dimanche 28 juin 2015

UN ANGE SOUS LE CORDON DES VOIX


UN ANGE SOUS LE CORDON DES VOIX


Quand jouent des enfants et que le soleil s'éteint
Que le jour cherche fin en sourires qui brillent
La veille tire son habit bleu de satin
De l'armoire du ciel où les nuées scintillent


La parole habillée de vent perd sa sueur
Et son temps dessillé lèche toutes les lèvres
Les bouches desséchées retrouvent la fraîcheur
Elles ont déniché en leurs rêves le lièvre


Ainsi accommodées à saisir au hasard
En dernier coup de dés la joie qui se partage
Elles disent à l'obscur ce qui casse les murs


Ces désirs allumés à l'éclairante allure
D'angélique lumière en leur musique sage
Rendent grâce au lampadaire animant leur art

Karl Naegelen - Les villes endormies (2013)

Pierre-Octave Ferroud - Trois Pièces pour flûte seule (1920-21) [Robert ...

samedi 27 juin 2015

DES MOTS QUE PENSENT L'AMOUR ET LA PAIX



DES MOTS QUE PENSENT L'AMOUR ET LA PAIX


Des mots que pourrait user le temps
Des mots que pourrait abuser l'instant...

Du soleil qui les trempe
Dans la distance
D'avec la vitesse

Des foules qui les dressent
En mille paroles
D'où les sens
Se noient

Des pincées de charme
Chez les femmes qui
S'en emparent

De ce sens
Qui fait danser leurs ombres
Dans les arbres

Et ces pensées qui en virevoltent
Au cou de l'azur
En les noyant
Dans le futur

Des mots lancés au creux des courbes
Où vire le verbe
Sonore
Est la gerbe qui les tire
Vers l'horizon

Des mots qui rusent
Avec le lointain
Et font
Exploser ses signes...

La ligne des roses
Les prolonge
De proche
En proche
Et éponge la distance
Qui risquerait de
Les faucher

Et les solitudes de colombes
Les font trembler
Ces mots
Qui voudraient jongler
Avec les guerres
Sans prendre ici
De l'altitude
Vers les toits roussissant

Ce peu de vent du soir
Qui lamine Talion
Justement
Quand on a l'esprit sur les talons
Et que l'on s'évertue
A retrouver
L'espoir
Pour ranimer sa pensée
Dans le fond d’œuvre
Où s'abreuve
La paix

Ce couchant qui rassasie
De son silence avec
Des traînées de
Nuées
Embrassées par la lumière
Arraisonne les chaînes
Où remuent
Les scènes du monde
Et sonne
Le libre : égal
Dans ses ruées avec
Les mots qui fleurissent
Pour un verbe
Épanoui
Jusque dans le mystère
Au bord de la nuit

Toutes ces rondes avec le jour finissant
Éclaboussent d'écume nos idées
Et les délient du sang
Où hurle le Léthé
Et la lettre
D'été
Se déleste du sens lourd
Propre aux puissants
Elle se sème
Parmi les gens
Sans spolier
Leurs amours avec
L'argent d'un
Poème

Et notre ville avide de fêtes
Élude dans les têtes
Tout leur temps perdu
Avec des mots indus
A dénier Misère
D'autres mots
Sortant des
Prisons mentales
S’affranchissent de
Toute conscience létale
Et fabriquent de l'espoir
Malgré les marchands d'illusions
Qui – de leurs trônes d'élection -
Salissent justice et
Vertu
En voulant cacher
La pauvreté nue
Pour des réjouissances qu'ils
Voudraient oublieuses et
Attachées à leurs
Puissances hâbleuses

Des mots d'âme
Qui relèvent l'amour
Que nulle trame de rêves
Ne vienne désarmer
Mais fasse
Sienne l'alarme de
Tout réel éveil

C'est le temps qui entre
En sécession d'avec
Les tensions
Que génèrent les ventres
Des monstres bavards pour
La chair de la
Fraternité
Quand elle pénètre l'être
De notre verbe
Et qu'elle s'ouvre à l'accueil
De toute misère sans
En fixer le seuil
Qui l'atterre
La fige
Dans les fers des
Empires qui
Supputent
Sur l'enfer et sur
La pire des
Divisions imputées
A notre avenir
Notre sol et
Notre sang


Nos mots ne sont pas des maux
Que l'on soigne ! Ils saignent
De la misère et de
L'égale haine
Que lui vouent toutes
Les puissances
Armées
Quelques soient les croyances
Qui les font laminer
Notre présence
Au monde
Nos mots les précèdent toujours
Dans l'amour et procèdent
De la liberté de
L'égal en
Toute l'Humanité

Il n'y a pas
De festin mais rien
Que ce destin où
Nulle Providence ne peut être
Invoquée sauf celle
Que convoque
Notre propre
Espoir mutin et plein
De sa désobéissance au non-sens
Qui voudrait que soit éteint
Le souffle de nos
Propres histoires
De résistance

Mais on ne peut étouffer
Ce qui couve sous
Les cendres
Encore vives de braises :
Il n'y aura de cesse
A l'esprit et
Au réel de
L'égal
Et donc de la libre
Insoumission
A la guerre
Qui lui est faite

Nul prophète de défaites
Ne peut plus s'accorder avec
Les orchestres qui
Pénètrent sans céder
Les corps où
Respirent
Les mots de la concorde
D'où se tire la seule
Musique tendue
Par l'usage
Pratique de la seule justice qui consonne
Avec la beauté qui ne soit ni rage
Ni ressentiment mais
Raison qui ne ment
Parce qu'alliée
Au sentiment
Lié à l'humaine condition

Le Soleil noir -Barbara- (avec sous-titres)

jeudi 25 juin 2015

LA GEOGRAPHIE DU DEFI DANS PARIS



LA GÉOGRAPHIE DU DÉFI DANS PARIS


Et si tombent en toi les bornes du silence
Les normes de la parole sont en vacance
Pourtant même les murs ne restent pas muets
Ils te renvoient aux mystères nus des nuées

Et le chant du réel que l'on dit impossible
T'accueille dans son ciel paressant impassible
L'Astrée s'affiche avec sa carte de tendresse
D'où Misère semble avoir perdu sa détresse

Elle te convoque dans cette géographie
Où ses voix semblent bien te lancer un défi
Tu vas alors rentrer dans le train souterrain
Comme si tu pénétrais dans le Sanhédrin

On y ressent cette paix liant la vitesse
A l'éveil de la ville qui tisse ses tresses
Parmi les cœurs où bat sa vraie respiration
Suspendue aux lèvres où pulse sa passion

Car les cloisons qui séparent ne sont que normes
Du poison capital qui met toutes en formes
Radicales les divisions d'Humanité
Pour en dénier la réelle liberté

Là où des onces de pensée s'approfondissent
Les sources intenses du réel en jaillissent
On les capte sur les ondes dans les visages
Où des sourires redonnent son paysage

Jusqu'en ville et dans toutes les crues de ses fleuves
Ainsi Frères Humains ! C'est ici que se meuvent
Vos plus profondes sensations qui se déploient
Sans être de cet injuste monde la proie

Car Oui ! Demain peut être fête en majesté
Si vos mains se joignent en la même beauté
De l'amitié commune qui puisse s'entendre
Sans que personne vraiment ne songe à l'attendre

Et si les modules du feu semblent éteints
C'est qu'ils ont brûlé ces modèles indistincts
Et ne rassemblent plus que les pâles fantômes
Pour les diktats des empires ou des royaumes

Toutes les couleurs en nous ou crées par nous
Affranchissent des guerres – pour que se renouent
Les belles rencontres qui cassent le silence
En se redonnant la vertu de la présence

samedi 20 juin 2015

DU SABLE D'OR A L'ETOFFE DE LA NUIT


DU SABLE D'OR A L’ÉTOFFE DE LA NUIT



Le sable d'or sur coussins noirs marbrés
S'évanouit en danse de l'apprêt
D'où se lancent les croisés de la veille
Avec des paroles comme d'abeilles
Qui viennent butiner la large lèvre
Qui ouvre grande la bouche des rêves

Ici – en résonances comme une caisse -
L'étoffe de la nuit est vite épaisse
Crochetée sur la laine des désirs
Elle laisse place à un élixir
Qu'avalent les compagnies amicales
Et cela enfle comme un fameux bal

Et on n'entend plus la course du temps
Dans ce tendre et si ondulent étang
Où se rencontrent fées et magiciens
Ne tenant discours que de musiciens
Pour l'orchestre demeuré poésie
Avec sa raison et sa fantaisie

Ici l'obscur ne trace pas sa trame
Et les murs donnent leur âme
Qui aux fenêtres gravite en lumière
Pour présent ne tombant pas dans l'hier
Mais tous amours tissent le passé
Avec l'avenir livré en baisers

Vous Bohème qui semblez indistincte
Non ! On n'attend jamais que soit éteinte
La flamme des parcours qui vous anime
Toujours avec sa brillance on chemine
Ouvrant les portes de la différence
Pour qu'elles ne se ferment à l'errance

Paul Bowman, guitar - works by de Milan, Donatoni, Kurtág, Petrassi, Ber...

Franco Donatoni: Still (1985)

mercredi 17 juin 2015

PASSATION DU SAVOIR



PASSATION DU SAVOIR


Aux confins de l'avenir
Est à dévêtir la promesse
De l'aurore
Et pour mille et mille marches obscures
Dans le présent sensible
Ne peut s'abjurer
Un seul pas
En avant

Si dans la lettre décachetée de l'espoir
Se lève une ombre comme tâchée
Par le soleil du soir
Un éveil de
De source s'annoncerait
Peut-être pour un matin ruisselant
De questions aux murs
Qui séparent

O Lumière-réponse
Qui fissure le temps !
Vous l'ouvrez aussi au lointain impréparé
De l'être en mouvement
Multiple

O Fleuve de l'Humain
Que l'on joint aux mains
Où courent les effluves amants !
La course des rêves
Dans ses courbes
Touche votre réel
Le caresse sans l'épouser
Ni le ramener à un ciel
Toujours arasé
De nuées

Et nulle passion du pouvoir
Ne peut s'attacher aux
Passations du
Savoir
D'où se déplie
La fragmentation du désir...

Réel sans ruse de la raison
Que nul baiser sauvage
N'abuse mais pousse
Le sage dans
Un lointain
Devenu proche

Car jamais éteint
Est l'incendie de l'horizon
Même dans le dédit
Du passé par
La camarde qui fauche
Le souvenir au présent blessé

L'horizon rougit sans oubli
A parquer au socle
Des statuaires
Il ne brûle que l'époque liée
Aux enfers criés à la face
Du monde

L'Horizon peuplé de prières
S'en affranchit quand
S'y délie la liberté
De franchissement de toutes
Frontières à la terre
D'égalité

Qui peut encore cependant fulminer
D'absence et de promesses
Quand se prie de
Remerciements
Le loess passant dans les fleuves
Alluvionnant les déserts
Remplissant de sève
Les arbres secs

Or fontaines et sources détournées
Ou taries ou salies par vous
O Puissances d'empire
Et vous accusez
Le soleil des
Pauvres
Vous voudriez faire éteindre
Son feu en tout ciel
Quand la terre
Se réchauffe...
Et vous chercheriez aussi
A éloigner foudre et tonnerres quand
Les inondations que vous
Avez provoquées noient les terres !

Le temps compte quand-même
Vos pas vers l'aride
De vos cités-bunkers
De vos économies guerrières
Et il déride les visages
Qui ne veulent vieillir
Sans avoir levé le voile
Où marmonne encore
De vide vos discours avides
De puissance

Mais passe le pas hic et nunc
Dans le mystère de nos vies
Ouverte la lettre de
La présence...
La terre n'a plus à le cacher
Nous nous y confions
Glissons-le dans
Nos arts
Armons-le de notre savoir
Et que personne ne
Nous l'enlève

Nous ne sommes plus à la merci
D'un soit-disant lointain
Que hurlent les rassis
Dans les jungles !...
Le matin s'y avance
Cinglant de vent
Et sanglé de
La pourpre pulpe de nos fruits

Nous jonglons dans le réel
Et nous bâtissons avec lui
Sa seule frontière
Nous en faisons
Ciel
Et il n'y a plus de frontière
A l'amour si nous y
Déployons celui
Pour l'humanité
Nôtre

Horizon nôtre
Horizontalement : terre nôtre
De toutes libertés racinées
A l'avenir
Elles ont déjà été tant
Ensanglantées

Le même dressant l'autre comme même
Y puisant sa richesse capiteuse
La sème jusqu'au centre
Des ouragans
Impétueux
Et pour tout continent qui affleure ici
Débarquant haine
Embarquant fleurs
D'amitiés non
Vaines
Nous bâtissons tous les quais de l'accueil
Drainant la seule eau qui s'y recueille
Celle des ailleurs ici
Concentrés de
Tous voyages
Celle de tous courants
Imposant à notre
Terre le
Ciment des lumières
Qui essaiment
Malgré
La conscience étale
Ou la conscience malheureuse
Contre tout ordre
Putréfiant

Et défiant les tréfonds
D'un chaos insensé
Nous refondrions
Nos pensées
Comme
Pour danser avec les égaux
Sur le bord de tout
Chemin de ronde
Où se cherchent
Les guetteurs
Quand ils sondent les hauteurs
Et les profondeurs
Où se relèvent
Les traces de
Tous passeurs comme
En écho de toutes
Les rébellions
Fières et sœurs de la justice bouillonnante
Et bâtisseuse : la seule non honteuse
De ses desseins sur
Chaque terre
Où l'arbitraire se fond
Aux destins de
Terreur
Pour toute misère

Mais ! Encore un pas :
Aller sonner
Le cor
De l'éveil en tous cœurs battant
De leurs rêves s'essayant
A ces souffles de
Vainqueurs

mardi 16 juin 2015

(HD) Charpentier, Mondoville & Rameau | William Christie & Les arts flor...

CE DIAMANT POUR NOTRE HOURI


CE DIAMANT POUR NOTRE HOURI


Une colombe l'a précédé dans le ciel
Comme pour l'appeler
Ce diamant mercuriel
Tête à brillance
D'azur
Remontant un marronnier
Puis venant flirter
Avec les toits
Pour enfin
Caresser les feuilles frissonnantes
Des acacias

Dans tous les sens
La danse des passants
Virevolte...

Alors il vient ici
Avalant mes mots
Notre astre flambant et
Aveuglant

Il couve les ombres
Décompte les nombres où
Roulent les foules

Chaque être ne réfléchit son paraître
Que dans la longue courbe
Comme l'ascendance
De cet espoir
Furtif
Que le grand soleil
Offre au matin

Ville ! Tu le remercies
Avec ta pierre et
Tes balcons
Parés d'enluminures
Il te veut belle

Et même s'il est des visages
Contrits par la misère
Il les aura tous
Reconnus
Avec sa résonance de
Justice en nous

Le grand roulis des voitures
A beau raturer son écume
Platinée sur la place
Ses couleurs
Rayonnent

Et c'est avec ardeur
Que l'humeur
De Paris
Nous renvoie ses rumeurs
De Houri comme
Femme à
Reconquérir
Malgré les rages des vampires
D'empire

lundi 15 juin 2015

DIS-MOI DONC BELLE HIRONDELLE !...


DIS-MOI DONC BELLE HIRONDELLE !...


De l'inconsidérable exil
Qui ne s'arrête dans des îles
De pauvres pêcheurs d'inconnu
Sont en notre terre venus
D'où rayonnent jusqu'en ciel
De si joyeuses hirondelles

Pourquoi choisissent-ils Paris ?
Pourquoi oser ce beau pari ?
Pour provoquer le bel accueil ?
De notre ville ouvrir les seuils ?
Mais frappe femmes et enfants
Cette matraque qui la fend
La liberté qu'ils ont osé
Avec leurs ailes embrasser …

Oui ! Dis-moi donc belle hirondelle
Pourquoi en notre citadelle
Viens-tu là charmer notre rêve
D'une vraie traverse sans trêve
De tous les continents et mers ?
Pour crier un sort si amer
A ceux qui sortent de l'enfer ?
Faut-il les laisser dans les fers ?

Oui ! Dis-moi donc belle hirondelle
Pourquoi en notre citadelle 
Si ce n'est pour notre devise
Que la misère ne divise :
Égalité – Fraternité
Pour un soleil
De liberté ?

Quand s'évertuent les semeurs d'ombre
A faire grandir tant le nombre
Des miséreux et des sans-grades
Auxquels on ne prête attention
Que pour pouvoir – sans compassion -
Les jeter aux limbes d'un fleuve
Auquel personne
Ne s'abreuve

Brûlante est notre citadelle
O Oui ! Chère et belle hirondelle !
N'attendons plus aucun héros
Pour sortir du degré zéro
Où l'on fait guerre
A la misère
Oui ! D'où qu'elle vienne
On l'atterre !...

Oui ! Dis-moi donc belle hirondelle
Pourquoi en notre citadelle ?...
Quand notre printemps étincelle -
Armés de la moindre parcelle
D'amour – de vertu – de justice -
Oui ! Laissons donc entrer en lice
Tous les damnés de notre monde
Pour qu'ils prennent part
A tes rondes
Avec
Nos rêves réveillés
Dans nos villes
Ensoleillées

vendredi 12 juin 2015

POUR UNE AMIE



POUR UNE AMIE



Aux sourcils : une larme
Qui perle dans l'âme :
Souci de passion
Qui voudrait hurler
Pour attraper la scansion
De ce qui toujours passe
Et qui essaie d'épeler
D'une seule raison la trace

Garder cette fois toute sa place
A l'attrait jamais de glace
D'un autre devenu
En soi-même la tenue
De l'unique qui compose
La musique des choses
Toujours en partage

Oui ! Magnétiques et sages
Pas à pas dansent
Ce qui en vous deux pense
Au-delà de tout miroir
Ce qui ne se laisse voir
Que comme mystère sans tâche

Et demeurent en terre qui attache
En bris d'éternité
Les baisers de la seule beauté
Vécue dans l'instant qui dure
Jusques au futur
Sans-cesse renouvelé
Dans un lien halé
Par la seule promesse
Livrée avec tendresse

dimanche 7 juin 2015

"LA RADIO COMME POSSIBILITE DE RÊVE EVEILLE" Gaston Bachelard

"LA RADIO COMME POSSIBILITÉ DU RÊVE ÉVEILLÉ" Gaston Bachelard

samedi 6 juin 2015

DE LA CLAIRIERE A L'ARENE DE LA FORÊT



DE LA CLAIRIÈRE A L’ARÈNE DE LA FORÊT

Du vague tournis
Où s'aventure mon verbe
Tombe dans son nid
De sauvages herbes
Où mes mots jouent la samba
Mixant leur musique
En marquant ses pas
Avec fleurs antiques

Tourne mon plaisir charnu
De bâtir un monde
Où fées sont à nu
Et font une ronde

Ma veine est la majesté
D'une vraie clairière
Distinguant étais
Dans la nuit de pierre

Elle ferme son remblai...
Donc je vais à l'arène
Cueillir tout mon blé
Bâtir autre scène

Forêt de paroles vives
Horizon d'étoiles
Humeur non lascive
Je lance ta toile

Monde de périphérie
Vous donnez paraphe
Contre la furie
Dans mon humble graphe

Et vous êtes là au cœur
De tous nos mensonges
Quand mûrit rancœur
Dans nos pauvres songes

Votre liberté nourrit
Le suc de nos âmes
Elle nous sourit
En si noble dame

Et tous vos liens d'amitié
Font taire colère
En tendresse alliée
A toute misère

Inscrire alors l'épaisseur
De forêt qui danse
En paroles sœurs
De justice dense

Pendant qu'ici – cette nuit -
Tremble de brillance
L'étoile qui luit
Devant l'espérance

Car d'ici monte l'ailleurs
De raison défaite
Pour attraper l'heure
De futures fêtes

Tout chant refait du seul soi
Ne cache le proche
Qui – ici – s'assoit
Forçant notre approche

Et quand nous les entendons
Ces sorties grisantes
Elles nous font don
De joie rayonnante


L'émeute est au lointain
Elle est au rivage
D'un grand fleuve éteint
Dont rage fut visage...

La terre va plus musclée
Après vos tempêtes
Terribles – sans clefs -
Haineuses ces têtes
Qui croient pointer votre mal !
Et ceux qui désignent
La conscience étale
De quoi ferait signe
Pour nous et notre vertu
Son tant de sagesse
De tout revenue
A seule bassesse
Du pauvre : «  son instinct humain
Aimant la guerre » !
Ainsi Lendemain
Tu tombes en ces fers

Mon verbe n'aime les discours
Qui n'offrent que chaînes !
Prince et gens de cour
Et vous Jungle en haines
Êtes pareillement loin
Des lutins mutins
Qui ont commun point
De n'être de votre festin !

JENUFA Leoš Janáček: - Její Pastorkyňa

vendredi 5 juin 2015

BOUCHES D'ÂMES DANS LA BOUCHE DE L'AZUR



BOUCHES D'ÂMES DANS LA BOUCHE DE L'AZUR


Des nuées sciées l'azur sort
Glorifié par le soleil
Qui – intense -
Brûle notre présence
Et – sur nos visages – semble
Faire briller un futur
Sage

Le paysage blondit entre les ombres
Et assure à la lumière
Un place sans
Encombre
Contre
Les débris de la nuit

Ce matin sourit aux mutins de la veille
Et les songes du futur
Dérident le sommeil
Qui se laisse ronger
Par l'éveil

Puis à toute allure s'éteint le silence
Et la parure de la ville encense
Les automobiles

De tant de débauche de la vitesse
Les bouches d'âmes
Déclament
Leur temps de paresse

Évidée sur le seuil des rues
La place de la Marianne
Fait un pied d'âne
A ceux qui ne l'accueillent
Et sourit aux avisés
Qui la savent
Toute nue

Et si – de là – la terre resserrée dans son air
On aurait du mal à trouver le la
En laissant errer la misère
Qui bien en elle
Pourrait
Essayer de lui dresser des ailes ?

Car le soleil luit
Mais il faut garder la veille
Pour tout ce qui nuit
A l'éveil de l'Humanité
Quand elle s'aveugle dans
Un semblant d'azur
Pour sa liberté

Ainsi si tout se réchauffe dans l'atmosphère
Ce n'est pas une mince affaire
Que ne s'échauffe
La misère
En se levant dans un chemin
Qui assure un demain
A l'Humanité à
Ses côtés
Ce serait notre grand azur
Qui nous serait sûr

jeudi 4 juin 2015

NOTRE MAISON EST EN DANGER ! RECONSTRUISONS LA


NOTRE MAISON EST EN DANGER ! RECONSTRUISONS LA


On ne peut plus ravaler la façade
D'une construction pourrie et malade
On est obligé de tout rebâtir
Ce pourquoi elle semble décatir
En risquant de nous noyer sous ses pierres

Et l'habitude qui est délétère
De vouloir cacher l'insalubrité
Par de pauvres recours à la beauté
Met en ruines liberté et justice
Qui lui sont argutie la plus factice

Devant la maladie de notre empire
Si nous ne voulons chuter dans le pire
Nous nous devons d'être hardis dans nos vues
Au lieu de risquer de tomber des nues
Quand la guerre entre nous fera le droit
Et sauvera notre système étroit

Nous sommes nous-mêmes les fondations
De la maison qui est notre passion
Reconquérons la sans personne attendre
Exceptés ceux qui voudront bien s'éprendre
Pour la mise en commun et le partage
De ce que nous avons bâti sans rage

Que la misère retrouve maison
Volée par le profit qui est raison
Que la loi de la belle subsistance
Que celle de nos riches différences
Soient gravées aux frontons des assemblées
Afin que plus jamais ne soient ciblés
Étrangers et pauvres comme ennemis
Qui – de notre pays – sont le semis

C'est bien de notre liberté future
Et de notre égalité de nature
Que notre Humanité peut habiter
La maison – sans ses tensions être hantée
Comme les freins à ses aspirations
Pour le bien auquel elle garde attention

Les nouveaux chemins de la connaissance Un philosophe palestinien France Culture


mardi 2 juin 2015

LA PETITE DANSE DE MA VOIX RYTHME AVEC LES AMOURS



LA PETITE DANSE DE MA VOIX RYTHME AVEC LES AMOURS


A la récréation de l'oubli
Je crayonne le pli
D'un rien
D'amour
Qui fait face à toute trace de mort
Et construit un vif lien
Dans la nuit

La petites danse de ma voix
Vaticine dans les pépites
Du hasard

Elle panse les blessures du jour
Avec les pulsars qui
Traversent
Les tonsures de l'instant
Où joue la pensée
Des amants
Hésitants à la parole

J'enroule l'écriture dans le roulis
Des sourires et la houle
Des rires
Et la musique lance un « orietur » :
Elle rythme l'entrechoc
Des baisers entre
Mes rimes dont
Le socle vacille au creux
De mes silences

Je crayonne ce qui sonne
Dans les mains qui se raccordent
Aux désirs feutrés
Elles disent
Le feu
Avant demain...
Et leurs bordées sur les corps
Sous la morsure
D’Éole
Font voler mon propre sol

Pendant cette aventure
La lune semblant
Absente
Clarifie le ciel obscur
C'est un défi : ce gris nocturne
Pour tout ce qui ne crie
Dans l'amour qui assume
Ses âmes vermeilles
Contre les murs
Derrière
Les marbrures émeraude
Des arbres qui
Frissonnent

Je suis désarçonné par les bris tendres
Des voix qui ne s’assomment
De vague-à l'âme
Mais se parsèment des braises
Des regards malgré
Les cendres où
Se gardent
Secrètes : les étoiles

Sous le grand décret sans Providence
Où s’égrainent les traînées de
Noires nuées
Aucun crash ne cache la toile
Où s'essaiment les veilles
Comme dans la moire
De toutes merveilles
Allumées dans
La présence
Qui fait art et charme
Pour tous les sens des âmes
Aventurées dans
Cette nuit

On voit ce qui luit !
Oubliée : la récréation de l'oubli !
Ici ce sont les plis
De la vie
Qui sont recréations ravissant
A tout ennui : le prix
Incalculable
Des baisers vifs pour
Du partageable
Grisé
Par la vacance des rêves puissants
Posés pour l'avenir
Avec le souci
De les tenir
Pour le pas gagné
Perçant la vitesse des années
Pour un sens sans la détresse
De l'oubli de l'oubli
Simplement :
Débordant l'instant osé :
L'ampliation non écrite d'une naissante passion posée

lundi 1 juin 2015

PENSER LES TEMPS VUS DU RADE


PENSER LES TEMPS VUS DU RADE


Voix sortant de l'étale chaos
Vous vibrez encore
Aux spasmes
Pâles
Qui se portent dans
Le canevas calme du ciel de miel
Qui vous fait écho

Mais : «  Vade retro satanas ! »
Au rade encore à l'étroit du soleil
L'éveil du travail reste roi
Et la passe de la canaille-vampire
Reste coite dans
Son empire

Le temps ne cuit plus
La pluie est tombée
L'aurore n'attend
Plus rien

Le ring des rues est épuisé
Et – vue de la place de la nation -
L'impasse des cohortes
Qui font les mortes
Semble oubliée

Ah ! Le soleil luit
Sans faire reluire les passions
Son corps est encore
Humide
Mais il égaye les cœurs arides
Et puis il parade sur
La terrasse du
Rade !

Sa lumière suave
C'est la sève première
D'où se lâchent
Les rêves
Fauves
Qui font tâches dans
Les coursives
Du rade

Ici : on n'est pas avare
Des discours qui ne font cour
On s'enroule – rebelle -
Dans la houle
Ferrailleuse d'un verbe acerbe
Et batailleur

Oui ! Le soleil advient – humide -
Mais l'éveil dévide
L'hydre de
La ville
Celle qui force à la vitesse
Et fait de la paresse
Un vile vertu

Poète ! Tresse les cheveux de ta pensée
Elles démêleront la mêlée
Des promesses
Qui tuent
Pour le c'est assez
« Assez rêvé – assez désiré – assez osé ! »
Sauf dans la gueule du
Cétacé bégueule !