PASSATION DU SAVOIR
Aux confins de l'avenir
Est à dévêtir la
promesse
De l'aurore
Et pour mille et mille
marches obscures
Dans le présent sensible
Ne peut s'abjurer
Un seul pas
En avant
Si dans la lettre
décachetée de l'espoir
Se lève une ombre comme
tâchée
Par le soleil du soir
Un éveil de
De source s'annoncerait
Peut-être pour un matin
ruisselant
De questions aux murs
Qui séparent
O Lumière-réponse
Qui fissure le temps !
Vous l'ouvrez aussi au
lointain impréparé
De l'être en mouvement
Multiple
O Fleuve de l'Humain
Que l'on joint aux mains
Où courent les effluves
amants !
La course des rêves
Dans ses courbes
Touche votre réel
Le caresse sans l'épouser
Ni le ramener à un ciel
Toujours arasé
De nuées
Et nulle passion du
pouvoir
Ne peut s'attacher aux
Passations du
Savoir
D'où se déplie
La fragmentation du
désir...
Réel sans ruse de la
raison
Que nul baiser sauvage
N'abuse mais pousse
Le sage dans
Un lointain
Devenu proche
Car jamais éteint
Est l'incendie de
l'horizon
Même dans le dédit
Du passé par
La camarde qui fauche
Le souvenir au présent
blessé
L'horizon rougit sans
oubli
A parquer au socle
Des statuaires
Il ne brûle que l'époque
liée
Aux enfers criés à la
face
Du monde
L'Horizon peuplé de
prières
S'en affranchit quand
S'y délie la liberté
De franchissement de
toutes
Frontières à la terre
D'égalité
Qui peut encore cependant
fulminer
D'absence et de promesses
Quand se prie de
Remerciements
Le loess passant dans les
fleuves
Alluvionnant les déserts
Remplissant de sève
Les arbres secs
Or fontaines et sources
détournées
Ou taries ou salies par
vous
O Puissances d'empire
Et vous accusez
Le soleil des
Pauvres
Vous voudriez faire
éteindre
Son feu en tout ciel
Quand la terre
Se réchauffe...
Et vous chercheriez aussi
A éloigner foudre et
tonnerres quand
Les inondations que vous
Avez provoquées noient
les terres !
Le temps compte quand-même
Vos pas vers l'aride
De vos cités-bunkers
De vos économies
guerrières
Et il déride les visages
Qui ne veulent vieillir
Sans avoir levé le voile
Où marmonne encore
De vide vos discours
avides
De puissance
Mais passe le pas hic et
nunc
Dans le mystère de nos
vies
Ouverte la lettre de
La présence...
La terre n'a plus à le
cacher
Nous nous y confions
Glissons-le dans
Nos arts
Armons-le de notre savoir
Et que personne ne
Nous l'enlève
Nous ne sommes plus à la
merci
D'un soit-disant lointain
Que hurlent les rassis
Dans les jungles !...
Le matin s'y avance
Cinglant de vent
Et sanglé de
La pourpre pulpe de nos
fruits
Nous jonglons dans le réel
Et nous bâtissons avec
lui
Sa seule frontière
Nous en faisons
Ciel
Et il n'y a plus de
frontière
A l'amour si nous y
Déployons celui
Pour l'humanité
Nôtre
Horizon nôtre
Horizontalement :
terre nôtre
De toutes libertés
racinées
A l'avenir
Elles ont déjà été
tant
Ensanglantées
Le même dressant l'autre
comme même
Y puisant sa richesse
capiteuse
La sème jusqu'au centre
Des ouragans
Impétueux
Et pour tout continent qui
affleure ici
Débarquant haine
Embarquant fleurs
D'amitiés non
Vaines
Nous bâtissons tous les
quais de l'accueil
Drainant la seule eau qui
s'y recueille
Celle des ailleurs ici
Concentrés de
Tous voyages
Celle de tous courants
Imposant à notre
Terre le
Ciment des lumières
Qui essaiment
Malgré
La conscience étale
Ou la conscience
malheureuse
Contre tout ordre
Putréfiant
Et défiant les tréfonds
D'un chaos insensé
Nous refondrions
Nos pensées
Comme
Pour danser avec les égaux
Sur le bord de tout
Chemin de ronde
Où se cherchent
Les guetteurs
Quand ils sondent les
hauteurs
Et les profondeurs
Où se relèvent
Les traces de
Tous passeurs comme
En écho de toutes
Les rébellions
Fières et sœurs de la
justice bouillonnante
Et bâtisseuse : la
seule non honteuse
De ses desseins sur
Chaque terre
Où l'arbitraire se fond
Aux destins de
Terreur
Pour toute misère
Mais ! Encore un
pas :
Aller sonner
Le cor
De l'éveil en tous cœurs
battant
De leurs rêves s'essayant
A ces souffles de
Vainqueurs
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