mercredi 17 juin 2015

PASSATION DU SAVOIR



PASSATION DU SAVOIR


Aux confins de l'avenir
Est à dévêtir la promesse
De l'aurore
Et pour mille et mille marches obscures
Dans le présent sensible
Ne peut s'abjurer
Un seul pas
En avant

Si dans la lettre décachetée de l'espoir
Se lève une ombre comme tâchée
Par le soleil du soir
Un éveil de
De source s'annoncerait
Peut-être pour un matin ruisselant
De questions aux murs
Qui séparent

O Lumière-réponse
Qui fissure le temps !
Vous l'ouvrez aussi au lointain impréparé
De l'être en mouvement
Multiple

O Fleuve de l'Humain
Que l'on joint aux mains
Où courent les effluves amants !
La course des rêves
Dans ses courbes
Touche votre réel
Le caresse sans l'épouser
Ni le ramener à un ciel
Toujours arasé
De nuées

Et nulle passion du pouvoir
Ne peut s'attacher aux
Passations du
Savoir
D'où se déplie
La fragmentation du désir...

Réel sans ruse de la raison
Que nul baiser sauvage
N'abuse mais pousse
Le sage dans
Un lointain
Devenu proche

Car jamais éteint
Est l'incendie de l'horizon
Même dans le dédit
Du passé par
La camarde qui fauche
Le souvenir au présent blessé

L'horizon rougit sans oubli
A parquer au socle
Des statuaires
Il ne brûle que l'époque liée
Aux enfers criés à la face
Du monde

L'Horizon peuplé de prières
S'en affranchit quand
S'y délie la liberté
De franchissement de toutes
Frontières à la terre
D'égalité

Qui peut encore cependant fulminer
D'absence et de promesses
Quand se prie de
Remerciements
Le loess passant dans les fleuves
Alluvionnant les déserts
Remplissant de sève
Les arbres secs

Or fontaines et sources détournées
Ou taries ou salies par vous
O Puissances d'empire
Et vous accusez
Le soleil des
Pauvres
Vous voudriez faire éteindre
Son feu en tout ciel
Quand la terre
Se réchauffe...
Et vous chercheriez aussi
A éloigner foudre et tonnerres quand
Les inondations que vous
Avez provoquées noient les terres !

Le temps compte quand-même
Vos pas vers l'aride
De vos cités-bunkers
De vos économies guerrières
Et il déride les visages
Qui ne veulent vieillir
Sans avoir levé le voile
Où marmonne encore
De vide vos discours avides
De puissance

Mais passe le pas hic et nunc
Dans le mystère de nos vies
Ouverte la lettre de
La présence...
La terre n'a plus à le cacher
Nous nous y confions
Glissons-le dans
Nos arts
Armons-le de notre savoir
Et que personne ne
Nous l'enlève

Nous ne sommes plus à la merci
D'un soit-disant lointain
Que hurlent les rassis
Dans les jungles !...
Le matin s'y avance
Cinglant de vent
Et sanglé de
La pourpre pulpe de nos fruits

Nous jonglons dans le réel
Et nous bâtissons avec lui
Sa seule frontière
Nous en faisons
Ciel
Et il n'y a plus de frontière
A l'amour si nous y
Déployons celui
Pour l'humanité
Nôtre

Horizon nôtre
Horizontalement : terre nôtre
De toutes libertés racinées
A l'avenir
Elles ont déjà été tant
Ensanglantées

Le même dressant l'autre comme même
Y puisant sa richesse capiteuse
La sème jusqu'au centre
Des ouragans
Impétueux
Et pour tout continent qui affleure ici
Débarquant haine
Embarquant fleurs
D'amitiés non
Vaines
Nous bâtissons tous les quais de l'accueil
Drainant la seule eau qui s'y recueille
Celle des ailleurs ici
Concentrés de
Tous voyages
Celle de tous courants
Imposant à notre
Terre le
Ciment des lumières
Qui essaiment
Malgré
La conscience étale
Ou la conscience malheureuse
Contre tout ordre
Putréfiant

Et défiant les tréfonds
D'un chaos insensé
Nous refondrions
Nos pensées
Comme
Pour danser avec les égaux
Sur le bord de tout
Chemin de ronde
Où se cherchent
Les guetteurs
Quand ils sondent les hauteurs
Et les profondeurs
Où se relèvent
Les traces de
Tous passeurs comme
En écho de toutes
Les rébellions
Fières et sœurs de la justice bouillonnante
Et bâtisseuse : la seule non honteuse
De ses desseins sur
Chaque terre
Où l'arbitraire se fond
Aux destins de
Terreur
Pour toute misère

Mais ! Encore un pas :
Aller sonner
Le cor
De l'éveil en tous cœurs battant
De leurs rêves s'essayant
A ces souffles de
Vainqueurs

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