CHEMINER AVEC LE POÈME
Passer le monde par devers soi
Ne pas se plier à sa loi
Oser ne pas s’agenouiller
Et – le corps de ses vers mouiller
A la tendresse et aux tempêtes
En ayant le courage en tête
Affréter son embarcation
Et – accordant son attention
A tout courant
impétueux –
Lancer son voyage à cent lieues
Mais – toujours et sans-cesse Ici
Comme si l’on avait saisi
Que ses bagages
Ne sont rien
Sans – avec les gens –
Faire lien
Cheminer avec le poème
Pour créer tout ce que l’on aime
Beauté pour les aubes précieuses
Charme pour les veilles curieuses
Quand on recueille tous ces rêves
Que l’humain garde sur ses lèvres
Et ne céder sur son silence
Que lorsqu’il ouvre la conscience
A la distance
de toute autre
Sachant qu’elle ressemble
A la notre
Quand la parole gravitant
Autour du temps – crée l’instant
Propice à partager poèmes
Pour que – doucement –
Ils essaiment
Fabriquer toujours du réel
Même s’il ne touche aucun ciel –
Quand le vent tourne en tragédie
Il aura déjà été dit
Que – seulement –
L’Homme est moisson
Que – seule sa vie vaut passion …
Il n’y a aucune
entropie
Dans ce petit monde
En charpie
La mort peut défier les étoiles
Elle ne peut étendre son voile
Sur les symboles d’éternité
Qui les traverse en beauté
Et le hasard est
Sans destin
C’est l’obscur qui vraiment l’éteint …
Mille et mille révolutions
Nous rappellent à
Leur attention
Filigrane au monde qu’il est
Le poème se fait l’allié
Du moindre des
Retournements
Quand
En un seul point seulement
Il devient l’aimant des souffrances
Et leur lance les délivrances
Qu’elles attrapent en
Leurs filets
Pour
De leurs prisons
S’en aller
Mais le magnétisme n’opère
Que dans l’attraction
Des misères
Pour
Le charme d’un chant sublime
Qui ne se targue donc de rimes
Que pour hâter une relève
A tout moment de
Pure trêve
Que
Peut s’accorder la misère
Dans sa course collée
En terre