jeudi 4 février 2016

Sur le Fil de la Présence


SUR LE FIL DE LA PRÉSENCE




Si l'on est jamais exténué de présence
C'est qu'on reste loquace au bord de l'habitude
Quand elle nous enchaîne à toutes platitudes
Tromper routine et souffrances sans incidence
Sur nos sources plurielles roulant de vigueur
Le temps des grisailles plates et monotones ! …
Rieur on le soudoie avec des mots qui sonnent
Et qui voient dans l'instant leurs places de marqueurs

Doucement avec le sourire d'une femme
On absorbe trafic – rumeurs et pâle humeur
Dégageant ces empreintes montées en douleurs
Qui entravent notre âme avec leur fausse trame

On y nettoie la poussière de nos soucis
Avec le courant d'air qui relance un poème …
On s'oriente avec la beauté de ceux qui s'aiment
Tombant ainsi sur l'ennui à bras raccourcis

Alors la ville nous entraîne en passacaille
Où vont danser toutes les paroles ailées
Qui défont les vraies chaînes de rôles zélés
Pour lesquels ne s'entend que la valeur-travail

Les chants du bonheur s'expérimentent ici
A travers les sourds grondements au carrefour -
Comme les si légères énigmes d'amour
Que nous voudrions toujours les avoir saisies

Quand le jeu et le fatras de couleurs bien grises
S'épuise à tenir un horizon de promesses
Notre temps tend à la recherche de tendresse
Dans le soir qui vient avec l'espoir qui nous grise

Lumières de la nuit ! Fondez sur macadam
Répondant au vif sang de banales enseignes ...
Que les battements de tant d'artères déteignent
Partout sur Dame-Ville ! Elle tiendra notre âme !

Mais avec elle Que Misère se raconte
Quand – fabuleuse – elle erre comme bateau ivre
On en façonnerait le plus grand de nos livres
Où le réel lui-même deviendrait beau comte

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