dimanche 27 mars 2011

LE VENT D'AMOUR

LE VENT D’AMOUR

Le vent d’amour restant serein

Envoie ses ajoures au secret

Des grands monts toujours suzerains

Dans le bel horizon de craie


Posant l’azur indélébile

Il lance – telle une sibylle

Cette nature qui renaît

Aux oiseaux de sa destinée


Soir – un côté d’éternité

Clair- bâti comme cathédrale

Offre son graal tout vertical

Et – rose – côté liberté –


Vient clore le cycle du jour

En un horizontal séjour

Où court la carte des étoiles

Par-dessus la lumière en voile


Qui – là – ceint la vallée …

Au noir tout mont s’en est allé

Bientôt la lune si tardive

Dessinera les crêtes vives


Et celles-ci – comme embaumées

Jusque dans leurs plus hauts sommets –

Forceront le plus grand vertige :

Fantômes sans corps qui s’érigent

lundi 21 mars 2011

SILENCE A L'ECOUTE

SILENCE A L’ECOUTE

Voir et entendre le brouillard

Sur les chemins de la tempête

La suie du jour venir éclater

Dans un soleil qui se dévoile –

Comme il peut – sous ce bombardement


Notre liberté harnachée

Dans les hauteurs

Derrière cette lumière

Apparaissant – disparaissant


Il faudra du temps ?

Les grands corbeaux cherchent des trouées

Par où s’écartent les nuées …

Ils inventorient le ciel …

Voient-ils le monde entrer en convulsions ?

On entendait des chants …

On entendait la rumeur sur la ville …


Mais – là-bas – sur la route :

Des chaînes voraces cliquettent

Et – dans les cités : des maisons tranquilles

Sont explosées – emportées

Sous l’ombre furtive

D’oiseaux de mort

Sous la boue de déferlantes de mort


Qu’adviendra-t-il ?

Les foules de la liberté

Ne semblent plus rien attendre

Des caquètements de basses cours royales

Qui – de loin – les musellent

A coup de promesses


Frontalement exposées aux fracas de fureur

Elles ne chantent plus – ne dorment plus …

Cependant – les traces d’une histoire

Ne sont pas ensevelies

Un chemin peut se rouvrir

Aux semeurs d’espoir

Qui ne comptent sur aucune partition

Soufflée par les maîtres du monde

Ni sur aucune richesse putréfiante

mercredi 16 mars 2011

L'ETREINTE

L’ETREINTE

Petit passage de la réalité

Dans le silence qui vous étreint

Petite éprouvette

Où glisse le temps d’intensité variable

Mais – sens à sens :

Bris en plis prolongés dans les burettes :

Bruits qui ne soient pas d’oiseaux

Mais d’acidité bouillonnante

Au creux de votre parole


Le temps explose :

Y virevoltent les mots qui se bousculent

Pourtant le chant pacifique est votre

Le silence entre

Dans vos dithyrambes

Il ne devrait pas se disséminer

Dans les méandres du verbe

Ni se dissoudre en oxyde brûlant de sons


Malgré tout :

Ce qui vous étreint

Tient contre toute fureur

Et vous fait attraper délicatement

Ce qui tend à se consumer

En un discours


Main à main – sans tout brûler

De ce qui respire –

Sans rien bombarder

De la présence

Vous ne vous hâterez point

Ou vous rentreriez dans un chaos en fumée

Et l’étreinte se solderait en prière brune

vendredi 11 mars 2011

AVANT LA CREPUSCULE

AVANT LE CREPUSCULE

Un baiser d’air frais

Au-dessus des terres fendues

Ici – dans la montagne aplanie

Grimpe vers le soleil roussissant

Vers le plus haut – vers l’immaculé

Tête vide attachée à l’horizon blanc sur bleu

Cœur élancé aux doux gazouillis

Vers le creux béant et sombre

De la vallée

Et … Plus loin – plus loin

Mais se rapprochant :

La voracité de l’ombre

Attrapant tous les précipices

Jusqu’à ne subsiste

De la lumière

Que cette monumentale

Clarté de chaux

Bientôt bordée puis auréolée de roses

Arrondissant l’angle rentrant

De la nuit vers les étoiles

Le baiser – alors – aura tout emporté

Jazzant avec le merle

Sur la secrète obscurité

mercredi 9 mars 2011

UN MATIN

UN MATIN

Brume solaire

Par-dessus les dames en mariage

Qui regardent l’Europe

Du haut de leurs chapeaux

De brumes cristallines


Bruissement d’oiseaux

Par tous les bords d’arbres bourgeonnants

Par ceux des sapins fiers et singuliers

Et le chant moqueur

Les caquètements – les trilles diverses…

Tout un concert pour annoncer

L’éveil du soleil

Derrière les robes blanches

Sans compter les silences

Où rentre la ferveur


Là-bas – au-delà des mers

En deçà des déserts

La liberté fait ses boucles

D’où – là aussi le soleil est en cristal

Pour une Femme

Qui ne se tarit pas

Dans l’eau des exils


Une Femme qui nous appelle nous aussi

Comme à deux pas

De la candeur éternelle