lundi 7 mai 2012

DANS TA MAIN

DANS TA MAIN



Ta terre est au hallier de ton corps
Elle se délie de ta chair à la mer
Ile qui creuse le pli
D’une étreinte
De sol en sein

Muse vivace au port de sirène
On se saoule au muter d’un destin
Sur son ventre
Comme à la trace
D’un raisin

On est bien mâtin –
Qu’anaphore –
Elle ne s’épuise pas
En sonnant –
Comme pour le pétrir –
Le cri du silence

Ai-je assez balbutié
Sur le bord de ses yeux ?
Ai-je seulement esquissé
L’océan de son désir ?

Dans le mystère à son huis –
Des chers et brefs abois
A la pluie sur ses hanches –
Ma main – mes lèvres
Boivent ses soupirs

Ils avalent ses foudres
Entrelacées de sourires
Aux coudées franches
Comme dérivées d’une amphore de Sèvres
Enfouie sous le courant des aurores …
Dans ton chemin de mer

Encore qu’on entende sourdre
Le vent sous les puisards de ton sommeil
Et    au feu naître
Les pulsations de ton étoile –
Vais-je prendre la voile
Sur tes eaux qui veillent ?...

Ton art m’affranchit
Et    mille fleurs je cueille
En mutin de ton cœur –
Dans ta main … Dans ta main

samedi 5 mai 2012

SOUS LES ARCHERS DE LA LUMIERE

SOUS LES ARCHERS DE LA LUMIÈRE




Soleil craqué – vidé
Sur les terrasses ?

Des mots-dés jetés –
Vrillent avec la saison

Doucement – voluptueusement
Les joues de Déméter
S’empourprent
Et soufflent la liberté

Toi – où que tu coures –
Où que tu erres –
Casse ton cachot

Remballe tes bagages –
Tout savoir en terre –
Éclaire tes songes
En les livrant
Au hasard des nuages

Point de Dieu
Pour y jouer –
L’art a assez sué de prières

Laisse l’attente perler
Au larmier des oracles
Las ! Le temps ! … Non ! …
Mais – Nous – existons
Pour éventer sa trame

Chaque étroite – petite et noire pensée
Passera au tamis
Des orages imprescriptibles
Qui les feront ruer
Dans les détails
Froissées – renversées
Elles déménageront
Dans la joie

Et maintenant …
Qui tricote sous les archers de lumière ?
La pluie – œil conforme –

Ici – guettant  les fenêtres
Au cou neigeux –
Comme si elle pouvait
Toutes les fermer
Définitivement

Là – guettant  la grande porte d’océan
Comme si elle pouvait
La claquer
Définitivement

Ici et Là : les trilles
Jusqu’au silence mouillé
Dans le vent
Qui glapit sur les feuilles
Et les fleurs

Cependant – jamais l’horizon
Ne meurt
Au petit hachoir
De nos errances
Et la pluie et le vent rusent
Comme notre raison

Nous apprendrons toujours
A coudre les chemins
De nos amours
Avec ceux
Qui semblent se fermer
Dans l’horizon …

jeudi 3 mai 2012

AU FANAL DE LA MEMOIRE

AU FANAL DE LA MEMOIRE




La grâce essuie le drame
Sur le crin de mon amour
Galopant
Il sera d’aventure
Le silence dans mon crâne
Brassant la poussière

Oui ! Branlebas de combat !
Tu feuilletais l’abîme …
Qu’il aille batifoler sur les cimes !

Tu verras le val
Se débarrasser de son manteau de brume
Les hommes cogneront
Leurs âmes contre son halo
Pour fabriquer leur soleil

Et cela fera du bruit
Cela brassera des baisers
Contre le cercueil de leurs désirs

Cela – renaissance
Au fanal de la mémoire –
Glissera
Dans le flambeau des voix
Puis rougira d’amour
Les portes de l’horizon

Mon ciel fiévreux
Brûlera l’ennui
Le catapultera
Dans l’instant-tremplin
Des oiseaux

Chipant leurs chants
Tu en humecteras tes lèvres
Et – chapeautant le lointain
Avec les hélices de la présence –
Tu verras l’écran noir
Où grimace la mort
Exploser sur la herse des cris

Couleur vive
Calant le vide
Dans la coupe aux mystères –
Tu boiras au plaisir
De ne jamais perdre
Ta corne de brume

O la chair de tes combats
Là – dans le ventre neigeux
D’un sourire de citadelle imprenable –
Sur les orgues de pierre
Là où résonnent les avalanches –
Elle gagne déjà un sol
Ramifié par une lumière
D’intensité variable
Comme la musique
Que l’amour attend