A BOUCHE DÉCOUSUE
Verra-t-on
Nos bouches décousues
Arracher des pépites
Au soleil
Et nos lèvres palpitantes
Saisir des fleurs
Aux coupes
Du mystère ?
Si notre misère étourdie
Voulait tenir ce désir
Elle se lâcherait
Au cru
D’un fruit bien palpable
Et cornerait l’écume
De la mer
Il faudra bien ramasser
Les perles de sueur
Qui s’étoilent sur
Son front
Et tombent
A la découverte
Toujours nouvelle
De l’aurore
Que dire d’un ciel souverain
Quand clignent ses lignes
Comme des signes
Sur nos paupières !?
A l’abandon des fureurs
Nous ne gardons
Que la foudre
Hors de toutes les rumeurs
Qui cassent
La nouveauté
Au bruissement fébrile de l’amour
Nous reconnaissons les fruits
Irraisonnés du tombereau
De notre nuit
Vaille que vaille – qu’ils fassent
Terre contre tous les enfers –
Le temps qui suinte
De rendez-vous
Ne saurait tenir
La vitesse de propagation
D’un seul baiser hasardé
Et vainqueur
Et ce n’est pas de silence hirsute
Que bat un cœur tangible
Quand la tendresse
S’y surprend avec
Volupté
Mais du chant indélébile
Sur la marque de l’instant
Partagé
Ah ! Que l’humanité serait triste
Et que hurlerait son chaos
Si ne s’y joignait
Main à main
La chose vivace et charnelle
Où se ramassent
Nos grains de
Fantaisie
En terre ouverte
Par nos sillonnements
Hors des fenêtres toujours closes
De la peur et du désespoir
Mais … Silence ramassé
Dans le creux de nos épaules !
Cette chose n’attend rien
Que la lumière levée
De l’amour …
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