DES MOTS QUE PENSENT
L'AMOUR ET LA PAIX
Des mots que pourrait user
le temps
Des mots que pourrait
abuser l'instant...
Du soleil qui les trempe
Dans la distance
D'avec la vitesse
Des foules qui les
dressent
En mille paroles
D'où les sens
Se noient
Des pincées de charme
Chez les femmes qui
S'en emparent
De ce sens
Qui fait danser leurs
ombres
Dans les arbres
Et ces pensées qui en
virevoltent
Au cou de l'azur
En les noyant
Dans le futur
Des mots lancés au creux
des courbes
Où vire le verbe
Sonore
Est la gerbe qui les tire
Vers l'horizon
Des mots qui rusent
Avec le lointain
Et font
Exploser ses signes...
La ligne des roses
Les prolonge
De proche
En proche
Et éponge la distance
Qui risquerait de
Les faucher
Et les solitudes de
colombes
Les font trembler
Ces mots
Qui voudraient jongler
Avec les guerres
Sans prendre ici
De l'altitude
Vers les toits roussissant
Ce peu de vent du soir
Qui lamine Talion
Justement
Quand on a l'esprit sur
les talons
Et que l'on s'évertue
A retrouver
L'espoir
Pour ranimer sa pensée
Dans le fond d’œuvre
Où s'abreuve
La paix
Ce couchant qui rassasie
De son silence avec
Des traînées de
Nuées
Embrassées par la lumière
Arraisonne les chaînes
Où remuent
Les scènes du monde
Et sonne
Le libre : égal
Dans ses ruées avec
Les mots qui fleurissent
Pour un verbe
Épanoui
Jusque dans le mystère
Au bord de la nuit
Toutes ces rondes avec le
jour finissant
Éclaboussent d'écume nos
idées
Et les délient du sang
Où hurle le Léthé
Et la lettre
D'été
Se déleste du sens lourd
Propre aux puissants
Elle se sème
Parmi les gens
Sans spolier
Leurs amours avec
L'argent d'un
Poème
Et notre ville avide de
fêtes
Élude dans les têtes
Tout leur temps perdu
Avec des mots indus
A dénier Misère
D'autres mots
Sortant des
Prisons mentales
S’affranchissent de
Toute conscience létale
Et fabriquent de l'espoir
Malgré les marchands
d'illusions
Qui – de leurs trônes
d'élection -
Salissent justice et
Vertu
En voulant cacher
La pauvreté nue
Pour des réjouissances
qu'ils
Voudraient oublieuses et
Attachées à leurs
Puissances hâbleuses
Des mots d'âme
Qui relèvent l'amour
Que nulle trame de rêves
Ne vienne désarmer
Mais fasse
Sienne l'alarme de
Tout réel éveil
C'est le temps qui entre
En sécession d'avec
Les tensions
Que génèrent les ventres
Des monstres bavards pour
La chair de la
Fraternité
Quand elle pénètre
l'être
De notre verbe
Et qu'elle s'ouvre à
l'accueil
De toute misère sans
En fixer le seuil
Qui l'atterre
La fige
Dans les fers des
Empires qui
Supputent
Sur l'enfer et sur
La pire des
Divisions imputées
A notre avenir
Notre sol et
Notre sang
Nos mots ne sont pas des
maux
Que l'on soigne ! Ils
saignent
De la misère et de
L'égale haine
Que lui vouent toutes
Les puissances
Armées
Quelques soient les
croyances
Qui les font laminer
Notre présence
Au monde
Nos mots les précèdent
toujours
Dans l'amour et procèdent
De la liberté de
L'égal en
Toute l'Humanité
Il n'y a pas
De festin mais rien
Que ce destin où
Nulle Providence ne peut
être
Invoquée sauf celle
Que convoque
Notre propre
Espoir mutin et plein
De sa désobéissance au
non-sens
Qui voudrait que soit
éteint
Le souffle de nos
Propres histoires
De résistance
Mais on ne peut étouffer
Ce qui couve sous
Les cendres
Encore vives de braises :
Il n'y aura de cesse
A l'esprit et
Au réel de
L'égal
Et donc de la libre
Insoumission
A la guerre
Qui lui est faite
Nul prophète de défaites
Ne peut plus s'accorder
avec
Les orchestres qui
Pénètrent sans céder
Les corps où
Respirent
Les mots de la concorde
D'où se tire la seule
Musique tendue
Par l'usage
Pratique de la seule
justice qui consonne
Avec la beauté qui ne
soit ni rage
Ni ressentiment mais
Raison qui ne ment
Parce qu'alliée
Au sentiment
Lié à l'humaine
condition
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