DEUX FOIS LE CHANDELIER POUR CINQ PIEDS - EN TRENTE RAMEAUX
Sueur dans les murs
Le vent fouette le ciel ivre
Qui bave dans les rues suaves
Le temps s’accélère –
De suif bientôt asséché
Le macadam ronfle noir
Embardée du fleuve
Crachant – Ici – tous ses fauves
Qui crissent dans les bordées
Teint mauve du ciel –
Soleil en catimini –
Regroupement des nuées
Contre les haillons
De la lumière voilée –
On attend la cataracte
Nouvelle saillie
Du vent qui lance son souffle
Sur la bouche du fleuve
Puis une ombre informe
Plisse le silence aux murs –
Les passants pressés : complices
Vitesse sans voir –
Lampadaires alignés jaunes
Calfeutrant les yeux des fauves
Veille dans la ville –
Vade me cum des amants
Dans un espace qu’ils tracent
Derniers retours vus –
Le cri retenu du merle
Emballe tous les bagages
Nuit sans prévenir
Où se brise tout élan
Des revenus du jour
Temps volé qui cède
Aux rendez-vous amicaux
Aux retrouvailles amoureuses
Repli dans les âmes :
Ce chantier rentré en elle :
Vacuité cheminante
Conte au débarras
Des paroles débridées ! :
Énigme de la tendresse !
Non ! On n’attend rien
Des paroles de promesse
Qui font banquet tous les soirs
Demain sans emphase …
Parti-pris pour la misère :
On ne chante aucun héros
Allez ! La musique …
Cette fois-ci dans les têtes –
Tant-pis pour les faux orchestres
Trouver la beauté
Au creux des calleuses mains
Qui battent notre mesure
Rentrée dans la nuit –
Sa pensée née du soleil :
L’Homme s’essayant à soi
Printemps dont on rêve :
On t’invente déjà là
Fleurissant tout le partage
Pourtant – est-ce ivresse
Ou course d’aspirations
Au dédale des passions ?
Ville en labyrinthe …
Oui ! Tu satisfais la soif
De qui garde ton étreinte
Et l’obscur tenu
Au croisement des errances –
Donne le courage heureux
L’obscur grandit l’âme –
Elle connaît le soleil :
Cet intime qu’elle appelle
Hiver qui te penches
Lentement vers la douceur
On suit ton fil suspendu …
A seule ouverture
Vient la chaude nouveauté :
Caresse-espoir dans la vie
Intime jardin
Grand ouvert aux solitudes
On te cultive en rencontres
Hasard non aride :
Passe-muraille induisant
Lèvres de joie aux grands fleuves
La ville et ses rues
Vont sourire en leurs courants
Et l’on se fera sourcier
Bientôt : frondaison
Batailleuse et pacifique
Dans les yeux des boulevards …
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