samedi 28 février 2015

NUITAMMENT VÔTRE




NUITAMMENT VÔTRE




Vraie suite pour nuitamment vôtre
Cette antre au lumineux instant
Vous rend étonnamment apôtre
Du chant des amants ressentant
Charme et puissance du tout proche
Pour différence qui accroche

Non ! Ils n'épuisent leurs regards
Quand ils tracent tant d'horizons
Qu'en lieu et place de leurs raisons
Leurs yeux gardent un bel égard
Où Liberté qui les enflamme
Abolit l'obscur dans leurs âmes

Passent les murs qui nous régissent
Passe encore la pluie qui sonne … :
Futur qu'efface éclats qui tonnent !:
Tendrement - amants te retissent
Boutant le saint étal des rêves
Hors du sommeil qui est leur trêve

Et le train de la vie avance
Sans que peine leur libre temps …
Poème à leur traîne tu t'étends
Mettant au défi la présence
De soulever tout ce désir
Du mystère qui reste à saisir

Une fugue passe en leurs voix
Espace en allure d'espoir
Qui allume leur beau miroir
Leurs figures en tracent la joie
Et se reliant sans un phare
Ils lisent leur yeux avec art

Pendant que déglacent tes vers
L'instant embrasse mille lunes
Que tant de beaux rêves immunes
S'élèvent contre leurs travers
Ils ont tant et tant essayé
De sevrer leur art pour se lier
A la musique des amours
Qu'ils ont oublié son parcours

Énigmatique elle demeure
Gardant ainsi sa vraie chaleur ...

Martha Argerich Prokofiev Piano Concerto No. 3

Constellations


mercredi 25 février 2015

'A l'aube' la dernière clameur poétique des Feu! Chatterton - Les Inrocks

'A l'aube' la dernière clameur poétique des Feu! Chatterton - Les Inrocks

"SALE P*TE", avec Virginie Bianchini & Fil de l'Air, Nen TV d'Instant - ...

TÊTE ET CORPS DANS UNE VILLE POUR L'ART QUI RELIE


TÊTE ET CORPS DANS UNE VILLE POUR L'ART QUI RELIE



Que ce soit la fête - encore - dans ton regard
Oui si tu gardes tête au corps - dans l'art …

Bien que ton écoute soit au fanal du jour …
Installe tes parcours sur le front lumineux de l'amour !
Tu le sais instruit par les plis des vagues
De pluie et de soleil quand tu divagues
En les embrayant sur celles sonores
De la circulation .. Qui te dévore

Tu les mêles à ta vive passion
Mais elles te chahutent pour l'action
Te percutent à travers mille appels
Tohu-bohu triomphant de toute aile
De la nuit tricotée avec les nuées ...
Tes rêves étrillés par la ruée

Vertige qui te tire à la vitesse -
Ton vague à l'âme s'en va sans tristesse
Visiter le vide et … Embrigadé
Par Ville en mille drames en bordée -
Te voilà pris par le ravivement
Au plein sens en éveil de moult amants -

C'est leur signature pour toutes paroles -
Elle assure le multiple sur ton sol
Contre un repli sans chair dans le chaos
Pour qu'à son vide se substitue l'écho
D'arts qui ne s'achètent que pour nourrir
Tête et corps de vertu et de désirs

Se remontera en toi l'accord-fête
Du hasard sorti de pensées défaites …
Tendre danse sur traverses nouvelles
Où l'intense reversé aux appels
Couronne de notes et de poèmes
Paris qui saute - détonne - s'essaime
Jusqu'à la misère qu'elle semble oublier -

Tremble en tes bras serrés pour relier
O Notre ville ! Tu souffles - transpires
Tes nuits sous tes yeux brillants qui attirent -
Prends au sérieux ceux qui - au prix d'un chant -
N'ont souffert que de te savoir séchant
Tes larmes contre toute ta mémoire
En ton âme perdue dans les déboires
De tant de tes frères qui t'ont quitté
Pour moins de misère -– moins de beauté -

Toi donc - O Ville aux accents défunts
Demeure bien ouverte à tous parfums
De tous cœurs et de toutes origines
Afin de sentir le neuf qui t'affine
Au grand art et à toute poésie !
Alors si la ville-vigie qui joue à la muse
Te parle! O Humain qui t'uses
A courber le dos contre tout oubli
Ainsi ! Ville ! Tu rentres dans les plis
De la beauté qui revient se déploie
Avec ta voix - O Humain qui ne ploie
Ton corps sous l'ombre tracée de Misère
Mais les relève ensemble à la lumière

C'est ta chair - c'est ta sève dans le partage
O Ville ! Le slameur de tous les âges
Claque les portes partout où il passe
Avec sa voix qui s'emporte et repasse
Son art pour tous les arts de la parole
Et peu importe qu'aboient les puissants
Si toi – l'anonyme tu viens puiser
Contre la trime des rimes osées
Pour que tête et corps entrent en accord
Pour une âme libre dans le décor

Recueil de poésie de Merle Bleu: Home sweet home

Recueil de poésie de Merle Bleu: Home sweet home: Jardin d'Eden __ tendre innocence Les bigarreaux __ croquants délices Allées bordées __ feuilles d'iris Vert mauve et rouge étai...

The Wraggle-Taggle Gypsies - Andreas Scholl

lundi 23 février 2015

CREUSER L'ESPACE D'UN BAISER




CREUSER L'ESPACE D'UN BAISER



Première note
Au foret du silence :
Une porte …
A l'envers de l'élan -
Qui s'annonce
Sonnant …

Mais alors l'arrêt
Forge un songe dansant
Au creux des sens …

Sortilège et florilège -
Ouverts ensemble -
Épongent
L'oubli

A creuser du sol
Le souvenir ne faillit
Que pour celui
Qui n'ose
Faire siéger d'abord
En surface
La rose de
L'ailleurs mordant
De fièvre

Porte à l'envers :
Face intérieure du verbe
Allégé par le songe
Qui ne se cache
Ni ne s'enferme dans
Un extérieur
Errant

Ici - les doux bruits qui s’enchaînent
Aux lueurs de la nuit -
Ne ferrent pas
Le cheval
Pénétrant l'être
De ses mille et cent pas
Au galop sur
La verticale
Des mots

C'est l'heure d'en-ville
Où s'enfilent des rameaux de chaleur
Sous le auvent - dans les halos
De réverbères savants …
Face aux couloirs
D'un horizon
Secret …

Tu écris partant de ce qui sonne
Dans des onces
De miracle
Que n'envahissent
Les « bonzes »
Assis au cénacle du temps

C'est l'instant qui foule avec tendresse
Le grand fond où roulent
Les caresses des
Plus poignants
Désirs accrochés
Aux voix des regards
Qui cognent
Leurs sourires sur
Les lèvres des
Rêves

Tu écris et l'oisive gueuse
Du poème te toise
Et tu creuses
L'espace d'un baiser
Avec le foré du
Silence …

Le mot imprenable
Qu'est l'amour
Se libère
En lançant ses éclats
Rougissant de
Musique
Serrée
Sur la rampe du proche et -
Insatiables - hérétiques -
Se trempent du toujours
Les joues de l'âme
Qui ont gonflé
Au souffle de
La présence
Tenue nue maintenant
Dans la nuit où
Vient de slamer
La porte des
Poètes ...

DANS UNE PAIX BUISSONNIERE




DANS UNE PAIX BUISSONNIÈRE




Je vole en crayonnant la nuit
Que voile - en rayonnant - la pluie
Le bastringue sillonne l'écart -
D'où sa carlingue scie les phares

J'écris le jazz dans la tempête -
Plein gaz s'étrille ma tête
Où avaient fourmillé des paroles
Aux rêves habillés de chair molle

Sitôt revenu du sommeil
Que bientôt - mis à nu - le ciel -
Mauve jusqu'à sa renverse -
Fait se sauver - gelée - l'averse

Sa pâleur découd tous les murs
De leur couleur sourde d'albâtre …

S'ouvre de nouveau le théâtre
Qui retrouve ce pauvre aveu
De ne couvrir l'Homme et ses vœux
Pour une secrète échappée
Dans une buissonnière paix

Quelles plaies sur la scène en place :
Arène qui déploie les traces
Où se replient toutes blessures
Dans un travail que rien n'assure

Ce petit matin où s'enfuient
Les rêves mutins de la nuit
Ne ravive que l'énergie
Pour n'avoir à dire : ci-gît
L'ami de toutes les promesses
Est l'ennemi de la paresse

Mai si le temps fait son travail
Ce sont printemps - vaille que vaille -
Dans nos cœurs qui ne vacillent pas
Pour l'attente qui marche au pas

Et chaque jour où la solitude
Rougit de toute certitude
Liée aux amours - à l'amitié
Ne rage d'être délié
D'autres promesses non tenues
Où un Pouvoir disjoint la tendresse
De toute paresse ingénue
Ajourant les nuits - d'allégresse

dimanche 22 février 2015

RUSSIAN ETHNO MUSIC #02 - DMITRI POKROVSKY ENSEMBLE (Velimir Khlebnikov'...

BLOK, Alexandre - À Anna Akhmatova (trad. Serge Venturini).

Marina Tsvetaïeva -IV- (à R.M. Rilke) par Carolyne Cannella

Bartók: 5 Hungarian Folksongs / Vilma Medgyaszay

Luciano Pavarotti - Montreal - 1978 - Panis Angelicus (César Franck)

Cannonball Adderley Quintet "Work Song"

SUR TES LEVRES ! O LA NUIT !




SUR TES LÈVRES ! O LA NUIT !



O Glisse donc ! Liberté !
Au fin noyau de l'éclipse
Tu la noies l'apocalypse !
Danse dans ton aparté
Sur ce cher chemin nu :
Dense chair de l'inconnu …


Et toi ! Nuit prise en Paris
Tu ne luis et ne varies
Qu'en la chaleureuse trame
D'une compagnie - sans drame -
Qui se dégrise à l'oubli
En d'heureux spasmes qui lient
La lumière sans étoiles
Aux chemins d'hier sans voile

Sur tes lèvres - O La nuit -
N'est mièvre - ni dur : le bruit
Où s'entonnent de pieux airs
Qui savonnent la poussière

Quand hurle le sans-futur
C'est qu'il brûle à toute allure
Des traces et les efface :
Celles du travail sans place

Mais si chuchoter des vers
Ce n'était que prendre l'air
De capter l'intime vie
Avec rime qui sévit ?

Et l'on balbutie sans-cesse
Devant le bal des promesses
Lançant bien sous le auvent
D'intenses liens si savants !

Ici plonge l'innocence …
Qui - ainsi - songe à sa science ?
Et quand commence l'éclipse
On ne peut en faire ellipse

Car - bravant les infortunes -
Qui - au vrai - conquiert la lune ?
On n'a jamais déchanté
Sur l'amour tout enchanté

Aux prémisses de demain
Peuvent s'accorder les mains
Qui détissent souvenir
Sur les cordes du désir
Hésite ! O Heure véloce -
A attraper ces sourires
Où méditent cœurs précoces
A le happer : l'avenir

Alfred Deller - Music for a while - Purcell

samedi 21 février 2015

vendredi 20 février 2015

D'UN CHANT QUI ALLEGE LE REGARD




D'UN CHANT QUI ALLÈGE LE REGARD



Comme si parterre - errant - fuyant le toujours
Dans un amour rampant épuisé par les jours
Tu te laissais tromper par la pluie monotone
Ta voix s'épuiserait en rengaines atones

Et pas une seule énigme à casser la haine
Ne viendrait à ton secours pour briser tes chaînes
Paradigmes du présent ? S'ils t'étaient connus
Aucun parcours plaisant ne les mettrait aux nues

Et pourtant si tenant le soleil des rencontres -
Tu tendais ton temps de veille : contre la montre
Tu ferais exploser les choses provisoires
Sans les soupeser ces roses à leur grand soir

Nulle présence de beauté n'est à nier
Leurs essences de liberté peuvent lier
Pluie - monotonie aux mystères de la vie …

Tempête - tonnerre ne demandent l'avis
Des hommes même s'ils s'entêtent au pourquoi …

L'oiseau chantonne - poète ! Ne reste cois
Devant la misère - les guerres - la douleur :

Soulève ta terre et entends battre à ton heure
Le trille ne se hâtant pas contre un silence
Qui sèche les bruits du cœur et de la présence

Et remonte les douces flèches de la pluie
Jusqu'à l'oiseau t'allégeant l'âme avant la nuit

Renée Fleming: Korngold - Die Tote Stadt, 'Marietta's Lied'

jeudi 19 février 2015

GERBE DE VIE




GERBE DE VIE



Malgré toute la douleur creusant la souci
Toujours le germe d'un poème vient et trace
Au bon gré de sa chaleur - un lien qui déglace
L'amour et la bohème pieusement farcis
De saintes prières - de misère contraintes -
Suintant dans la pierre du désert : la plainte


Oui ! Ami ! Empare-toi des trésors du vers
Sur le tamis de l'ouïe où l'art broie le sort
Qui sévissait dans le trou d'une ombre sévère
En trompant la vie - mais l'écrou contre la mort -
Il le revisse - ravissant la solitude
A l'Ankou si convaincu de ses certitudes …

Et c'est un coup qui ne peut être séculier
Car rompu à un exercice singulier
Où celui qui y a bu tisse toute toile
Sur tout ce qui luit comme élu par les étoiles …
Ivre de la potion prise dans la passion -
Oui ! Grise-toi de surprises en émotions …

Ami ! Vois ce lien qui te fait bondir de joie
Arme ta voix pour ce bien : il sera ta voie
Pour grandir et resserrer ton Humanité
Contre ses fers où se perd tant de beauté

Là où la magie fait encore des prodiges
Ne s'agitent plus âme et corps en un litige
Mais conquièrent chemin qui restait dans leurs mains
Délestant leurs trains pour serrer les lendemains

mercredi 18 février 2015

CE QUE CACHE LE COUVRE-CHEF DE TON SILENCE !



CE QUE CACHE LE COUVRE-CHEF DE TON SILENCE



Sous le couvre-chef de ton silence
Se cache une existence
Qui ouvre à la paix

Si le chahut des rires
Plaisante avec les soupirs -
Il salue l'après-temps
De la lutte contre
L'oubli
Ne restant plus dans
La plainte

Repli serait le sans-parole ?
Mais si - épris par
La belle école
Où serinent
Les chants
De compagnie -
Tu trouvais dans l'étreinte
De l'insoumis qui s'abreuve
Du suc de la vie
Dans les bras
Qui la succulent à l'envie -
Le plus brave des
Airs d'amis
Sortant
En veille dans ton nid

Et la nuit souveraine
Ne serait plus un décor
Où s'abandonne
L'étrenne d'un
Corps …

Redonne donc hors
Du sommeil sans trêve
Le plus fort éveil
A tes rêves

Vas et supporte la présence sans attente
Des portes où s'ébattent
Les sens qui
Te tentent …

Alors … Oui ! Toutes les clefs
Tu les fabriques et
Ce qu'il te plaît éclatera
En musique

Déclare ton désir et
Déclame une insurrection
Par où - clair -
Un élixir sera
Ta passion

Opiacés demeureront tes mots
A vif du monde
Où - rapiécé -
L'ému fera
L'incisif de
Tes rondes

mardi 17 février 2015

Pierre Hantaï, Le Concert des Nations - Harpsichord Concerto in D minor...

FUTUR EXAUCE DANS LA NUIT




FUTUR EXAUCE DANS LA NUIT




Dans ce p'tit coin de ville : un arbre et ses ramures
Comme marbre au vent - respirent entre les murs
Gel et circulation ne changent son allure :
Jamais il ne se cogne contre le futur

Savoir sacré que Nature à notre rescousse
Nous garantit contre mille et mille secousses …
Et les corbeaux et les merles le savent bien -
Reposant leurs ailes en ce corps qui fait lien
De liberté - ils lancent leurs cris souverains
De beauté enfilant nuit sur les toits d'airain

Moment où le temps semble flotter immobile
Jusqu'à ce que toutes lumières de la ville
Transvasent l'obscur dans des masques de velours
Fixant ou agitant aux murs leurs regards sourds …

L'arbre phosphorescent nous renvoie à nos rêves
Il capte les éclats et nous donne sa sève
Notre liberté se relève silencieuse
Et rentre dans la circulation - oublieuse ...

Mstislav Rostropovich - Penderecki - Cello Concerto No 2

dimanche 15 février 2015

Livre Audio: Les Mille Et Une Nuits - 28 - Noureddin Ali Et Beddredin Ha...

BREVES FLEURS DE LARMES



BRÈVES FLEURS DE LARMES


Ah ! Brèves fleurs de larmes
Aiguillonnant son âme
Dans sa chair
En morceaux …

Vous femme d'un vrai sceau
Pour l'amour en partage
Vous n'attendez pas
L'âge des futures
Saisons … :

Vous serinez raisons :
« Je ne t'appartiens pas
« Tu ne m'appartiens pas
« La flamme nous unit
« Fais-en un infini
« Je ne te mets en croix
« Tu n'es pas une proie
« Qui se doit de changer
« D'être ainsi encagé
« Par tous tes sentiments
« Qu'au vrai je ne déments »

Larmes de jeune femme
Vous redoublez la flamme
Qui anime un grand monde
Et adoube ses ondes
Sur vagues d'un savoir
Où s'allume l'espoir

L'écume du désir
Traverse votre empire
La lune vous regarde
Vous n'êtes sur vos gardes
Quand elle vous sourit …

Et nul ne vous prie
De surmonter le vent
Vous allez en avant
Même si les courants
Se font plus resserrants

Votre amour vous emporte
Ouvrant toutes les portes
D'océan à l'amant
Qui trame alors vraiment
L'aventure de veille …
Il allume un soleil
Emprunté à ses rêves
Dont vous tirez la sève

samedi 14 février 2015

vendredi 13 février 2015

POUDRE D'OR DANS MES YEUX



POUDRE D'OR DANS MES YEUX



La terre et la mer sont dans mon silence
Et les voix qui le peuplent
Sont mon soleil
Qui éclaire
Le jour sans tain
Et forme une épiphanie
Dans la nuit …

J'en sors le toujours
Sous les traits d'un amour incommensurable
Pour l'Humain
Je dois
Y mettre la main
Du lendemain
Je me dois
D'y façonner mon temps
Comme sur la carène
De mon désir
Où avance
Mon poème repartant sans-cesse
Au creux des alluvions
Qui viennent
Alimenter
Mon sol

Je glisse le pas
Dans le souvenir
Et hausse ma musique
A la hauteur du lointain
Sans me priver
Des sources
Qui l'appellent …

Or traçant de cascade en cascade -
La voix de la muse
Est revenue
Lancer
La foudre comme
Poudre d'or dans
Mes yeux …

Mystérieux événement
Où se trempe ma mémoire :
Cela glisse comme
A travers la moire
D'un destin
Mais plus clair à saisir dans l'aujourd'hui
Où se mire l'éclat de la pluie …
Foudre en mon domaine
Qui me pousse
A conquérir
Un hymen
En mutin de l'amour

Et terre à terre :
Le raccourci de mes errances
Et mer à mer
A l'embouchure d'un chemin … :
Refaire moulure
D'une présence :

Bâtissant avec le sable
Damant avec l'argile
La chair ailée
D'un château fort
Qui faillit être
Nié
Celui où entre une muse
Qui ne hante plus
Des espoirs
Usés par
La mélancolie

Désirade contre les rives
Écumantes d'oubli …
Vague après vague :
Résistance :
Ce sera l'ensemble de ses traces
Calfeutrées dans
L'ampliation
D'un poème resemé Ici
Au comble de la ville
En sémaphore du
Partage

Léo Ferré "UNE SAISON EN ENFER" d'Arthur Rimbaud

jeudi 12 février 2015

LE SORTILEGE DE TES REGARDS




LE SORTILÈGE DE TES REGARDS



Où passer le sortilège de tes regards
Si ne s'allège la nostalgie qui frissonne
Dans le frimas d'ombres qui cachent le hasard
Au milieu des feux de circulation qui sonnent

Tête prise par la logomachie des mots
Tu déplies toujours ce qui sort de la machine
Mais l'instant frise sans-cesse l'oubli des maux
Pourvu qu'intacte ne ploie pas ta pauvre échine

Ta pensée ne peut trouver le bel habit neuf
Que dans ton regard allégé par les sourires
Ne joue donc ni à l'inconsolé ni au veuf
Vois ! C'est l'amour qui fertilise le désir

Et même si le temps semble immobilisé
C'est hors de son compte que tout semble en avance
Pour faire franchir les distances aux baisers …
Comme l'amour le poème prend la présence …

Sinon le cœur calciné par ce qui s'en va -
Plonge au travers des braises de la solitude -
Serait-ce alors pour rien qu'il se débat et bat
Comme au brûlant soleil de la désertitude ?

Mais nuit percée par une veille dans l'instant
Il ne saurait être bercé par chant de grâce
S'il ne s'essayait à remonter le vif temps
Pour pousser les rêves à tenir dans la place

N'est-ce pas là que se dessine l'horizon
Exténuant la nuit aux portes opalines
Là où grise la lumière d'une raison
Pour dessiner de l'intérieur toutes les lignes …

Ainsi doucement la liberté monte au quart
Mais le vent des oracles souffle le silence ...
Au temps de faire claquer le drapeau de l'art
Vient se mêler la vague d'or de son essence

KANDINSKY - MONNET - VAN GOGH (reportage palette)

BORGES : Le dernier Poème , lu par DG NOURRY

Bruno Mantovani - Jeux d'eau (2011-12)

Julos Beaucarne - Je ne songeais pas à Rose

mardi 10 février 2015

LA VILLE APPELLE HORS DE L'HABITUDE




LA VILLE APPELLE HORS DE L'HABITUDE



Archipel ensanglanté des exils :
La ville appelle – appelle !
Pour ces étrangers :
Pas une île – Pas une aile
Glanant librement !

La nuit siffle ses phares …
Ils affichent leurs faisceaux chronophages
Pour un accueil mort
Quoi ? La ville -
Au seuil
De son océan -
Ne prendrait plus à son compte
La distance que dans
La vitesse
Qui la comble
Mécaniquement

Il faudrait mettre en cage
Le céans de l'éponte
Pour cacher
Accents et
Couleurs
Sous le filon indécent
De l'accumulation-miracle
Où sévit le cénacle
Des usuriers de
La finance !
Plus de futur pour les exilés ?
Plus de futur pour le Nous ?

Les canards à la pensée abjurée
Dodelineraient avec
Les bravos d'une
Claque -
Et banaliseraient
L'injure faite
A l'étranger qui peuple
Le ventre de Paris
Et le fait vivre -
En l'en chassant sans scrupule !

Et nous écouterions la musique
De ces « héros » de
La Nation
Alors qu'ils organisent le chaos
Depuis leur anti-chambre
Où s'enregistre le
Déni des
Simples gens
Avec un tintamarre
Sur la « libre circulation »
Qui brûle et calcine
L'espoir de tout
Exilé et enferme
Notre souveraineté
Et notre quête d'indépendance
Et de liberté
Dans un cloaque de
Corruption par
Et pour les
Puissants de ce monde …

Bouches fermées -
Les cités rongent
Leur frein en
Étouffant
Dans leurs apnées nocturnes
Même la lune louche
Sur ce « Désastre Obscur « 

Mais nous entrons dans l'imprévu
Qui arrache au hasard
La conjonction de
La révolte et
De l'amour !
Volte-face contre
Les baisers de l'infâme !
Il reste sur nos lèvres
Une âme
Non-subordonnée
Aux ressentiments du pouvoir

O Toi qui l'entends :
Demeure dans l'alphabet
Des résurrections
Lorsqu'elles
T'octroient jusque dans le murmure
Le chant le plus éloigné
De l'hébétude et …
Accordé à l'orchestre des
Droits restés souverains
Dans les têtes des
Moins que rien

Ce qui dresse la lettre
Hors de l'habitude
C'est ce que l'on peut déceler
Dans le grand livre
Ouvert sur
Les bouches de l'inconnu …
Et bientôt on traduira
Tout ce qui a été bu
Par le paria
Comme ce qui l'a pénétré
En fleuron de
La pensée

On épellera dans toutes les langues
Les doux noms de
La résistance :
Ceux des anonymes
Qui ne haranguent
Que pour l'insistance amicale
A l'originale justice
Celle qui -– comme l'amour -
Allume et attise
Le grand foyer des merveilles
A lier sur cette terre et
Dans ce pays malgré
La bise glaciale
Des puissants
Qui les met sur la paille
Pour les avoir tant
Haïs

dimanche 8 février 2015

Mahler - Ich bin der Welt abhanden gekommen - Kožená / Abbado

TANT INSISTE L'ENIGME SUR LE PLATEAU DES RIMES



TANT INSISTE L’ÉNIGME SUR LE PLATEAU DES RIMES




Tracer l'énigme de la terre
A travers soi et … Derechef :
Souffler la mèche sur
La promesse des
Rois !

Ainsi si brûlent les fers
Sous tes pieds
Tu lanceras
Tes galops
Dans les halos de
L'amitié …

Mais rien ne te presse
Sauf ce fil de feu
Qui pousse
Ta misère vers l'explosion …

Là – dans la mousse de souffre
Où s'anime ta passion
S'arrime un gouffre
Qui blesse
Tes lueurs déliées
Et pourrait les
Incendier

Attache-toi-même
Tes ardeurs
A ton chemin d'arpenteur
Et … En tes lendemains
Chaque borne que
Tu auras construite
Soldera tes fuites
En brisant
Toute norme

Les mains – tes mains offertes
Aux plus grandes fêtes
Du désir et de
La tendresse
Sortiront grandies
Sur le clavier
Des chairs où se dressent
Les remous de l'amour

Et tu l'inventeras le toujours
De ta moitié comme
Un élixir inextinguible
Et … De la terre
Monte l'énigme
Sur le plateau
Des rimes
Que toute ta soif de vivre
Détient dans ses rêves
De lointain et …
Rend ivre ta solitude
D'avoir conquis de
L'altitude

Force de danse dans la cordée
Où toutes couleurs sont
Accordées … :
En équilibre dans ta pensée -
Libres comme mille
Baisers !

lundi 2 février 2015

Disertación de A. Badiou: "Las condiciones del arte contemporáneo".

SORTIR LE REGARD DE LA MONOTONIE




SORTIR LE REGARD DE LA MONOTONIE




Yeux lancés dans le blanc du ciel
Au-dessus des herses noires
Des arbres
Au-delà de la pierre crème-délavée …

En face du macadam gris-poussière
Ton regard pourrait être glacé
De triste solitude
Au-milieu de la rapide
Circulation …

Mais d'où pouvait se lever ta joie 
Si ce n'est dans le voisinage
Des êtres qui réamorcent
L'amitié – le matin
Et des amants
Qui partagent
Leurs confidences
Avant de devoir
Se séparer


Quant à ces humains et leurs pas
Qui semblent se
Précipiter
Sur le boulevard et sur la place -
Ils laissent passer
Leurs humeurs
En avalant la
Distance …

Compensation à la pression du labeur -
Oubli de la misère qui
Se cache dans
Cette vitesse ...
On abolit ses rêves
Pour un peu de
Société !

Ainsi des énergies fusionnent
Et participent à un
« sauve qui peut »
Grâce à leurs
Mobiles
Mais – on le sait -
Même si le « monde précaire »
Désoriente -
La mémoire le rattrape
Dans le partage
Du savoir …

Écrire pour tenir ses rêves
Hors de l'oubli et
Dans un savoir …

Ne plus céder à ce qui écarte
Des voies de la
Bienveillance
Et précipite
Dans la
Répétition monotone
D'une solitude
Sans attaches à l'humaine
Condition …
Ce qui est la voie du mépris
Et de la haine !!!

dimanche 1 février 2015

WO EIS IST - OU EST LA GLACE




PAUL CELAN


« WO EIS IST »



Wo Eis ist, ist Kühle für zwei .
Für zwei : so liess ich dich kommen.
Ein Hauch wie von Feuer war um dich -
Du kamst von der Rose her .

Ich fragte : Wie hiess man dich dort ?
Du nanntest ihn mir, jenen Namen :
Ein Schein wie von Asche lag drauf -
Von der Rose her kamst du .

Wo Eis ist, ist Kühle für zwei :
ich gab dir den Doppelnamen .
Du schlugst dein Aug auf darunter -
Ein Glanz lag über der Wuhne .

Nun schliess ich, so sprach ich, das meine - :
Nimm disses Wort – mein Auge redet's dem deinen !
Nimm es, sprich es mir nach,
sprich es mir nach, sprich es langsam,
sprich's langsam, zögr es hinaus,
und dein aug – halt es offen so lang noch !


Traduction en français :

OU EST LA GLACE


Où est la glace, il fait frais pour deux .
Pour deux : je t'ai fait venir .
Tu étais entourée d'un souffle , comme de feu -
Tu venais de la rose .

J'ai demandé quel nom on te donnait là-bas .
Tu me l'as dit, le nom :
Il était couvert d'une lueur, comme de cendre -
La rose, tu en venais .

Où est la glace, il fait frais pour deux :
je t'ai donné le nom double .
Tu as ouvert ton œil , en dessous -
Un éclat sur la glace entaillée .

J'ai dit que maintenant je fermais le mien - :
Prends ce mot – mon œil le parle au tien !
Prends-le, dis-le comme moi ,
dis-le comme moi, dis-le lentement ,
dis-le lentement, hésite-le
et ton œil – garde-le ouvert encore tout ce temps !

In Paul Celan :
« De seuil en seuil »
traduit de l'allemand par Valérie Briet
Edition bilingue – collection « Détroits »
Christian Bourgois Éditeur

7. Songs on Poems by Alexander Blok (Shostakovich) - Paloma Friedhoff Bello

POEME DE GUENNADI AÏGUI




POÈME DE GUENNADI AÏGUI :

« Bouleaux qui bruissent »

à . V.Korsounski


Je suis aussi – bruissant :
« peut-être Dieu ... » -

à chuchoter dans les bouleaux :
« est mort »

et nous serions
la chute – continuante ? -

et pourquoi
pas ? -

cendre tourbillonnante seule
et vide … -

( chuchotements dans les bouleaux …
nous tous, dans le monde – bruissants …) -

pour, de nouveau,
Ressusciter ?

….....c'est même sans douleur :

comme à jamais … -

le bruit … comme à propos de ça ! … -

…...................................................................

(comme un abandonné – l'automne bruit)

1975