jeudi 28 mars 2013

PARIS SABLE SES MUSES



PARIS SABLE LES MUSES


Avec ton corps que flagelle l’ennui
Tu es venu au port avec
Les flammèches
De la nuit
Tu étais nu au Paris
Des femmes ingénues
Et son étai tenait en un pari
Aux nues

Enluminé par un ciné-paradis
De houris vénéneuses
Tu lèches la scène -
Comme dans
Un nid
D’allumeuses d’horizon -
Séchant ta veine
Avec déraison …

Pour que la haine laisse
Tes passions et … Comme
En un reste d’action -
La caresse en peine
De poème
S’étrenne dans la tendresse
De  l’instant …

Etrillé dans l’arène
D’une veille qui
L’éradique –
Toute errance rompue –
Tu te mouilles de
La musique
Des voix
Qui font sens trapu

Tu fabriques tes voiles
En briguant l’envol
Dans un chant
Brigand qui
Vole le temps
Et sa trique fabuleuse

Tu rayes l’éthique des savoirs
En l’enchantant
Et … Poète
Tu t’enrôles dans la veille
Ensorceleuse …
Qu’il te sied –
Bégayant comme un troll
S’enfuyant devant les béguines –
Que le vent bataille dans leurs paroles …
Les voilà assassines
Quittes de toute
Loi intestine
Mais tuant ton
Bon vouloir

Or - quête de sons
Dans l’orchestre anonyme :
Ce sont fêtes intimes
Qui le sont
Défenestrant tout savoir
Envoûtant de pouvoir

Désarmées – les béguines
Trament l’amour
Sur les traces
De Mélusine
Et …
Paris sable les muses -
Qui s’amusent – affables
Sur les tables –
En les sablant
Du sel d’océan

Trônant dans leurs
Belles solitudes –
Saillantes – Ici
Elles sourient
Si bien
Que les seuls liens
Qui vaillent
Sont élimés
Par tous les souvenirs
Qu’elles soufflent
A la compagnie

O compagnies ! Vous soudoyez
Les fées au milieu
De vous
Et …
Comme le silence surprend –
Vous leur vouez l’âme
De votre présence
En réinventant
Les rendez-vous
Comme une trame
De résistances
Aux temps qui
Vous délient …

Et les détails de votre existence
Vous les livrez pour
L’éternité –
Hâtés
Par les chemins qui vous
Tiennent par la main –
Vous ne ratez rien
En oubliant les
Lendemains
Sur
Les plis de vos amours

Pardonnez que le poème
Y jette sa voix
Pour qu’il sème
De vos joies d’une nuit –
 Votre futur afin qu’il puisse
Luire un peu

L'HIVER INSISTANT PRIS A LA FOURNAISE DES MOTS



L’HIVER INSISTANT PRIS A LA FOURNAISE DES MOTS




Dans la fournaise où brasillent
Les feux en cascade
Des amours –
Tu traques des éclairs pour
Tricoter de la lumière :
Cette limaille
De farfadets cosmopolites
Dans les a-jours brûlants
De l’inane présence

Par les vannes à l’aveugle
Qui roulent des vagues
Dans le courant de
L’avenue –
Tu ouvres un ruisseau
Bordant la sente
Du souvenir

Tu tires la traîne de la nuit
Dans une lente remontée
Où brille la veine du
Rêve ingénu

Tu déambules dans les minces
Filets d’eau – lancés sur
Les murs de ton
Refuge –
Par les fées qui dégoupillent
Le hasard explosant
Dans ton art
Improvisé

Eventé : le son secret
Qui vrillait dans
Ta voix !
Tu l’agences dans le sens …
Ainsi – la trame
Des éclairs
Aura entraîné
Le dérobé des phares
En claires billes roulant
Dans le bazar de ton
Verbe chaotique

Puis – arrachés un moment 
A son tissu serré :
Les mots saxifrages
Hantés   par ton  désir
Croissent   et  se construisent
Contre la destruction
En rhabillant
L’impossible mise à nu
De ta musique
Chronophage
Quand
Elle s’était défraîchie
Au vacarme des
Derniers fauves
Automobiles

Et l’hiver insistant
Aura été soldé par le bruissement
Printanier des fées embrassant
Les farfadets de la nuit
Où tu veillais –
Au comble de la tendre fournaise
Des mots à la recherche d’un ressourcement
Contre le froid rugueux
Et insistant

dimanche 24 mars 2013

ANICROCHE DE LA NUIT SOUS LA RAMPE



ANICROCHE DE LA NUIT SOUS LA RAMPE




Ciel couché sur les toits qui s’y effacent –
Le temps ne peut plus imprimer ses traces
Qu’en ouvrant là celles de la mémoire
Qui disparaît bien vite dans la moire
Dessous  laquelle on appelle les proches –
Et tout le passé lointain on le fauche


Ainsi s’inscrit fortement sous la rampe
Tout le présent qui trempe sous les lampes –
Et les désirs inassouvis du jour
Y inscrivent lumière du toujours –
A son tour – l’anicroche de la nuit
Lance le futur sans faire de bruit

Mais qu’en serait-il de notre poème
S’il ne mordait l’avenir où qu’il sème –
Chantons-nous la promesse de la paix 
Qu’elle se couvre d’un drap pudique épais
Comme ce faux fantôme des puissants –
Les accompagnant jusque dans le sang
Qu’ils font jaillir – loin -  pour leur pauvre école
N’y perdrions nous pas notre parole ?

Car c’est là – de la fièvre de nos villes
Qu’autour surgit la misère intranquille –
Poète ? Celui qui n’essaime pas
Les rêves et la lueur dans tous ses pas ?
Non ! Celui qui – ses pieds campés en terre –
Scrute le ciel en contempteur de guerres

Demeure ! Belle clef de l’avenir
Dans la porte de tous les souvenirs –
Mais que la nuit ne les appesantisse …
Voilà que les aspirations s’y glissent
Pour vivre intensément le plus jamais
En grandes vagues de tendresse – aimées
Partagées jusqu’à la fin de la veille
Avant que ne l’emporte le sommeil

mardi 19 mars 2013

DEUX FOIS LE CHANDELIER POUR CINQ PIEDS - EN TRENTE RAMEAUX



DEUX FOIS LE CHANDELIER POUR CINQ PIEDS -  EN TRENTE RAMEAUX






Sueur dans les murs
Le vent fouette le ciel ivre
Qui bave dans les rues suaves

Le temps s’accélère –
De suif bientôt asséché
Le macadam ronfle noir

Embardée du fleuve
Crachant – Ici – tous ses fauves
Qui crissent dans les bordées

Teint mauve du ciel –
Soleil en catimini –
Regroupement des nuées

Contre les haillons
De la lumière voilée –
On attend la cataracte

Nouvelle saillie
Du vent qui lance son souffle
Sur la bouche du fleuve

Puis une ombre informe
Plisse le silence aux murs –
Les passants pressés : complices

Vitesse sans voir –
Lampadaires alignés jaunes
Calfeutrant les yeux des fauves

Veille dans la ville –
Vade me cum des amants
Dans un espace qu’ils tracent

Derniers retours vus –
Le cri retenu du merle
Emballe tous les bagages

Nuit sans prévenir
  se brise tout élan
Des revenus du jour

Temps volé qui cède
Aux rendez-vous amicaux
Aux retrouvailles amoureuses

Repli dans les âmes :
Ce chantier rentré en elle :
Vacuité cheminante

Conte au débarras
Des paroles débridées ! :
Énigme de la tendresse !

Non ! On n’attend rien
Des paroles de promesse
Qui font banquet tous les soirs

Demain sans emphase …
Parti-pris pour la misère :
On ne chante aucun héros

Allez ! La musique …
Cette fois-ci dans les têtes –
Tant-pis pour les faux orchestres

Trouver la beauté
Au creux des calleuses mains
Qui battent notre mesure

Rentrée dans la nuit –
Sa pensée née du soleil :
L’Homme s’essayant à soi

Printemps dont on rêve :
On t’invente déjà là
Fleurissant tout le partage

Pourtant – est-ce ivresse
Ou course d’aspirations
Au dédale des passions ?

Ville en labyrinthe 
Oui ! Tu satisfais la soif
De qui garde ton étreinte

Et l’obscur tenu
Au croisement des errances –
Donne le courage heureux

L’obscur grandit l’âme –
Elle connaît le soleil :
Cet intime qu’elle appelle

Hiver qui te penches
Lentement vers la douceur
On suit ton fil suspendu …

A seule ouverture
Vient la chaude nouveauté :
Caresse-espoir dans la vie

Intime jardin
Grand ouvert aux solitudes
On te cultive en rencontres

Hasard non aride :
Passe-muraille induisant
Lèvres de joie aux grands fleuves

La ville et ses rues
Vont sourire en leurs courants
Et l’on se fera sourcier

Bientôt : frondaison
Batailleuse et pacifique
Dans les yeux des boulevards …