jeudi 24 décembre 2015

LE POEME TRAVERSE L'INSTANT




LE POÈME TRAVERSE L'INSTANT



Le temps où s'étoilent les souvenirs
Jusqu'aux confins du silence
Le temps où s'étale l'avenir
Jusqu'aux confins de la présence... 

Ce pas qui précède le devant et l'arrière … :
Cet acte propulsé comme par le vent … :
Un poème poussant les grandes branches de l'instant
Dans un fleuve inamovible … :
Un songe qui dit adieu à sa forêt d'hiver
En racinant sur ses bords … :

A jamais dansant
A jamais rythmant
Le possible
A la fleur des gens
Comme s'en épanouissant 
Une écoute du lointain
Comme gonflée – liée
Aux cordes d'un voilier
Lancé sur les vagues …
Sentant venir le proche
Comme un volcan insurgé
Dans une grande levée
D'écume

Une page d'océan livrée
A ce seul amour qui tienne :
Le bouleversement par la tendresse
Et cette césure dans le train des habitudes
Soulevant le passé comme
Avec l'après-coup
D'un événement …

L'embarqué au monde
Sur la page vive
Où rugit
Le futur
Au plein cours du couchant -
Dans la veille jusqu'au plus dense éveil
Faisant fi de la nuit
Qui attend

Une assomption des corps
Inondés par le haut feu
D'un jour qui prend fin :
Bouquet – arc-en-ciel au format sérieux
D'une offrande qui prend
Lumière d'un pluriel
De Personne

Comme en une foule
A l’ajour sans promesse
Comme sur le terre-plein
D'une Humanité
Sans phare :
Ces associations libres
Jamais contrites
De se faire attraper
Par la raison des paroles
Qui découplent
Distance et mépris …

Ces paroles incendiées par la solitude
C'est le poème qui les prend
Pour partage
C'est le poème qui s'en empare
Décuplant leur présence
Comme en un filet
Gonflé d'aspirations soufflées
Par nos temps incertains

Au vide – au doute – au manque
Répond ce « pas gagné »
Par l'initial désir
Pour les seins vibrants de la ville
Pour le ventre gonflé de la ville
Où s'abjure le temps triste
Des solitudes dévidées
De tout amour... :

Un pas – un acte
Dressé contre l'amertume
Voilà le poème qui chasse
Sur le terrain conquis
Des fêtes à loisir
Et avec le rythme du temps qui court
On apprivoise le sauvage
Des mots
Sans qu'il ne soit la proie
Des enfilades de l'ombre
Dans un surfait de lumière aveuglante

Juste étoilés : les souvenirs
Juste entoilé le devenir
Dans le cours vivace
Des battements
De cœur
Comme dans une terre non séparée du ciel
Comme dans une terre non viciée
Par ses racines multiples … :
Un poème qui court – court
Sur ces racines
Sans jamais se presser -
Simplement à l'allure
D'un cheval
Galopant sur l'incertitude

Toute une sève montée de la fièvre
Où s'agitent les conséquences
Du pas :
Un penser Noël
Comme au feu d'un partage
Scandé – avec
La polyphonie des voix -
Par le silence
Qui se tait
Au creux de la sphère immense
De leurs pensées …

Toutes ces voix où tourne
Le sens et l'essence
D'un futur
Surtout et même s'il est suspendu
A l'anonymat dans la nuit
Advenue

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