mardi 28 septembre 2021

"Deuxième Kinesthésie : Soleil allant à contre-point d'un éveil de ville qui souffle ses rythmes" Poème du 28-09-2021





Paris Le 28-09-2021

Place De La Nation


DEUXIÈME KINESTHÉSIE

Soleil allant en contre-point d'un éveil de ville qui souffle ses rythmes



7h30mn

Sur ciel : Barres d'or contre horizon d'opale au delà des colonnes

Sur les rues : Phosphorescents soldats lunaires et yeux d'argent des fauves automobiles

Et … Toute la vie pâle du ciel avec nuées sales couvrant de leur impression-miroir murs de la place

7h45mn

Disparition des soldats lunaires

Nuées platine opale et or à l'horizon

Défilé-explosion d'humains sans orbite, comme dansant au jour entrant dans la ville

7h50mn

Et cette jeunesse désignée par la main attentive de la Marianne encore noire sous voile translucide

des arbres ! Le savoir l'attend.


8h

Horizon-ciel : Tout un pan d'or patiné de nuées platine.

Et l'émeraude des arbres : empoussiérée par l'automne qui s'avance à pas feutrés dans la ville

Et le défilé encore troué mais déjà lancinant et ronronnant des voitures qui gravitent sur la place

8h05mn

Lueur de brûlis aveuglant le ciel à l'horizon

Puis soudain : le phare du soleil : feu brouillant le noir d'écriture et rendant son avancée : hésitante

8h10mn

Sur le trafic devenu mou et incertain des voitures sur la place, le soleil n'a toujours pas prise

8h15mn

Sur les façades ouest des murs, la pierre se pavoise de chaux vive

Et les bouches des rues s'illuminent de blanc doré

8h20mn

Le grand soleil, doucement, part se voiler à nos vues, sous les arbres ; son disque est cependant bien

visible et mouchette nos yeux

Mais la poussière émeraude des arbres fleurit, pailletée de lumière

Toute la périphérie de notre lieu est animée par les voix barbouillées d'aigu d'enfants filant à l'école


8h30mn

C'est ce moment où toute la place inondée de lumière, vibre de la nouvelle intensité du trafic bondissant sous les feux verts

8h37mn

Puis le soleil patine l'ombre des arbres mais il ne rend plus son éclat sur bouches des rues et place

Le ciel bleu-pâle hésite à l'azur. Est-ce son ton d'automne ? Il ne fleurit pas sur la foule tressautante

et bariolée pressée par le travail

8h40mn

Notre lieu semble avoir dit un adieu définitif aux ouvriers et à leurs discussions rapides et amicales

Quant au ciel, il monte en pâleur qui fut trouée un moment par le soleil l'obligeant à la lumière


8h45 – 8h50mn

Le trafic est de moins en moins troué dans son train mais son souffle reste encore intermittent

Or la fraîcheur de l'air n'épuise pas ses vapeurs qui dégagent une senteur amère et carbonée

8h55mn

Dernier ballet des vélos sur les terre-pleins blancs de pierre en périphérie de la place

La montée du trafic se renforce jusqu'aux bouches de métro, et crache le réveil de ville


9h00mn

Tout le trafic est un bloc : serpent lent sifflant sur place et bouches de rues où crient les klaxons

La Marianne encore voilée par un arbre excroissant se signale par sa veille silencieuse sur la ville

Du ciel toujours pâle le ciel garde sourire qui semble lointain mais fleurit encore la pierre des murs

9h15mn

L'éveil de la ville pour travail est achevé et tout le trafic qui s'y est épuisé s'y est rendu

L'air frais remué par une petite brise piquant les oreilles, semble accompagner un définitif réveil


Derniers et rares passants, comme un salut à la chanson qui suinte à la radio du lieu :

« Allez ! Venez ! Milord ! » Le travail en désamour vous dit : « Laissez-vous faire ! », on vous a vu

Dame-ville avec vos rythmes sous le soleil souriant pour amour senti par nous pour vous malgré ce

ciel pâle. Tous les amours cherchent dans votre réveil la caresse-paresse attentive de votre lumière !

 

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