jeudi 15 janvier 2015

SOUFFLEUR DE FRATERNITE




SOUFFLEUR DE FRATERNITÉ



Pour nos frères assassinés
Pour nos frères qui sont damnés-
Chante donc poème-oraison
Au mur hirsute du savoir !
Ton air demeure de saison
Pour faire muter les gueuloirs
Au fronton de nos cathédrales
En souffleurs de fraternité -
De liberté non théâtrale
Pour une vraie égalité
Entre croyants et incroyants

Que le mur du savoir résiste
Avec le sens le plus brillant
Du bon droit qui toujours insiste
A relier plumes et mains
Pour l'ouvrier – pour le poète
Jusqu'à ouvrir les lendemains
Qui brûlent encore en, nos têtes …
Et mystère de l'étranger
Devenu miracle au pays
Ne sera jamais abrogé
Oui – s'il n'a pas été trahi

Car c'est toujours de la misère
Montant dans le grand horizon
Que l'on construit les plus grands airs
Comme avec de simples raisons
L'ouvrier : l'invisible – sait
Lui qui a tant et tant bâti -
Que l'on n'a jamais pu cesser
De lui fermer tout paradis -
Or même si c'est utopie
Pourquoi le ciel pavé d'enfer
Le maintient dans l'ombre – tapi ?

Il ne veut rester dans les fers -
Lui qui garde dans sa mémoire
Le miroir de tant de bassesses
Alors que pourrit dans l'armoire
Le savoir de tant de richesses !
O Poète offre au moins l'espoir
D'une liberté plus ouverte
Même si ne sonne « grand soir »
Pour ceux que le pays déserte

Et toi le pauvre – sans papiers
Indicible des invisibles -
Qui t'a fermé le grand cahier
Où ton droit restait bien lisible -
Et enfermé ta liberté
Dans les murs de l'indifférence
Pour mieux nier l'égalité
Et t'expulser hors de France ?

Quand reverra-ton les beaux jours
Pour qui – pendant plus de dix ans -
A œuvré pendant son séjour
Comme tous ses frères d'antan
Pour toutes les plus dures tâches
Sans que lui soit là reconnu
Par nos représentants si lâches
Qu'ils ont mis le pays à nu -
De rester ici donc en frère
De tout honnête citoyen
Ne voulant plus avoir affaire
A tous ceux qui minent le bien
Dans nos villes – dans nos campagnes -
Pour dividendes et prébendes
Que – tout tranquillement – ils gagnent
Avec le pays qu'ils revendent !
Ils fabriquent des ennemis
Pour demeurer les grands amis
De la vraie puissance impériale
Pour la transformer en Saint Graal !

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