dimanche 28 février 2016

Redoux post-nucléaire (2) Un poème de Nicodème Camarda !

Un très beau poème dédié à la lune !

Les pommes de la lune par :Mohamed Ammar Chaabnia – poète tunisien- Métlaoui- Tunisie

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Mohamed Ammar Chaabnia – poète tunisien- Métlaoui- Tunisie
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Une lune a passé à pas lents et mesurés
Au dessus d’un pont
Pour voir le visage de la lune.
Le bassin du barrage avait soif
Le temps qu’il faisait avait aussi soif
Et depuis deux ans les arbres ne s’étaient pas lavé les mains …
Ce disque a voulu s’enfuir derrière le voile de la nuit
Pour qu’on l’oublie comme s’il était un poisson souffrant dans une mer
Mais la terre ne pouvait l’oublier
Car c’est le frère
Ou plutôt, selon le mythe hindou, le fils qui a grandi
Depuis qu’elle l’avait élevé quelques jours
Lorsqu’il était croissant
« Je n’abandonnerai pas ma sœur la terre à son sort », a-t-il dit
« ….Ni les arbres et les pierres qu’elle abrite
Ni les fourmis qui y tissent de ma lumière
Les brins de labeur en plein moment
De la causerie nocturne.
Non ! Je ne retirerai pas mon romantisme lunaire
Du rêve des Humains »
…………………………………
Puis il s’en est allé, s’acheminant tout au long d’une ligne vagabonde
A travers les cieux de Dieu
Jusqu’à ce que lorsque des nuages sombres appariassent,
Il les appelle et leur recommande
De remplir le verre de la terre de chaleur et de pluie
Dans l’espoir que lors d’une prochaine nuit éclairée par la lune
Le barrage, tout en fête,
Cueille les pommes du sein de la lune

mercredi 24 février 2016

The Island of allTogether ( Grèce Île de Lesbos)

https://vimeo.com/user45397038/theislandofalltogether

Choeur et voix singulières de femmes Groupe De Caelis

https://vimeo.com/9523423

Vidéo tableau contemporain en direct - Artiste peintre - Cadeau Art - ww... + Poème : "UN CHANT BRÛLANT L'ENNUI"

souffle-au-vent.blogspot.com



UN CHANT BRÛLANT L'ENNUI



Tu chiffonnes ton ennui
Tu le mets en feu
Que tu attises
Avec le soleil du désir

Il se consume jusqu'aux cendres
Que tu jettes hors
De la présence

Il ne la barbouillera plus

Alors tu touches le réel
Comme un lumineux
Morceau d'éternité
Quand il file
Au milieu
Des dires et sourires
D'une jeunesse
Qui partage
Ses voyages où souffle sa vie

La pluie précipite un chant
Rougissant au sursaut
Du soir
Sur les pâleurs de
La pierre

Les lampes infra-rouges
En évidence – l'accompagnent
Avec la bouche allumée
Des murs
Où s'invitent les étrangers

Mais O Jeunesse !
Tu dérides le temps
En le dégelant
A tes défilés
Qui aspirent l'Humanité
En la rehaussant hors
Du travail

BRUNO MANTOVANI Concerto de Chambre nº1

mardi 23 février 2016

Olivier Messiaen: Fête des belles eaux (1937)

Le Printemps Frappe déjà aux Portes de la Ville




LE PRINTEMPS FRAPPE DÉJÀ AUX PORTES DE LA VILLE


14hoo
La parole du vent hurle la rumeur qui souffle le soleil...
Son rayon pousse la liberté avec le remue-ménage dans le ciel à la peau pâle qui pèle ;
sa lueur cligne...Hésite...Elle tient.

Ce stylo sautille puis glisse sur la feuille trempée de lumière...

La douceur semble vouloir s'installer...
Les nuages – à grands coups de peigne – effilent l'azur au-dessus de l'encre des toits...

Tout le flan gauche du boulevard laisse épancher sa crème qui bave sur le trottoir...

A l'horizon brillant mouchettent les mouettes qui fouettent l'air avec leurs ailes.

Les arbres au corps de candélabres ont déjà lancé leurs filets aux murs.

Soleil ! Tu files derrière des remparts !
Drapeau attristé ! Tu te roules, comme
en berne, dans la fraîcheur !
Ruée des automobiles...Une rue dans la vitre remue...
La ville se secoue...Ses fleuves s'ébrouent .


Consonances des langues qui ouvrent au soir !
On tangue dans leurs flots...On entre dans leurs visages qui sourient de l'accueil.

La ville est un océan qui se mesure au monde et...Le ciel d'anges-nuages la couve .

Les passants qui ont filé l'horizon lumineux de la pierre, jusqu'ici, se sont évanouis
au coin des rues

Et les toits, les fenêtres, sur le flan droit du boulevard, étincellent avant de se fondre
dans le gris qui libère les chuchotis du vent .
17h30

lundi 22 février 2016

QUAND LES VOIX DE COMPAGNIE ASPIRENT LES FENÊTRES


QUAND LES VOIX DE COMPAGNIE ASPIRENT LES FENÊTRES



Ces griffes de lumière sur la pierre sombre
Ces puits brillants – insondables dans les murs-tombes
Cet alignement discipliné des lampes or
Ce macadam aux couleurs des feux du décor

Et cette pluie qui suinte sur le boulevard
Mais du rire ici la compagnie n'est avare
Elle rend tous les éclats bariolés de la ville
Elle construit – la nuit – son port comme d'une île

J'attrape l'air de ses paroles comme il vient
C'est à chaque fois un printemps qui se retient
On aime bien les parcelles de l'inconnu
Quand il se moque du ciel et nous met à nu

Pas de noir chaos mais le hasard de l'écoute
Qui met notre mélancolie dans la déroute
Ici : l'architecture – là : le bel amour
Plus loin : les confidences pour le jour …

Tout en même temps : l'arsenal des différences
Qui passe outre la guerre contre l'errance
Autant de lumières pour faire un arc-en-ciel
Où les voix multiples instruisent du réel

Et tirer à soi la bohème du poème
Libère pour l'Humanité notre « Je t'aime ! »
Sans avoir rien à oublier de son passé...
C'est assez prévenir ce qui peut le casser

La pluie dans la nuit demeure sans incidence
Sauf pour Misère la supportant en silence
Ah ! Que les passeurs de la veille ne l'oublient
Ici – quand à toute souffrance elle se plie

Quelques fenêtres ont lancé la mélopée
Nous y avons puisé l'énigme d'une paix
Qui a chanté et enchanté par des discours
Ne ressemblant à rien au mauvais jeu de cour

Sous l'auvent la ville a fait briller tout le proche
Quelque musique en vers essayés le décoche
Hors des horizons qui font briller le lointain
Dans l'étincelant de leurs miroirs sans teint

dimanche 21 février 2016

Le Je LyRiQue : V I V R E

Le Je LyRiQue : V I V R E: Vivre  tout.... Vivre   le  Rien! L'oubli  est  un remède D'en savoir plus... Image prise sur le Net ...

COÏNCIDENCES ET PARADOXES


COÏNCIDENCES ET PARADOXES


La pluie grisaille – affadit la pierre
Éloigne et rouille les rumeurs...
Chatouille aiguisée de lumière...
Bientôt elle brille en couleurs
Sur les bouches serrées des murs

La nuit légère l'accompagne
Le macadam a belle allure
Diamant qu'en nos rires il gagne
Et ré-arme tous nos partages
Il les aligne sur sa rame

Pressant – il fait tourner la page
Aux solitudes – à leur drame
Pour illumination joyeuse
De l'horizon avec tout lien
Fumant des étoiles fameuses
Ripant sous voile parisien

Si la vitesse nous entraîne
Et se cheville à l'inconnu
Nous gardons l'énigme lointaine
De cette ville parvenue
Au paroxysme de sa veille :

Quand s'efface le vif trafic
Pour laisser place au grand éveil
Ici pour les voix – leur musique

NOTRE ÎLE EN L'ÂME DE PARIS AU PETIT MATIN



NOTRE ÎLE EN L'ÂME DE PARIS AU PETIT MATIN



L'âme de son silence où jaillissent soupirs
Nous arme de l'aisance où faillit notre errance
Passée l'aube en Paris qui jette ses saphirs
D'où sa robe d'houri se prête à une transe :


Vacarme d'arroseuse aux lèvres d'une rue
Qui trame pour la gueuse entravée un éveil
Si tant que réveillés nous ne menions intrus
Son teint blanc dessillé à remanier sa veille


Oui ! Ville ! Suis dimanche ouvrant grands tous tes bras
Essuie l'île à ta hanche et retrouve ta trempe
Sans la rumeur grondante autour du grand travail

Avec humeur qui tente en fin amour qui vaille
D'enchanter les vacants – doucement les retrempe
Au sentiment marquant d'amante en ses gris draps

mercredi 17 février 2016

Au-delà de la Jungle des Mots


AU-DELÀ DE LA JUNGLE DES MOTS



Tout peut se perdre dans la forêt
Où s'exténue le silence
Les mots sont alors
Une jungle où
Le sens
Se meurt – expatrié de la poésie

Soupirant aux accents glacés du hasard
On voudrait trouver les nombres du lieu
Dans une branche en rameaux
D'images initiales
Et sonner l'amorce d'une écriture
Désenchaînée

Un arbre tenu à l'hiver
Draine l'ombre chaude du verbe...
Rentré dans ses filets
Il attendait que creuse
La nuit en eux...

Il est là : le rameau pris
Par la lumière blafarde...

On entre dans la ville
Pour y lancer la veille...

C'est un chant sans le nombre de la musique
Un chant qui retentit comme
Un coup de semonce
Dans les bras
Du silence
Où s'abandonne
La solitude

La jungle s'ouvre en un chemin
Qui vibre à l'infini
Avec la plus serrée des ardeurs

On n'aura pas jeté les dés
Mais toutes les voix
Ici s'entremêlent
Et vous tirez
Fortune
D'y entendre la vôtre

Alors les méandres du verbe
Qui ne tombe jamais
Dans un autre vide
Que constructeur
Ont des doigts
Très fins
Au croisement des sourires d'amants

Juste là s'harnache le cheval fou
De l'écriture errante...
On dansera sur
Le pont des
Soupirs

Et la branche en rameau ne rappelle
Que le lointain où l'on
S'était aventuré...

On ne prie plus
Mais tant de cris modulés
Voudraient passer
La frontière
Des mots
Que l'on se rehausse à la parole du proche
Quand elle vient dire le monde
Et son théâtre étroit

Voilà que l'exil dérobe le poème
Dans la nuit de toutes
Les nouveautés -
De tous les
Accueils

Illimitée mais pleine peut être la joie
Du lointain devenu proche
A travers tout chemin
Éclairé
Qui passe la jungle des mots
Et ouvre – ré-ouvre
La ville

Witold Lutosławski, Chantefleurs et Chantefables (1/2)

mardi 16 février 2016

L'Ici des Ailleurs Acceptés


L'ICI DES AILLEURS ACCEPTES


Les liens éblouis de l'errance
Dans le chœur tremblant de présence
Sautent les gammes de la veille
Avec lumière de l'éveil

Gardant tous les frissons du soir
Ils viennent mettre à nu l'espoir
Sous de larges ballons solaires
Où ils se saoulent de grands airs

Ils se roulent dans le désir
Font belle union de leurs plaisirs -
Seraient-ils venus du lointain
Ceux que la distance n'atteint ?

Miroir de la ville aux grands bruits
Ici mirage de la nuit
Tout ce qui soude l'inconnu
Leur est vraiment bien parvenu

Ils l'attachent à l'amitié
Et la bienveillance liée
Épargne toute cour d'amour
Ce que Marianne voit toujours

Pas de vitesse qui reprenne
La lenteur du temps qu'ils étrennent …
La ville a installé ces nids
Où souffle Paix de Compagnie

Que bringuebale le présent
Non ! Ce n'est pas en le rasant
Qu'on inaugure un avenir
Qui vient dans l'instant à tenir

La mémoire que l'on harcèle
Soupire au moment du rappel
Quand affleure tout en saillie
Le la aux accents d'un pays

Ils illuminent le fronton
D'un temple où se donne le ton :
L'Ici des Ailleurs acceptés
Qui fait beauté de nos cités

lundi 15 février 2016

LE TEMPS A BATTU SON PLEIN ... LA NUIT S'EN VA


LE TEMPS A BATTU SON PLEIN … LA NUIT S'EN VA



La tête prise par mille feux qui enrubannent le boulevard ,
On se laisse porter dans la ville qui se réveille avant le jour .
Quelques fenêtres diamantent dans des hauteurs obscures ;
Elles retiennent de l'errance du regard .

L'horizon , rampe de la nuit serrée par les étoiles des lampadaires ,
Se soulève en couleur mauve .

Tout un théâtre de vie veillée par la Marianne noire , est encadré
Par les enseignes qui l'ensanglantent .

Une bise glacée sous l'auvent ; elle embrasse l'éveil …

Bleu plafond de la nuit qui décline …

Les liens de moins en moins lâches des silhouettes grises
Qui courent , courent ,
S'augmentent
Des files serrées de fauves aveuglants .

Tête rentrée dans la lèvre du boulevard ,
On est pris maintenant
Par l'accélération
Du rythme de
La circulation …

Les mots sont soufflés dans le gris du jour qui vient
Et la pierre pâle , hirsute , des immeubles
Ne nous laisse plus distinguer
Les lueurs des fenêtres .

L'horizon est aux filets noirs des arbres
Fondus dans un harnachement blanc
Du ciel …

Plus d'étoiles fixes … Plus de feux roulants … Plus de files serrées de fauves aveuglants .
Quelques passants se précipitent …

La première heure du jour est là , coïncidant avec la première affluence passée, appelée
Par le travail .

dimanche 14 février 2016

Debussy - Pelleas et Melisande (Pierre Boulez)

IL N'EST PAS D'AMOURS MORTES !!



IL N'EST PAS D'AMOURS MORTES !!



O Si tu épuises ton chant par des discours
Comment pourras-tu y puiser cette tendresse
Afin que tes amours enfouies se redressent
Dans un temps dont tu voudrais suspendre le cours ?

Garder bien le baiser premier pour aujourd'hui
C'est assez lier au présent un beau regard
Sans jamais renier le vif sang du hasard
Qui luit de joie dans les veines de ton ennui

Le doux bruit des caresses courant sur ton corps
L'entends-tu effleurer les lèvres de l'aimée ?
C'est un chuchotement débordant à jamais
Le silence et l'oubli – pour un intime accord

Tant a veillé au plus profond des souvenirs
Le désir toujours renouvelé de l'aurore -
Lancé par dessus tout le quotidien décor -
Ce n'est pas un rêve mais déjà l'avenir

Tu l'avais rencontrée cette seule promesse
Quand tu bâtissais pour l'aimée ton seul présent
Passent d'abord les jours et passent les ans -
N'oublier son premier amour forge sagesse

Et si le vent du printemps féconde les fleurs
Celui tenu hors de la gueule du néant
Souffle sur toute la vie qui renaît céans
Quand l'homme livre à l'aimée son premier bonheur

vendredi 12 février 2016

QUAND LA NUIT RETIRE SA ROBE DE VILLE




QUAND LA NUIT RETIRE SA ROBE DE LA VILLE


Je viens becqueter des vers au petit matin
Sur les bas côtés de l'avenue avant l'aube
La nuit n'a pas encore retiré sa robe
Où l'ombre sur la lumière toujours déteint

Le silence y prend un air mutin qui patine
Avec des gants de velours sur tous les « Bonjours ! »
Les quelques fantômes lancés satinent
L'horizon qui les tient avec son abat-jour

Les rues voraces ne sont toujours pas réveillées
Elles jettent leurs larmes entre les lampadaires
Mais le temps court – surprend les ensommeillés
Travail et fric sont leurs bosses de dromadaires

Le poète paresseux connaît ce fardeau
Mais il se veut enfant pour rimer l'impossible
Afin de jeter sur son sol la raie à mi-dos
Là si dort façon berceuse son cœur bien sensible

Le cours de toute musique entrant dans le proche
Que la vitesse emporte malgré ses soucis
Ce sont veine et sang demeurés au creux des poches
Pour tous anonymes debout – jamais assis

Mais bientôt la fauve lueur lance les fauves
Les dés sont jetés – il n'y a plus de hasard
La fièvre rentre dans la ville qui n'est sauve
Qu'à laisser buriner l'ouvrier sur son quart

Toutes les portes d'un poème sont ouvertes
Pourtant si ce n'étaient les longs fleuves sauvages
Elle pourrait passer bien cette tranquille quête
Du partage audacieux et sans aucune rage …

Là avec les revenus matinaux des rêves
Quand le ciel met à nu cette ville-lumière
Pour qu'elle en finisse avec l'ombre de la trêve
Ainsi se dépêche la rumeur et son air

jeudi 11 février 2016

Peter Pan from Milwaukee Ballet | Program |

UN RAYON DE SOLEIL DANS LA NUIT



UN RAYON DE SOLEIL DANS LA NUIT


Sous les cales de lunes immobiles
Caracolent mes humeurs indociles
Je colle cette fleur épanouie
Sur ce regard qui éclaire la nuit

Au hasard je l’insère en un poème
Voulant lui dire quelques « Je t'aime »
Doucement je descends dans son sourire
Qui demeure si loin de mon désir

Qu'un voyage puisse nous rapprocher
Il n'y a qu'un pas pour s'y accrocher
De mon savoir je largue les amarres
De tout Pouvoir j'insulte les outrages

Elle si jeune – si loin de son pays
Les droits spoliés de l'étrangère haïe
L'énigme d'une parole transie
J'aurais voulu l'avoir toute saisie

Si les phares plongent dans l'horizon
Que devient donc celui de ses raisons ?
Toi donc traversant la nuit parisienne
Je t'invente – dessaisie de tes chaînes

Soyons à la hauteur de ton exil
Par l'accueil chaleureux dans notre ville
De ton être au sourire souverain
Oui ! Je te laisse un pur désir d'airain

Rimsky-Korsakov: Scheherazade / Gergiev · Vienna Philharmonic · Salzburg...

Merci à RE CHAB pour cette haute dignité qu'il donne aux disparus !

Tout gravite sur l’immobile – ( RC )

 
 
 
 
 
 
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www.lamontagne.fr - A la Une - AIGUEPERSE (63260) - François Lassere révolutionne l’art funéraire en proposant de personnaliser son cercueil:

voir  article de « la montagne »

—-

Chaque ville  a ses particularités..
Là,        tout  gravite  sur l’immobile,
Derrière des rubans noirs et argentés,
Un échantillonnage  complet d’urnes en file.

Ambiance propice à la concurrence  entre deuils,
Chacun vante la qualité des cercueils,
juxtaposés sur les  rayonnages,
quelquefois empilés, faute de place à l’étalage.

Leur confort capitonné,       – bien tentant
Le choix des étoffes, allant du cru :
– des couleurs intenses pour ceux qui ont vécu ..
(-  plus tendres pour les enfants)…

Et la place de s’y glisser,
sans être à l’étroit…
L’ergonomie étudiée:
Le tout doit être         de choix  :

Angles  subtilement vernis ;
Des bois veinés, les meilleurs
Des poignées aux  formes arrondies …
Un look confié aux meilleurs  designers…

Certaines de ces boîtes allongées,
possèdent une  fenêtre arrondie,telle
qu’au verre biseauté,
l’écho de la lueur des chandelles…

On peut y voir à travers
le visage du défunt ;        vérifier sa présence
C’est            un dernier témoin d’existence
avant qu’il n’occupe son dernier univers :

Un sombre caveau, bien ordonné
encadré  d’allées  gravillonnées,
et au dessus duquel prolifèrent
couronnes , bouquets et objets divers…:

Les plaques aux regrets sincères,
des signes affirmés d’appartenance religieuse
–   ( cocher la version pieuse ) …
>       Les boules de verre

où une rose en plastique
est maintenue prisonnière,
et brille sur la pierre,
à la gravure emphatique.

Ou bien  ( selon les deniers ) ,
marquant la dernière volonté,
le granite luisant,  où se reflètent,
des cyprès,     les  crètes…

Les boutiques rivalisant  d’ingéniosité,
Proposent aussi    des produits recyclés,
( ayant accompagné  d’autres vies )
–   avec un souci affiché  d’écologie   –

Les cercueils les plus innovants,
comportent toutes options pouvant,
joindre la fantaisie et l’imaginable
un peu comme les  voitures  ( climatisables) :

Les dispositifs  d’aération
– télécommandés -,( mais sur option )
Le diffuseur « parfum subtil »;
Les roulettes  rétractiles,

Les suspensions hydrauliques,
Le profil aérodynamique,
Avec parfois des tiroirs,
Pour les petits objets de la mémoire…

On peut y glisser des voeux,
Ou des piécettes, facilitant,
c’est  sûr, le passage élégant
vers un au-delà heureux…

Toute  métempsychose souhaitée,
Peut  faire l’objet d’une médaille  animalière,
Que l’on dispose sur la bière,
dans un emplacement réservé ,

généralement  sur un côté vertical…
C’est  dire  que l’on n’oublie aucun détail,
chacun exerçant ses prières,
– et réservant son suaire…

Le décès est vécu comme une promesse,
Et on quitte la vie  avec allégresse ;
et puis … pour ces  circonstances;
On ne regarde pas à la dépense.

La mort ainsi mise en scène,
En vaut toujours la peine:
pour ces actions souterraines,
c’est pour l’éternité ( quand même ! )…

On ne va pas se faire prier
Pour se faire enterrer…
quel est votre avis ?
( ça n’arrive  qu’une  fois  dans sa vie !  )

–    enfin justement  quand  elle n’est plus là   –
ce que l’on nomme le trépas
après une  durée assassine…
ce qu’il faut pour alimenter les racines

et laisser le temps,
faire que les petits enfants,
n’aient plus  qu’en tête,
de devenir un jour squelette…

( se rappelant un jour les ancêtres,
dont l’âme flottante,      peut-être ,
veille  sur  le petit  quadrilatère,
de location,           au cimetière ).


RC

(  si ça  vous inspire )…  

je n’ai pas  dit  vous expire, notez bien…

mardi 9 février 2016

LA PLUIE RAYONNE DANS LA RUE ET DANS LES ÂMES



LA PLUIE RAYONNE DANS LA RUE ET DANS LES ÂMES


Non ! L'averse n'a rien éteint
Elle s'augmente de lumières
Quand la nuit lui donne son teint
D'arc-en-ciel sous les nids de pierre

Elle rayonne au macadam
Crayonnant la phosphorescence
Qui – à la ville – rend son âme
De Dame pleine de présence

L'égalité de compagnie
Y lance ses voix de sourire
Libre de toute tyrannie
Par la pluie et toute sa cire

Elle imprègne en un beau bouquet
L'unité de l'instant qui passe
Sur les lèvres du brillant quai
Au « Comptoir Voltaire » en sa place

Ses discours coulent victorieux
Contre le monde qui roule ...
La nuit les porte dans nos yeux
Les feux et phares s'y enroulent

La terre tourne et l'attraction
Ne font oublier la vitesse
Où courent toutes nos passions
Mais l'averse ouvre à la sagesse

Prenons donc le livre du monde
Il n'assèche pas le silence
Toutes les paroles en ronde
Ne s'y rouillent qu'en impatience

La lettre chantant sous la pluie
Voudrait se retrouver fertile
Quand comme en un désert le bruit
Du temps efface tout exil

Ici le vent s'est arrêté
Mais les vagues de la parole
Surmontent l'inique Léthé
Où le feu soufflé brûle Éole

Ah ! Retrouver l'aspiration
Où s'allègent toutes nos vies …
Que s'élève notre attention
Aux nuées par la pluie ravies

Le feu du ciel est dans nos cœurs
Mais il ne saurait tout détruire …
Exceptées les pauvres rancœurs
Ce sont vents et pluies à reluire
Sur les arbres de connaissance
Qui tendent à sa renaissance

lundi 8 février 2016

Un Air de Compagnie Branche sur le Poème




UN AIR DE COMPAGNIE BRANCHE SUR LE POEME



Se dégager de l'altérité du silence
En ne tombant pas dans celle de la violence
C'est un tel pari qu'il me plonge dans Paris
Où jamais sources du poème ne sont taries

Où les figures du lointain paraissent proches
Sans qu'on ait besoin de les mettre dans sa poche
L'élixir qui nous enivre c'est la compagnie
A chaque halte au milieu d'elle on trouve son nid

Si la terre devait s'y retrouver intacte
C'est que l'air d'amis rencontrés lui fait contact
On s'y démultiplie comme pour les fleurs du monde
A chaque fois branchées sur de charmantes ondes

Filtré par tant de lumières le bruit des nuits
Happe notre présence en effaçant l'ennui
Ah ! Le chant voluptueux qui lance nos mots
Il traverse l'insularité d'un hameau

Ces voix qui en sont le plus fidèle ressort
Apprennent à pourfendre un solitaire sort
Qui masquait notre effort de créer la musique
A partir d'âme et de corps en accord tonique

On a tant glosé sur le poème perdu
Qu'il pourrait se retrouver perclus
Dans une machinerie de vieilles rimailles
Or il chante le plaisir lié au travail

Son recours est le désir pour l'enchantement …
Jamais à effleurer le réel on ne ment
Tu tournes court rhétorique devant l'énigme
Quand tu mélanges le silence avec l'intime !

Ah ! Le tintamarre de tous ces discours princiers !
Éloquence et poème ne sont bons à marier
Et ni la chaire ni la scène ne suffisent

Pour que le plus bel accord chair-âme s'induise

dimanche 7 février 2016

Au Levain de la Fantaisie se Nourrit Aussi le Pain de la Misère



AU LEVAIN DE LA FANTAISIE SE NOURRIT AUSSI LE PAIN DE LA MISÈRE



Levant la poésie-accord dans mon désir
Au levain-fantaisie pour corps de mon plaisir
Je vais varier le temps hors des ports du lointain
Et fais lier l'instant à tout sort qui s’éteint
A l'ombre des puissants mais trouve résistance
Dans le sombre passant qu'il ouvre à l'existence...
Ici – à l'arrêt – ô Veilleurs de l'inconnu
Vous vous serrez à l'apprêt des ailleurs aux nues

Mais quand au carrefour la nuit remue en rêve
Une échauffourée reluit puis mue en trêve
Qui arrache les chaînes dans la veille qui dure
Et attache sa scène à l'éveil le plus pur

Flibuste pirate volant l'esquif tranquille
Pour te booster – en hâte tu kiffes la ville
Ce réservoir d'énergie levé en poème
Est savoir-synergie en sève que tu sèmes

Vie claire qui aspire à la haute altitude -
Avide d'air tiré en toutes latitudes
Elle fuit le désert des grandes solitudes
Mais reluit au parterre pourfendant l'habitude
Vers de plus riches liens dans toutes les rencontres
Elle s'entiche bien de routes vraies sans encontre …

La misère attitrée en ferait tout autant
Si n'étaient ferrés au cou ses traits éreintants
O Rapproche-toi d'elle ! Cour de tous amours
Décroche une aile pour couvrir son corps lourd

Elle saurait elle aussi voler le feu du temps
Elle aurait réussi à rouler dans l'instant
La pâte d'un poème en relevant la tête
Sans la hâte où essaime la moindre conquête
D'un Pouvoir si pesant sur le dos de l'errance

Mais mille savoirs se disant dopés en présence
Pourraient recommander aux monstres capitaux
De ne plus quémander ni montre ni étau
Pour attacher ces cœurs tenus à la douleur

Qui veut cacher la peur de mettre à nu bonheur
Et fortune si pleine de réjouissances
Que nos lunes sont veines devant tant d'absence

Un espoir à prescrire à tous les si chers princes :
Ces miroirs où écrire avec la chair bien mince
Des héros invisibles de la pauvreté
Celle qui sert de cible au terreau d'âpreté
Cachée par les princes en sens de liberté
Sachez qu'ils ont les pinces de l'égalité

Ce dit coup de tout vent tournant à la tempête
Amis des coups savants en détournez vos têtes
Mais le monstre est à dresser – cela est pressé
Montrez que c'est assez et oubliez le passé

Ce monde peut attendre – nos rondes sont aux cendres
Allumons-y la paix – la fraternité tendre
Arrimons les au quai d'une vraie liberté
Nous ne sommes à vendre en toute cécité !

Mahler - Symphony No 5 - Dudamel

De l'Appel de la Nuit Jusqu'à l'Aube : Un Champ de Fleurs Multiples




DE L'APPEL DE LA NUIT JUSQU’À L'AUBE :
UN CHAMP DE FLEURS MULTIPLES !



A l'appel de la nuit : les voix fourrées de rires ...
Elles enchantent les lèvres de l'avenue
Dont la nourriture éclate notre futur

Ce que la bruine et le souffle du vent attirent
Est le bruit de ces anges comme mis à nu
Que tente la veille : cette belle aventure


Les fusibles de mon poème court-circuitent
Mon ennui qui tombe dans une vive averse
Tentant de brûler en ondées le temps qui passe

A peine visibles mes heures sont en fuite
Je les dédie à l'errance qui se reverse
Dans des bris d'amour – en blessant toutes mes traces


On crée le monde sans attente d'exister
Et des monceaux de beauté – ici – s'affranchissent
En rondes de bons mots sortant de la survie

Je voudrais vous prendre ô Chants de la liberté
Et sans que les miens n'en soient surpris et pâlissent
Je les fond en multiples vers qui n'en dévient


En toute égalité – il s'agit de les prendre
De les ordonner tous en un réel possible
Que personne ne pourra venir abolir

Un temps durable nous laissera les entendre
Si le Pouvoir devait les voler comme cibles
C'est que notre présent n'aura su les élire


Muse ! Tu as su glisser en leur fantaisie
J'ai pris ma plume pour les hisser sur ma table
D'où ils résonnent comme la chair incarnée

Les tenir longtemps en en un grand souffle : saisis
Et ma respiration demeurera affable
Pour Raison des cités qui soit désenchaînée


Passion d'un poème ! Tu resteras cursive
Tant que le vif d'un amour pour l'Humanité
Saura générer toute sa tendre musique …

Sinon le désert d'une pauvre vie furtive
N'engendrerait pas une grande aménité ...
La présence au monde resterait amnésique


Oui ! Que la ville garde ses portes ouvertes
Tenant hors du lointain les plus zélés des proches …
Qu'ils courent jusqu'à l'aube ces mots ailés

Ah ! Garder leur arôme sur la place déserte
Tenir ce souvenir comme poème : en poche
Bien avant que le jour le fasse s'en aller


Réunifier les belles paroles à l'âme
Tout en les attachant comme chair à son corps
Avec cette surprise gardée en mémoire

Ainsi se sera conservée la belle trame
En poème non désœuvré tenant accord
Au fond comme reflété comme source en un miroir


Et que notre paix ne fasse appeler « Racaille ! »
Cette belle jeunesse essayant d'inventer :
Ce savoir vital délesté de tout Pouvoir

Quelques vers pour que la différence vaille
Quand elle nous instruit de notre communauté
Comme un beau et immense champ de fleurs à voir


Lente montée aux échelles de la lumière
Pourtant déjà le lieu se vide mais s'éclaire
De l'empreinte des lutins de quelques cités
Que la nuit d'hiver – en poème – aura cités

jeudi 4 février 2016

Sur le Fil de la Présence


SUR LE FIL DE LA PRÉSENCE




Si l'on est jamais exténué de présence
C'est qu'on reste loquace au bord de l'habitude
Quand elle nous enchaîne à toutes platitudes
Tromper routine et souffrances sans incidence
Sur nos sources plurielles roulant de vigueur
Le temps des grisailles plates et monotones ! …
Rieur on le soudoie avec des mots qui sonnent
Et qui voient dans l'instant leurs places de marqueurs

Doucement avec le sourire d'une femme
On absorbe trafic – rumeurs et pâle humeur
Dégageant ces empreintes montées en douleurs
Qui entravent notre âme avec leur fausse trame

On y nettoie la poussière de nos soucis
Avec le courant d'air qui relance un poème …
On s'oriente avec la beauté de ceux qui s'aiment
Tombant ainsi sur l'ennui à bras raccourcis

Alors la ville nous entraîne en passacaille
Où vont danser toutes les paroles ailées
Qui défont les vraies chaînes de rôles zélés
Pour lesquels ne s'entend que la valeur-travail

Les chants du bonheur s'expérimentent ici
A travers les sourds grondements au carrefour -
Comme les si légères énigmes d'amour
Que nous voudrions toujours les avoir saisies

Quand le jeu et le fatras de couleurs bien grises
S'épuise à tenir un horizon de promesses
Notre temps tend à la recherche de tendresse
Dans le soir qui vient avec l'espoir qui nous grise

Lumières de la nuit ! Fondez sur macadam
Répondant au vif sang de banales enseignes ...
Que les battements de tant d'artères déteignent
Partout sur Dame-Ville ! Elle tiendra notre âme !

Mais avec elle Que Misère se raconte
Quand – fabuleuse – elle erre comme bateau ivre
On en façonnerait le plus grand de nos livres
Où le réel lui-même deviendrait beau comte

Glenn Gould-Beethoven-32 Variations in C minor (HD)

Beethoven - Diabelli Variations, Op. 120 [Grigory Sokolov]

mercredi 3 février 2016

L'écriture c'est la rature du temps




L’ÉCRITURE C'EST LA RATURE DU TEMPS



Le froid ralentit l'écriture et la rend indocile …
Au petit matin son mouvement
S'endurcit en ratures
Jusqu'à devenir
La coque
De l'éveil où les émotions du lever tôt
S'abritent sans rupture
Quand la ville
Déjà voyage
Abandonnant les lumières de la nuit …

Et le chant va-t-il se perdre ?
On était à la croisée
De l'aurore
Quand l'horizon aurait du faire
Son nid dans un halo rouge …

On était là pour attraper la lueur des dieux
Mais le temps frissonnant
A inondé nos yeux
Et …
La marée des automobiles a accentué
Notre sentiment de perdition

Les mille et mille feux bondissants
Engorgeaient le fleuve
Du boulevard

Au loin les nuées mauves
Déroulaient leur chapelet de prières
Pour ensevelir les derniers
Soldats lunaires …

Il allait pleuvoir cependant
Et nous n'aurions rien pu
Sauf accepter
La nudité blême
Du carrefour

Des coups de vent passaient
Froidement sous
L'auvent …
C'est encore plus que nous n'attendions rien
Encore plus cependant
Que nous gravitions
Dans l'écriture …

Et le mal se faisant un bien
Nous l'auréolions
Des certitudes
De la présence

Le matin gris traversait tout
Jusqu'à faire se conjoindre
Ciel – pierre et
Macadam

Les arbres ! Seulement : les arbres
Affichaient tranquillement
Leurs filets sur
Le ventre des
Murs
Ils semblaient nous dire :
« Attendez qu'en finisse
Notre hibernation
A nu
Déjà le merle revient
Chanter en nous
Nos filets
N'oublient pas :
Ils vous gorgeront d'émeraude
Dans le petit matin »

Pour l'instant – dans le froid -
Les passants courent
Un peu plus vite
Ils ne se confondent déjà plus
Avec des ombres
A l'heure du
Travail …
Le matin pressé les enveloppe
De sa blancheur

Il pleuvra donc
Mais les larmes de pluie
S'accordent avec
Les sourires
De la terre fécondée
Où les arbres voient grandir
Leurs ramures !