mardi 28 septembre 2021

"Préface-Manifeste Pour Une Kinesthésie Texte poétique du 28-09-2021

 



Paris Le 28-09-2021



Préface-Manifeste

POUR UNE KINESTHÉSIE




Ou l'instant court après la promesse et il se révèle fixe et présentéïste dans une Humanité servile de

dominateurs ou la promesse est en lui et il se révèle amour infini dans une humanité en mouvement

 pour le libre et l'égal. Cette pensée est souveraine pour sortir de la création d'un fœtus du temps ar-

tificiel. Or l'on sait : le ciel a ses humeurs d'azur qui la brouille... Même si l'automne accélère les

pas vers la nuit et le travail, toute naissance à l'instant y demeure en front mouvant contre l'arti-

ficiel calcul du probable gonflé dans le ventre du temps chronomètre et de sa promesse pour le

futur... A s'en tenir là, il ne s'y crée que la morbide tumeur de l'enfant sorti du temps monstre.

 

N'attendre rien des fétiches parangons du calcul probabiliste : le futur s'en expatrie pour sempi-

ternelle promesse d'un devenir sans la lumière de l'instant. L'on s'y brûle lentement comme au lit de

cendres vives, bordé par les minutes qui courent immobiles dans un temps insensible au mouvement

du réel et de son partage réel en savoir et vérités singulières. Ce qui est nier-abolir la courbe fraîche

du temps indomptable dans l'instant non fixé, non normatif.


Or la kinesthésie où se touche et se déroule l'affleurement à la lumière réelle peut être victoire

contre la noyade ou l'incendie de tout instant. Qu'il suspende la durée du temps et passe au fond de

la moulinette de l'horloge mécanique en retrouvant celle du soleil et des nuées, touchant ce qui meut

la beauté qui ne porte aucune croix pour les temps de tempête et ouvre au mouvement de la lumière

à la vitesse suivie du jour qui coule en nous et hors nous.


Vie où s'enfante le poème-vie sans fœtus de temps artificiel où son continu est folle croyance à

l'enfant du calcul pour le probable en promesse du futur. Cette futurologie scientiste ne tient rien du

doute et des songes propres au poète et au savant. Pour tenir « l'eau des songes », il faut avoir l’œil

sur la lumière où le feu de la terre suspendu en ses abîmes remonte à la surface des sources et se lie

au soleil... Le doute nous amène à ce mouvement des rêves à partir de ce mouvement horizontal et

vertical qui touche l'océan des villes et tout océan dans sa profondeur et sa surface. Affleurant réel

et son mouvement, il nous parle dans notre patience pour beauté, charme prenant grâce en nos sens.

"Deuxième Kinesthésie : Soleil allant à contre-point d'un éveil de ville qui souffle ses rythmes" Poème du 28-09-2021





Paris Le 28-09-2021

Place De La Nation


DEUXIÈME KINESTHÉSIE

Soleil allant en contre-point d'un éveil de ville qui souffle ses rythmes



7h30mn

Sur ciel : Barres d'or contre horizon d'opale au delà des colonnes

Sur les rues : Phosphorescents soldats lunaires et yeux d'argent des fauves automobiles

Et … Toute la vie pâle du ciel avec nuées sales couvrant de leur impression-miroir murs de la place

7h45mn

Disparition des soldats lunaires

Nuées platine opale et or à l'horizon

Défilé-explosion d'humains sans orbite, comme dansant au jour entrant dans la ville

7h50mn

Et cette jeunesse désignée par la main attentive de la Marianne encore noire sous voile translucide

des arbres ! Le savoir l'attend.


8h

Horizon-ciel : Tout un pan d'or patiné de nuées platine.

Et l'émeraude des arbres : empoussiérée par l'automne qui s'avance à pas feutrés dans la ville

Et le défilé encore troué mais déjà lancinant et ronronnant des voitures qui gravitent sur la place

8h05mn

Lueur de brûlis aveuglant le ciel à l'horizon

Puis soudain : le phare du soleil : feu brouillant le noir d'écriture et rendant son avancée : hésitante

8h10mn

Sur le trafic devenu mou et incertain des voitures sur la place, le soleil n'a toujours pas prise

8h15mn

Sur les façades ouest des murs, la pierre se pavoise de chaux vive

Et les bouches des rues s'illuminent de blanc doré

8h20mn

Le grand soleil, doucement, part se voiler à nos vues, sous les arbres ; son disque est cependant bien

visible et mouchette nos yeux

Mais la poussière émeraude des arbres fleurit, pailletée de lumière

Toute la périphérie de notre lieu est animée par les voix barbouillées d'aigu d'enfants filant à l'école


8h30mn

C'est ce moment où toute la place inondée de lumière, vibre de la nouvelle intensité du trafic bondissant sous les feux verts

8h37mn

Puis le soleil patine l'ombre des arbres mais il ne rend plus son éclat sur bouches des rues et place

Le ciel bleu-pâle hésite à l'azur. Est-ce son ton d'automne ? Il ne fleurit pas sur la foule tressautante

et bariolée pressée par le travail

8h40mn

Notre lieu semble avoir dit un adieu définitif aux ouvriers et à leurs discussions rapides et amicales

Quant au ciel, il monte en pâleur qui fut trouée un moment par le soleil l'obligeant à la lumière


8h45 – 8h50mn

Le trafic est de moins en moins troué dans son train mais son souffle reste encore intermittent

Or la fraîcheur de l'air n'épuise pas ses vapeurs qui dégagent une senteur amère et carbonée

8h55mn

Dernier ballet des vélos sur les terre-pleins blancs de pierre en périphérie de la place

La montée du trafic se renforce jusqu'aux bouches de métro, et crache le réveil de ville


9h00mn

Tout le trafic est un bloc : serpent lent sifflant sur place et bouches de rues où crient les klaxons

La Marianne encore voilée par un arbre excroissant se signale par sa veille silencieuse sur la ville

Du ciel toujours pâle le ciel garde sourire qui semble lointain mais fleurit encore la pierre des murs

9h15mn

L'éveil de la ville pour travail est achevé et tout le trafic qui s'y est épuisé s'y est rendu

L'air frais remué par une petite brise piquant les oreilles, semble accompagner un définitif réveil


Derniers et rares passants, comme un salut à la chanson qui suinte à la radio du lieu :

« Allez ! Venez ! Milord ! » Le travail en désamour vous dit : « Laissez-vous faire ! », on vous a vu

Dame-ville avec vos rythmes sous le soleil souriant pour amour senti par nous pour vous malgré ce

ciel pâle. Tous les amours cherchent dans votre réveil la caresse-paresse attentive de votre lumière !

 

lundi 27 septembre 2021

" ENVOI : Poème à Un Ami"

 




Paris Le 27-09-2021



ENVOI : POÈME A UN AMI



Qui se rue dans l'alcool croyant trop à l'école

Des poètes maudits pense qu'il a tout dit

A L'âge de vingt ans dont il fait paradis

D'où toujours il étend son miroir en paroles


La terre peut crouler il a tout avalé

Des drogues où aller aux sens à la dérive

Il veut être saoul pour ses souvenirs caler

Au présent qui absout son génie qui se clive


Et bien sûr il y croit ne voulant plus créer

Lui qui porte croix et crie la désespérance

Dans un alcool sans joie qui le met en errance

Et lui fait perdre voix qui jeune encore s'est rayée



Du passé dévêtu pleure en jeune perdu

Qui se trouve tout nu en présence vitale

D'un poème qui tue son errance banale...

Mais il ne s'est pas tu aimant tellement ce dû


Pas d'âge pour rêver au bonheur dans le pré

Sauf si fleurs font cliver pensée qui les esquive

Et le cœur qui n'est près de l'heure ou est prêt

Son instant resserré à beauté se dérive


Il n'est pas tard Ami en moment approché

De cueillette en tamis pour tenir renaissance

De tout grain de blé qui assure la présence

Contre blessure et plaies d'un futur non caché

"Formes Brèves : Trois Quatrains Déliés" Poème du 27-09-2021





Paris Le 27-09-2021



FORMES BRÈVES : TROIS QUATRAINS DÉLIÉS




1)

Si dans le sens troué se tient toute existence

L'absence est flouée quand lien en commun chemin

Ornières va combler – si serré au bon sens

Qu'en lumière criblée il affrète demain



2)

Avancer silence ouvrant son bel huis au flux

De voix qui s'élancent contre nuit dans la ville

En chœur si tressautant qu'il vient bruire avec mille

Feux lancés dans l'instant pour luire où il a plu



3)

Qu'il vive ce moment où patiente l'amour

Qui s'avive en ciment en un bâti où ventent

Sans descente : désir et senti au séjour

Dans la pente où s'attirent aimants : mains qui sentent

 

dimanche 26 septembre 2021

"Le Vampire Du Fric Sévit Dans Son Trafic" Poème du 26-09-2021



Paris Le 26-09-2021


LE VAMPIRE DU FRIC SÉVIT DANS SON TRAFIC



A la corde zéro bat son rythme de fric

Et tu es tout marot de ses pas sans musique

Débiteur d'un grand chant tu creuses tout son temps

Ce qui gâte le sang du poème et le tend


Tiens sens au plus offrant – accélère ta rime

Descends-la d'un cran en serrant sa clef d'or

Qui mord l'huis des formes où l'argent se décime

Son trafic informe restera bien dehors


A prendre en osmose tout ce qui porte roses

Descendre aux bruits-choses sortant des nuits des causes

Lance au débit du fric poème habillant terre

Où vampire pique transe hors de son enfer


Il perdrait son charme froid qui le porte en roi

L'on verrait vide d'âme où il serait la proie

En poisse du vivant chaud debout qui le broie

Avec son fric savant retourné à l'étroit


Son liquide visqueux : le coule et l'abandonne

Mais vide tête à queue il le loge en des cartes

Il se perd à veau-l'eau pour sa clef qui ne sonne

Mais pourrit nos os avec son corps qui les garde


Il mine gens debout avec argent-police

Et toute leur chair boue – limée dans leur peau lisse

Il n'a ni peau ni chair : vide vampire en air

Qui tuméfie au fer tous pauvres corps qu'il serre


Et sa froide raison pour le change inégal

Fait bruire sa passion de pauvre ange du mal

Qui – faux – veut à tout prix sabrer qui cherche fuite

Dans ses trésors qu'il trie pour riches et leur suite


Partout où son feu règne il joue jeu des arènes

Brouillant hasard sur scène humaine il brûle veine

Il pervertit misère achetant son travail

Pour bouchée de pain ferrant qualité qui vaille


Et même usant au sang l'ouvrier sans-papiers

Il joue au tout-puissant et le veut bien plié

Il lui fait chantage : soit il veut bien payer

Soit il plie bagages et son travail rayé



Encore en ce pays vampire pique fric

A celui qu'il haït : pauvre hors de son trafic

Il triture sa peau d'Humain et le trahit

Jouant bien le kapo en lois pour son treillis


Dérangeant paix travail il se range à la taille

De toute vie qui vaille en entraide ravie -

Bataille dévorant qui n'est de sa pagaille

Raidi pour pauvre errant – lui suce sang : sévit !


Vampire à prix tout prendre en douleur sait se lier

Aux cœurs à vendre pour son bonheur bien plié

A son marché où haine froide en son calcul

Ne chérit poème qu'où vide au mal bascule


 

"Sens Du Mystère De La Terre Dans L'Univers Infini" Poème du 26-09-2021


Paris Le 26-09-2021



SENS DU MYSTÈRE DE LA TERRE DANS L'UNIVERS INFINI



Terre sonne mystère en regard d'univers

Qui l'arraisonne et sert l'art où se vitalise

En ombre et lumière comme phare au divers

Qui éclaire sa sphère et la métabolise


Creux d'abîme en attraits – qui le trame : discret

Arrimant tous ses traits au secret qui l'anime :

D'atome à cellule : l'infini sans décret ?

C'est savant qui bouscule Humain qui s'en rédime


Resserré au prurit de cause indéfinie

L'univers nous incite à oser la patience

Pour mots de poète y créant la présence

Mathèmes en fêtent le réel infini


Et la beauté convulse en toutes ces ardences

Qui au corps impulse les courants de la vie

Comme arrière-pays du feu de toute science

Où demeurent saillies formes-sarments ravies


Tout passe en un charme au vieux temps sur la terre

Où trace aux sens la trame où se meut l'univers

L'horloge en notre temps perd belle mécanique

Vient y loger l'instant des grâces en musique

 

Tout tendu en torsion d'art remis en ses rêves

De quantique tension - lumière et sons le lèvent

Cet Humain-particule en ondes traversées

Il n'est plus minuscule et sonde le monde assez 

 

 La langue algorithmique avec l'universel

Poème en sa musique enjoint terre à son sel

D'océan et danser dans sa coulée de jours

Sur fil monde en pensée renouvelle l'amour


Qu'habiter le désordre en terre tienne éclairs

Et trous noirs qui bordent d'énergie foudroyante

Lits du sommeil humain où surgit en brillante

Songerie de demain l'éclat où rit lumière


Peter Pan touche étoile en son vol sidéral

Il mouche le voile de l'école banale

Qu'épanoui l'Humain songe à la vive attraction

De la terre et plonge dans sa révolution


Passerons-nous ce monde ossifié par l'obscur

Se fier à nos rondes pour lever tous ses murs

Le savant serait dans le vent de tous nos rêves

Le poète dedans les décline en relève


Cité Justice Amour visent bien l'infini

Et terre en son séjour dans l'univers est nid

Si vie suspend le temps muses y sont placées

Aidant ce qui nous tend hors-ruse à repasser

Au charme tous les chants où l'espoir vante terre

D'Humains au miroir-champ enchanté d'univers


 

samedi 25 septembre 2021

"Poème En Corps De Passage" Poème du 26-09-2021




Paris Le 25-09-2021


POÈME EN CORPS DE PASSAGE


Par ponts passerelles du devenir tu vas

Épongeant souvenirs en leur faisant la belle

Pour la veille telle que l'avenir est là

Dans tout ce qui t'attire en présent fraternel


Vas longeant du regard ce qui trace horizon

Plonge dans ce hasard qui mord ses bords-frontières

De place en fortune : point que corde en raison

Pour muse en tes lunes passant au chant de terre


Assouplis rebelle leur voyage en tes mots

Ta corne les appelle au partage qui vole

Vieux temps parasite : lieu-heurts : page en rameaux

Où rage n'habite son instant qui décolle


Raccommodant proches : paix venue du lointain

N'émonde ou ne fauche la nue arborescence

Du monde des passants vu au miroir sans tain

Arrondi au sang des rues où boire à leurs sens


Du gris monotone file automne plein ciel

Pour cet abri qui sonne en parole oublieuse

Dans ce moment allé en école rieuse

Pour poème étalé contre nuées coulant bielle

 

vendredi 24 septembre 2021

"L'AMOUR N'A PAS DE PRIX : IL EST DANS L'ÂME DE LA CHAIR" poème du 24-09-2021


 




Paris Le 24-09-2021

Quelques Aphorismes enchaînés

En Prosodie



L'AMOUR N'A PAS DE PRIX : IL EST DANS L'ÂME DE LA CHAIR



L'amour des corps sans son âme trame un discord à mourir.


Ce qui mord l'amour en ses nuits c'est le remords à mourir d'ennui.


L'amour n'est sourd qu'abasourdi.


Coûte cher pour son amour à sourdre la chair qui ne mord à son coup de foudre... Pour cet amant

seul, c'est le linceul sans aimant  qui puisse poudroyer sa chère aimée sans meule des mots de mort


La charité est ce remord pour la chèreté de l'amour. Plus-value pour la mort de la chair dont elle évalue l'âme comme drame cher qui mord le corps comme l'enfer qui trame tous ses élus...


Descends de l'échelle du ciel pour celle qui te sent près d'elle.


Que sonne le lit cher à l'amour lis sa chair qui résonne en ses remous


Mieux vaut le lit sans effets que le lit de veau sans la fée


C’est bien remourir à l'amour quand on sait son lien sans remous ni sourires

jeudi 23 septembre 2021

"Poème éphémère : Au souffle ouvre l'éternel Poème du 24-09-2021


 



Paris Le 24-09-2021


Poème Éphémère : Au souffle Ouvre L’Éternel




Poème éphémère transpirant d'éternelle

Sueur non amère : toute libre pensée

Vibre en des courants d'air où circule embrassée

La suave odeur de mer aux lèvres qui la scellent


Comme vagues font rythme en son corps mis à nu

De vie qui ne s'abîme à grâce qui s'y sème

Et pulvérise rime en souffle maintenu

L'or d'instant arrime fleur d'écume qu'il aime


Cette fleur si fragile arrachée aux tempêtes

Est là si gracile qu'elle entre dans nos têtes

C'est moment-poème détaché de la mort

Il n'y ment et s'entraîne à fabriquer son port


Il demeure sourire à la résurrection

De l'heure du dire croupissant aux eaux sales

De l'oubli-girouette en boues mais l'attraction

Où l'Humain fait la fête est courant qu'il dévale

"LA SOURCE : EXSURGENCE DE PAIX COMMUNE" Poème du 23-09-2021




Paris Le 23-09-2021



LA SOURCE : EXSURGENCE DE PAIX COMMUNE




Guerre : insu du courage où se perd le bon-sens

Dont l'issue est partage en source singulière

Qui réduit l'inégal aux roulis de ses pierres

Où sa patience égale est lit de paix des sens


Source – partout : ainsi – alimente lointain

Et – dans tous ses lacis – elle l'unit aux proches

Jusqu'à chaque Humain qui – en son miroir ébauche

En la buvant aux mains – fraîche image en pur teint


Ses méandres communs à fièvre des courants

Font à ses lèvres l'Un qui sèvre les errances

Les envoie dans sa pente où son flux est garant

Des tensions où tendent terre et mer en présence


L'horizon des rassis : univers tout de pierres

Non ! Ne peut être assis au désert où l'on plonge

En toute immensité : l'oasis qui éponge

En toute liberté : sa soif – ombre en lumière


Comme il faut la fontaine il faut aussi le puits

Que leur puissance entraîne et toujours plus hasarde

Vers le chant de l'Humain qui sans-cesse l'appuie

Et toujours de ses mains l'enchaîne puis la garde


La « Commune Pensée » même en mon vert pays

Est bien dans cet essai de saisir en saillie

Ce qui – de tout tiers-sens – surprend par l'exsurgence

De la terre : l'essence immergée d'existences

 

mardi 21 septembre 2021

LIBR'CRITIQUE

 

http://t-pas-net.com/librCritN/2021/09/19/news-news-du-dimanche-37/

"Pas De Pays Sans Charme Et Justice Du Poème"

Paris Le 22-09-2021





PAS DE PAYS SANS CHARME ET JUSTICE DU POÈME



C'est rocade en poème espacé du soleil

Où toquade en chaîne : trafic brûle silence

Dans l'ombre du boulevard tiennent des voix qu'essayent

En instant peu bavard : mots brillants de présence


Et l'amitié se danse en multiples parcours

Où musique-silence au corps livre passages

Aux élans où se pense hors-décors tout son cours

Qui ne se balance point en bruyants partages


Plusieurs : chacun sa voix au verbe silencieux

Qui ici vif envoie malgré pâleur des cieux

Lumière singulière en beaux électrons libres

Où on jette en la pierre un bel art qui y vibre


Que ce moment ne puise en un verbe fermé

Évite qu'il s'épuise en vue de jeunes femmes

Graviter en bohème où regarder leurs âmes

Où la grâce se sème en gerbe : fleurs tramées


Puis forts de nos pensées nous traduisons Beauté

Que chacun de nous sait être appui aux poèmes

En mots bien résistants aux plates nuits qui drainent

Hors du jour et des temps : chant bâti pour étai


Partageons l'impossible comme en des arc-en-ciels

Où le moindre crible est multiple couleur

Que tout « équivalent » voulu « universel »

Ne trompe notre élan pour lénifier nos heures


Faillit en aparté tout le bruit du pouvoir

Là où jaillit beauté : c'est là notre justice !

Garder présent ce lemme en tout notre savoir

Afin que s'y sème belle invention d'Alice


Logique du « Wonderland » dans tout notre « Hinterland »

L'inadmissible attente où tient toute promesse

Nous pousse à suspendre le temps où fleurs s'étendent :

Multiple ou deux rendant la tendresse : prouesse


Pays dans la vacance a peur de tout lointain

Mais le pas qui s'avance est éclair non éteint

Dans la fougue du proche et il prend cette essence

Qui ici rapproche de l'étrange en présence


Pour sourire à l'avenir sans perdre le souvenir

Présent dans différence où il est adhérence

A « Égaliberté » : ce pays en devenir

On peut bien le fêter : « Fontaine de Jouvence » !


 

"Kinesthésie En Temps Réel"


 



Paris Place De La Nation

Le 21-09-2021



KINESTHÉSIE EN TEMPS RÉEL


6h05mn


Nuit sur la ville auréolée de ses feux


6h20mn


Pâleur obscure découpant les arbres sombres

Froid d'une brise dans la peau

Des camions à n'en plus finir

Quelques ombres pressées traversent les terre-pleins

Masse sale des murs


6h45mn


Premières rougeurs à l'horizon Est

Pâleur bleutée du ciel – traînée de nuées roses

Char noir de La Marianne – on devine son corps à travers

L'excroissance ombrée d'un arbre – on distingue sa main

Orientée vers l'intérieur de la ville

Lueur entre chien et loup


7h


Les nuées roses forment une gerbe maintenant :

Diagonale au ciel passant au bleu clair

Les lampadaires – ces soldats lunaires

De la nuit s'éteignent – ne hantant plus

Le jour qui monte

Les automobiles encore peu nombreuses

Ont des yeux phosphorescents

Des vélos comme des insectes

Agitent les terre-pleins

Les murs en façade Ouest pâlissent


7h30mn


Les passants en couleurs bariolées

Se multiplient pressés vers le travail

Depuis 6h passées le réveil au café

Des travailleurs se fait rare :

Finies ces discussions

Connues dans le passé


Rougeur mordorée appuyée entre les colonnes


7h40mn


Le char de Marianne a verdi dans cette lumière

Rousse à l'horizon

Brise toujours aussi glacée

La jeunesse commence à se distinguer

Parmi les passants

Le manège des automobiles se fait

De plus en plus pressant

Autour de la place


Enfin le soleil rouge aveuglant passe

Entre les colonnes

Les rues sont encore dans l'ombre

Les murs en façade Ouest

Blanchissent

Défilé ininterrompu des passants

Toujours presque personne

A l'intérieur de la brasserie

Éclats d'or sur quelques trottoirs

En face du soleil

Ce soleil

Lève sa face éblouissante par-dessus les arbres

Le froid de la brise s'atténue


7h45mn


La jeunesse commence à se ruer vers les écoles

Maintes mamans emmènent par la main

Les enfants

Toute une foule de passants à pieds à vélo

Inondent les terre-pleins

La police contrôle avec ses sirènes


8h


Le soleil vu d'ici est derrière des façades

Mais il prend maintenant

La place les bouches

Des rues

Pendant que les façades Nord

Restent dans une pâleur fade

Mais il déserte encore

Les terre-pleins trop

Surmontés par les arbres


8h30


Le train des voitures sur la place

Devient indissécable

Grappes de vélos sur les terre-pleins

Soleil ! Maintenant tu engorges

Les humains sortant

Des métros


8h45


Un marteau-piqueur casse par son tintamarre

La présence du silence ici

Une dernière accélération

Du rythme de tous les passages


9h10


Mince foule sous le soleil

Le train des voitures sur la place

Est marquée par de grands

Intervalles

Les façades Nord toujours dans l'ombre

Divisent encore la place

Le char de Marianne

Brille vert

Entre l'émeraude des arbres

Un léger courant d'air frais

Nous présente

L'Automne

lundi 20 septembre 2021

"LES AMANTS CRUCIFIES" MISOGUSHI Sur Arte

 

https://www.arte.tv/fr/videos/101296-000-A/les-amants-crucifies/?fbclid=IwAR3tQLFBt7ntBwLQxEYVM4

vendredi 17 septembre 2021

"DANS LA CHAIR VIVANTE LE VIDE SE MEURT" Poème du 17-09-2021


 




Paris Le 17-09-2021


DANS LA CHAIR VIVANTE LE VIDE SE MEURT


La chair à satiété dans ton vide en pensée

Que mord ta liberté prend rides du passé

L’ecchymose des sens la bleuit en son âme

Fièvre de la présence : elle brûle et s'enflamme


Papyrus du silence on veut la rajeunir

Pour que ne s'y lancent jaunes brûlis de l'âge

Antique et frémissante on cherche à l'assainir

Avec voix chantante qui l'appelle au partage


Elle n'est rebelle qu'avec mots insurgés

Qui se font la belle dès qu'au Rien elle plonge

Où elle noie l'ennui en plaisirs passagers

Qui obscurs dans sa nuit la blessent et la rongent


Or que dit la beauté en un bien vivant corps ?

Qu'on ne peut l’appâter sans tenir à son âme

Or la chair au vide – jouant avec la mort

D'ennui se lapide puis force Éros aux armes


Si chair n'est au vide la vie n'est labyrinthe

Cela en corps l'incite à prendre pour ses sens

Tout l'art en partage d'où muses ne l'éreintent

Sur des voies de garage – et sont phare d'Un Sens


Ne joue donc la vertu que si elle est la sœur

Des « trois grâces » en chœur où se tue tout ce vide -

Levant pensée-charme qui noie tout le morbide

Beauté-chair en son âme efface la rancœur


Passe outre fantômes qui flattent ton passé

Arrache cette pomme en même temps qu' Eve

Et tu verras alors toute cette pensée

Levée contre faux doute en amour comme rêve


Partage en fruits de vie qui sans-cesse s'adoubent

Mort d’Éden ne sévit où le désir redouble

Eve se love en tes bras d'Adam levé

Mort ne brave vos pas en un destin lavé


Use la cette mort et franchis les courants

Et de tout destin sors – Ne vas plus la serrant

Lave verbe au poème et conquiers ton Hélène

Or tu sais qu'elle t'aime hors-guerres sur ta scène


Musique éternelle baignant le mots rebelles

Où sources font déchoir dans l'embouchure telle

En ses confluences : bruyant brûlant hachoir

Que poème-Présence en voit : bouillant miroir


D'où son verre fend l'âme or Verbe appuie pensée

Où source en feu trame l'océan embrassé

Par chair sortie du vide un beau soir de rencontre

Où des yeux limpides voulaient que tu racontes...

mercredi 15 septembre 2021

Nécessité d'habiter poétiquement le monde

 

https://www.huffingtonpost.fr/frederic-brun/la-necessite-dhabiter-poetiquement-le-monde_b_7211168.html?utm_campaign=share Les blogs La nécessité d'habiter poétiquement le monde ÇA MARCHE -Cette phrase me revient souvent à l'esprit. Elle circule parfois dans l'air du temps grâce au poète allemand Hölderlin qui a affirmé il y a deux cents ans dans l'un de ses poèmes "Plein de mérites, mais en poète l'homme habite sur cette terre". Par Frédéric Brun Ecrivain, auteur du livre "Novalis et l'âme poétique du monde", éditeur de musique 05/05/2015 11:59 CEST | Actualisé octobre 5, 2016 Habiter poétiquement le monde. Cette phrase me revient souvent à l'esprit. Elle circule parfois dans l'air du temps grâce au poète allemand Hölderlin qui a affirmé il y a deux cents ans dans l'un de ses poèmes "Plein de mérites, mais en poète l'homme habite sur cette terre". Selon Hölderlin, l'homme habite naturellement la terre en poète. Novalis, au même siècle que lui a affirmé: "La poésie est le réel véritablement absolu. C'est le noyau de ma philosophie. Plus c'est poétique, plus c'est vrai". Dans ses livres, Novalis nous propose un voyage dans le royaume de la poésie originelle. La courte vie de cet être non seulement poète, mais aussi religieux, philosophe, et scientifique est passionnante. De nos jours, l'attitude poétique est bien absente des sujets traités par les média. La rareté de cette présence ne doit pas faire oublier pour autant sa profonde nécessité. Plus de deux cents ans ont passé depuis la création du poème de Hölderlin. Il ne connaissait pas le matérialisme. Il connaissait la guerre mais il n'a pu imaginer les deux conflits mondiaux du vingtième siècle, ni l'univers concentrationnaire, ni les ravages de Hiroshima, ni le naufrage de notre monde nucléaire à Fukushima. Hölderlin se posait pourtant déjà la question : "Et pourquoi des poètes en temps de détresse?". Cette phrase a fait également coulé beaucoup d'encre. Une grande partie des êtres humains sur terre vivent en état de détresse en raison des inégalités économiques. L'habitat poétique exige une éthique, une manière de vivre qui ne place pas l'économique au centre de l'existence. Ceux qui cherchent le profit à tout prix pourraient partager davantage s'ils habitaient ainsi. Il faut habiter poétiquement le monde pour qu'il ne court pas sans arrêt après la croissance et retrouve l'essence de son existence. Nous ne pouvons y parvenir que quelques instants seulement, car il est bien souvent impossible dans la spirale globale de faire autrement. Il faut tenter de le faire avec le plus de réceptivité possible, en contemplant les beautés qui nous entourent, s'en nourrir, s'en inonder l'âme et les yeux en regardant plus attentivement chaque jour, le ciel, la mer, l'écume, les arbres, le sourire d'un enfant avec les yeux et l'esprit du poète. Cette attitude poétique pourrait, si nous étions plus nombreux à en prendre conscience ou à l'adopter, devenir également un acte politique et écologique afin de participer au changement du monde.

"Du Temps Serré Du Capital : Distance Vue" Poème du 15-09-2021


 




Paris Le 15-09-2021


DU TEMPS SERRE DU CAPITAL : DISTANCE VUE



Ce mouvement frénétique en Paris excentré

Allume électrique Capital bien serré

Avalant travailleurs en leur temps qu'il accule

A plus aucun ailleurs –et leurs nerfs tend bouscule


Sous ciel gris monotone aucune variation

Ce ronflement atone peut casser l'attention...

Pour demain à venir un grand humain se cherche

Retrouvant son plaisir –c'est ici qu'il se perche


Il crée ici soleil pour gamins et sa clef

Qu'il offre sans pareil pour écoute qui plaît

Aux enfants sans souci ouvre à toutes les joies

Où l'humain qui sourit trouve une jolie loi


Jeunesse à côté rêve encore contre trafic

Partage qui lève leurs sens et la musique

Avides de savoir ils veulent que s'innovent

En vie sans le pouvoir science et amour qui sauvent

 

Grand trafic prend la rue pourtant il n'a pas bu

Qui n'entend son raffut et vit belle présence

Ouvertes sont ses ailes en une vraie distance

Sans-même qu'un appel lui soit lancé : imbu

mardi 14 septembre 2021

"A Deux Pas De L'Ondée La Ville Poudroie L'Âme" Poème du 14-09-2021


 Peinture : Corinne IZQUIERDO




Paris Le 14-09-2021


A DEUX PAS DE L’ONDÉE LA VILLE POUDROIE L'ÂME



Pluie pesant sous leurs pas – qui s'en va déserter

L'espace où se débat partage en liberté ?

Or de ce macadam en tâches qui scintillent

Ville ici poudroie l'âme en tous ses feux qui brillent


Et le mal d'avenir se plie en des sourires

A perte de plaisirs où se lustre Désir

En regard victorieux sur larmes de Ménines

Tombant si bas des cieux quand leur pensé anime


On s'offre tout ce grain en êtres rassemblés

Sous l'auvent comme train d'épis d'eau comme blés

Et le temps du lointain s’arase dans le proche

Or les voix n'ont éteint parousie qu'il décoche


Êtres qui chevauchent en ce temps suspendu

Soleil ébauchant fête en horizon : pendue

Leurs têtes en leurs rêves débordent la parole

En bordant sans trêve d'elle : l'instant qui vole


Le chuintement du trafic silencie la musique -

Concert des voix piquent en un sens arythmique

Clame âme d'époque ce moment suspendu

Qui dans son vif socle touche misère nue


Et notre vie y louche arborant en fontaine

Ce qui survit en bouche  et sortie de ses chaînes

On tient en espérant contre toute vitesse

Ouvrir à tout errant le chant de la tendresse


Et la nuit installée débordant sous nos bruits

L'obscur qui s'est calé aux murs : on y reluit

Car ville nous écoute – on vibre dans sa bouche

De veille – instant y goutte en sa vivace souche

lundi 13 septembre 2021

"Don Juan Métamorphosé En Amant Au Soleil Couchant" Poème du 13-09-2021


 




Paris Le 13-09-2021



DON JUAN MÉTAMORPHOSE EN AMANT

DANS LE SOLEIL COUCHANT



Si dans le soir qui vient en bel amour n'apprend

Cet espoir qui lui tient remous peut disparaître

A la neuve attention au soleil qui le prend

Avec rouge attention pour la veille à renaître :


Mu par ressentiment – le manque en son tourment

Bouge sans-cesse – meurt-il au bruit de la promesse

Dans l'ombre d'une aimée au soir? – Et la caresse

Dans son si sombre ennui porterait faux amant ?


Croire que son combat se videra sans soleil

C'est tenir ses ébats sans passion rédemptrice

Quand s'élève Désir en tous bruits qui s'égayent

Quand tant tangue et vire ville en nuit captatrice


Il aimera quand-même en pauvre amant indu

Don Juan des faux « Je t'aime » - il trouve si ardu

De tenir partage jusqu'au soleil couchant

Avec qui sonne image pour son corps se lâchant


Grande peur de l'après – ses nuits si solitaires

Déroulées sans apprêt – l'angoisse qui l'enterre

En mort symbolique devant qui fait musique

Avec sens pratiques qui tuent son faux tragique :


Belle Dame rayonne au bord de belle nuit

Et cette âme résonne en un si fort appui

Pour son bruit intérieur qu'il se métamorphose

Sans plus ce leurre de vouloir cueillir la rose


Cette âme au bien surgit en trame de désirs

Et plus il ne s'agit d'effeuiller marguerite

Papillonne en ses yeux la lumière d'Elvire

Qui l'appelle en ce lieu où son souffle médite

dimanche 12 septembre 2021

"PETITE HISTOIRE POUR LA PROMESSE EN L'INSTANT" Poème du 13-09-2021


 




Paris Le 13-09-2021



PETITE HISTOIRE POUR LA PROMESSE EN L'INSTANT



La promesse en l'instant étant rêve en passant

Offre caresse au temps qui l'ouvre en y naissant

Devenir s'y coule suspendant la durée

Où penser se partage en prenant bien sa place

En avenir qui roule aux projections encrées

En singuliers gages d'idée qui n'en perd trace



Est promesse en l'instant pour qui clame installer

Pour demeure en tous temps un très beau p'tit palais ?

Contant sa vie sans-cesse à l'amie silencieuse

Il perd de vue tendresse pour ces yeux qui le creusent


Cinéma du partage ? Faux amour s'y rallie

L'homme se veut sage – parle fort de la lie

Triste alors est l'instant : Moi de l'homme en victoire

L'amante perd son temps : il veut seul faire l'histoire


Vitesse en temps perdu que ne rattrape guère

Dame ayant attendu : l'âme vide : aux affaires

Qu'est promesse en l'instant : qu'amour en veuille nid

Si silence la tend c'est l'homme qui la nie !


En corps cette pensée en les sens exercés

Attend bien mots osés pour dire et embrasser

Si aucune effusion ne s'annonce future

C'est que toute émotion est cassée hors-nature

samedi 11 septembre 2021

"Aux Brins De Charme : Que S'emporte L'époque !" Poème du 11-09-2021


 




Paris Le 11-09-2021


AUX BRINS DE CHARME : QUE S'EMPORTE L’ÉPOQUE !




Le poème est offrande en gage de l'instant

Et que toujours il tende au partage du temps

N'empêche qu'il fleurisse : éternelle abondance

Qui voudrait qu'il pâlisse aux couleurs d'existence ?


N'a-t-on vu sa chair-soleil se fondre aux nuées

Quand les mots dans ses nerfs sondaient tensions du proche

Aux baisers en fontaine envoyés tout remuer :

Geysers arc-en-ciels : scène où lointain s'ébauche


Oui ! Muse ! Ta présence arrose le distant

Sans-cesse tu lances l''eau perlée sur ses roses

Son silence indécis aurait perdu leur temps

Ton grain d'étoile essuie toute sa nuit sans cause


Si se suspend l'époque au train filé des jours

Retrouver tout son socle en brins d'instants de charme

Revêt l'eau des songes où s'invente l'amour

Sans l'argent qui ronge les parti-pris de l'âme


Sentiments relapses aux brûlis tous noyés

Ne voient plus de traces où passer en lumière

Et ils s'en vont désœuvrés – dans la guerre : égayés

Contre le beau si vrai avec l'ennui amer


O Tendresse gardée à l'appel du futur

Ne vas pas te brider : écoute la jouvence

Dans l'océan-ville psalmodier pour Nature

Paroles habiles pour doux bruit de vacance


N'oublie pas que frémit le passé dans les vagues

De l'océan-semis où blessures s'élaguent

Tendresse ! Tous les grains dont tempête est bardée

Tes mots d'aura étreints les aura débordés


La caresse au présent pour l'âme de l'Humain

Ne va pas en rasant charme lié à ses mains

Opère en ouvrier ! Poète avec tes muses

Pour grandir tout relié à leur chemin qui n'use !

vendredi 10 septembre 2021

Atahualpa YUPANQUI Radio sur Spotify

 

https://open.spotify.com/playlist/37i9dQZF1E4Ch0zh5U8Cxv?si=bc3d56e8594c4613

"De La Pensée Dans Le Vide Au Poème"


DE LA PENSÉE DANS LE VIDE AU POÈME




Quant à soupeser la pensée dans le vide

On ne dira pas que c’est l’ennui

Mais les prémisses

D’un poème


Comme les éclairs dans un ciel serein

La poudre d’artifice se répand

Au creux sans fond

De la présence

Et

La fait surgir

Comme la source

De mille feux étincelants


Il n’y a nulle poésie

Qui ne chante la force

Des mots fraîchement insurgés


Ainsi – toujours au guet –

Toujours battant en veille

La parole séditieuse

Est au « travail »

Pour

Sans-cesse reprendre

Un sens qu’elle arrache

Aux sons habituels –

Jetant ainsi une

Passerelle

Entre

Inaudible-invisible

Et vision-écoute

Du concert

Inattendu

Qui

Peuple le silence


Si les « effets » de la muse

Vous mettent à nu

Si l’habit qu’elle

Porte

Vous séduit

N’hésitez pas – rentrez

Avec votre corps –

Comme revenu

De loin –

Au cœur chaud

De sa grâce avec

Les voix qui s’y animent

Et font valser votre respiration


Et vous soufflez sur

Le feu de la présence

Vous volez les flammes au temps

En vous séparant

Du vide


Vous bâtissez votre propre voix …

Ce qui vous était étranger

Ce qui vous était

Lointain –

Vous l’accueillez

Comme l’hôte

D’un poème


Vous rattrapez le temps perdu

Et sautez dans le foyer

De l’instant –

Solitude

Y nageant

Devient force

Elle ne hurle pas

Ne tambourine pas

A la porte des souvenirs

Elle entre de plain-pied

Aux bords sans bornes

D’un océan où tout proche

Se donne au lointain

Tout proche

Se rive

A un horizon

En avalant la promesse

De cette identité

Une et fixée

Par les

Monstres froids


Vous passez de la nage

A la navigation

Le sextant

C’est

Votre muse qui

Vous soustrait au temps mort

Un rythme vient secouer l’obscur

Il s’arrime au roulis des

Courants


Le chant évasif s’ouvre

Et s’affermit

Il n’est plus

Hâtif

Il vient se couler

Comme un gouvernail –

Au fil du vent


Mais … Terre ! « Terra incognita »

Vous avez gagné un

Nouveau départ …

Multiplié est

Le parcours

Du poème

Multipliée est sa voix

Halée contre les bords sans bornes

Et vous allez – drainant vos mots

Dans des embouchures

Réputées non

Navigables


Pendant que se déroule

Comme un ruban

De Möbius

Dans votre

Pensée

Vous vous rivez

A des horizons lumineux

En avalant toutes

Les langues


Vous livrez tant de baisers

Sur la corne d’abondance

Que la meute de

Vos mots

Devient chaîne de graines

A semer dans votre

Propre bouche

Vous chérissez

L’exil qui la

Traverse

Avec

Tant de lèvres frémissant

A la paroi du vide

Qu’elles le

Brisent

Comme en mille éclats

Au creux cru de

Votre pensée

Enracinée

Dans

L’instant


Tout glisse à présent

Et remplit la durée du poème

Comme dans un tonneau

D’ivresses d’où

S’échappent

Mille compagnies

En mille territoires

Pour la petite voix qui boira

Au monde son ambroisie

En désertant

La solitude


Et la paix sortie de ce monde

Devient traversée

Sur une jetée

Infinie

Qui s’avance

Contre toute apparence

Sans aucun écran

Sans aucun

Miroir

Vers le grand océan

Sans plus aucun

Autre lien

Que celui du poème

Des corps et des vies qui –

Sans lui – vous seraient restés ignorés