Avec un réveil feutré
De chants …

C'est le moment où
Le cristal blanc-mauve
De l'horizon
Perce les herses d'arbres nus …

Et la place danse de
Tous ses passants
Pressés …
L'agon où pleuvent leurs pas
Souligne les rêves qui
Décrochent le ciel
Net de tout nuage

Mes propres rêves suspendus
Au chant du merle
Gouailleur
Hésitent à s'éteindre
Mais il est fini
L'éclairage
Des réverbères et
Des guirlandes
Et les reflets dans la vitre
Ont disparu …
Je me découvre seul
Avec la rumeur
Qui vient s'y
Cogner


Un temps avait mordu la vitesse
C'est celui où insistait ma voix :
L'instant où s’oubliait
Le chaos de
La ville

Vite harnaché de nouveau
Aux galops du monde -
Mon silence vient
Se recouvrir
Des visibles circulations
De l'habitude au jour
Advenu …

Le temps tombe
Dans l'horloge et …
Le défilé des heures commence …
Ma tête ne ferraille plus
Pour rattraper
Des mots !
Tout le lointain – à l'est -
Attend le soleil …