jeudi 5 mars 2015

BASCULE DU TEMPS ...




BASCULE DU TEMPS …



Sous le crépuscule qui flambe le jour
Le bohème voit … Il voit la rampe où s'éveille
Le désir avec les lumières qui rayent
L'obscur avec ces deux étoiles libres d'amour
Au-dessus des toits

Et il laisse résonner en son cœur
Le profond battement des rumeurs
Qui fécondent la nuit
Comme de grands fruits
Qu'il soutire au suc de la ville
Labial comme les ailes de l'oiseau
Qui vrillent dans ses trilles
Pêle-mêle : boisseau
Aux mille voix
Fugaces

Le temps s'ouvre et bascule
Au dessous de la tête
De l'instant
Où tracent les courses du désir
Comme dans les sources
Des baisers

Et le bohème entre dans la terre
D'un poème - s'armant de
Tant de mystères
Qui s'enchaînent aux rencontres amicales
Et au chuchotement de la musique
Tempérant la fièvre des vers
Sur ses lèvres
Indociles

Piqué par tant de sens à la traverse
Des paroles - il abolit l'absence
Qu'il reverse au silence
Et le temps bousculé
Par la nuit
S'étale
Lentement dans les bris
De son sourire
Étonné

O Bohème ! Tu fais irruption du volcan vital
De la présence-passion :
Cette sirène oubliée
Sur macadam où se déplient
En vitesse les lumières pâles
Des phares

Sirène ?! Plus d'arène !!
O Grande Dame
Qui ensonge
D'espoirs
Malgré cette jungle des pouvoirs
Que tu ne voies vraiment plus

Bohème ! Tu la vois :
L'innocence du proche
Où ne se fauche plus
Mais s'éprouve – neuve
Avec la voie de
Tes sens :
L'herbe sauvage
Tendrement attachée
Aux caches où
Racinent les
Fleurs

Pourtant ta voix qui se déploie
Ne l'arrache pas pour tenir
Cette vraie clef de ton désir
Qui ne demeurera pas coi

Au vrai … S'en sont-ils allés
Ces amis qui l'ont descellée
La porte donnant au lointain :
La musique au miroir sans tain
Où se mirent tes souvenirs …

Tu les tires sur l'avenir
Du soir sans nuées sur Paris
Où l'espoir sans ruée varie
Toutes ses couleurs contre oubli
En ville à l'heure du repli

Tant de lumières d'amitié
S'ajoutent aux pierres liées
Des murs qui jouxtent ton poème 
Qu'infatigable ce jeu sème
En table doux feux qui les embrassent
  • En leur laissant toute la place -
Aux précieux vers où - vrai - s'anime
Un gracieux temps où les rimes
Puissent grandir autant l'intense
Pour cueillir l'instant d'une danse

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