dimanche 15 mai 2016

O Frère de Misère ! Offres-Nous Tes Lueurs !




O FRÈRE DE MISÈRE ! OFFRE-NOUS TES LUEURS !


Que tu ne saches du silence ou de l'oubli
Ce qui s'y cache en fausse science ou en vaine haine
Détaches-toi dans cette distance à tes chaînes... :
Tu ne gâcheras ton errance sur la scène
Des puissants et de leur valeur si pervertie

Et ton propre silence par eux consenti
Ne saurait équivaloir en reconnaissance
Du prix de ta patience à falloir en souffrance :
Ce que tu sais tant valoir pour ta subsistance !
Et pourtant ton vouloir ne tombe dans la lie

En fers et artifices pour liés replis :
Tous ces hospices – tous ces foyers de misère
Aux offices à broyer ton air resté fier
N'effacent ton sacrifice estant en lumière
Sans valeur factice – toi pourtant si sali !
Nos dites valeurs ont tant crié l'hallali -
O Toi des pays : tant exilé des richesses -
Qu'on te haït tant comme la vile paresse
Pour qu'en tes justes saillies nos villes paraissent
Bien dépouillées par tes criées et dits « délits »

Ils te disent plus que jamais si dangereux
Qu'ils t'imaginent traînant dans le vol – le crime
Tragique page en notre sol qu'ils assassinent
Par leur rage sans bémol : Vertu qui ne rime
Qu'avec l'étalage en vols qu'ils veulent pour eux

Mais face à ces puissants l'amour levé sans borne
Se soulève du sang de la douleur si grande
Que nous osons à la mort de Vertu reprendre
La belle heure des roses piquant à bien fendre
L'odeur des bien-pensants au parfum qui l'écorne

Cette vertu de l'égal aux cent mille fleurs
Qui s'étalent sans tuer ces sens de ville -
Sortent de tout un bonheur vile et si servile
Qu'il salit de la manière la plus habile -
La si grande misère et les si grands malheurs

Nous ne guerroyons pas pour tuer le bonheur
Mais pour l'ériger dans toutes ses vraies lueurs
Pour que remontent dans tous les si pauvres cœurs
Les éclairs rassemblés de leurs vivaces fleurs !

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