lundi 1 février 2016

NUAGES !



NUAGES !



Tantôt vous caressez le ciel
En cotonnades solitaires
Vous êtes là :
Blessures en son ventre

Tantôt cumulées en troupeau
Vous dépecez toutes strates et nimbes
Alors vos tâches grossies
De cire blanche
Passent
Par toutes les figures fuyantes
De vie polymorphe
Où les hommes
Peuvent
Tout imaginer comme phasmes

Et … Si la chaude lumière d'été
Vous a trop craché
Sa sueur
Si – localement – elle vous oppresse trop
Alors vous vous piquez
De colère
En écumant des fontaines de larmes
Avec foudre de rage
Sur les arbres
Qui nous protégeaient
Avec leurs ombres

Si l'hiver vous glace
Alors vous vous rassemblez
En un grand voile blanc
Pudique
Et vous larmoyez froidement
Ou vous lancez
Vos diamants
Gelés

Mais le vent n'a jamais dit son dernier mot
Il court parmi vous en chuchotant
Des mots d'amour
Et vous communiez
Avec lui
C'est le printemps - c'est le temps
De larguer les amarres
Pour le bel azur
Pour faire vivre les arbres
Et les fleurs sous vos grandes trouées
De lumière douce
Vous vous écartez pour laisser place
A de grands rêves roses
Pour l'aurore et
Pour le crépuscule

Beaux nuages : la face pierreuse des villes
Ne vous ressemble plus
Elle danse entre
Ombres et
Lumière

Reste le vent de novembre
Qui harcèle vos formes
En rugissant
Alors vous déchirez sans-cesse
La peau et les veines
De l'azur
Et vous poussez les arbres
A se mettre à nu
Vous déchiquetez
Les roses
Le tout avec des ondées inattendues
Qui cassent le soleil

Ainsi beaux nuages : l'humain
Ne vous contrôle pas
Mais vous nous
Jetez plein
De rêves
Et d'humeurs
Ne serait-ce pas la guerre parmi nous
Si l'on pouvait avec vous
Faire la pluie et
Le beau temps
Comme si vous aviez perdu
La liberté de vos larmes
De vos solitudes
Comme de vos
Rassemblements !
Mais votre existence traverse
Le vent qui trace
Vos séjours
Près de nous !

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