Le propre des périodes révolutionnaires est de provoquer un tel ébranlement des structures sociales que les anciens repères s’en trouvent perturbés et les frontières, que l’on croyait solidement établies, s’effondrent en quelques heures : tel qui professait son amour du peuple crache de mépris sur le peuple prenant en main ses propres affaires, tel autre, issu de la noblesse, s’enthousiasme de cette effervescence prolétarienne. Cette seconde attitude est celle de Villiers de l’Isle-Adam, témoin direct des événements : « Il est ainsi, avec Verlaine et Vallès, le seul écrivain de son temps à avoir soutenu la Commune, au milieu des vociférations, des cris de haine unanimement jetés sur le charnier fumant des ouvriers parisiens par tous les Flaubert, Zola, George Sand, Anatole France, Daudet… »1
Ce soutien, il l’exprime dans un texte intitulé Tableau de Paris sous la Commune, que les éditions Sao Maï ont eu la bonne idée de rééditer, accompagné d’une excellente préface. Sur les pas de cet aristocrate catholique, vous découvrirez ce Paris en pleine ébullition, où les églises, à partir de cinq heures, se transforment en club de discussion, où « l’indomptable Liberté s’est relevée, chancelante, mais appuyée sur tous ses drapeaux rouges ». Tout est saisi sur le vif, croqué en quelques traits, quelques « tableaux saisissants et inattendus » émergent du tumulte d’une bataille que l’auteur sait titanesque et qui dépasse de beaucoup les exploits antérieurs. À ce peuple de Paris, simple et sublime à la fois, qui monte à l’assaut du ciel et fait trembler les puissants, Villiers de l’Isle-Adam dit toute son admiration, de son courage, de sa bonhomie : « Et quelle meilleure réplique à l’incessante canonnade de nos ennemis acharnés que ce refrain que mille voix répètent, chaque soir […] : les peuples sont pour nous des frères, / Mais les Versaillais des ennemis… » Une déclaration que nous faisons nôtre, sans restriction !
Ce soutien, il l’exprime dans un texte intitulé Tableau de Paris sous la Commune, que les éditions Sao Maï ont eu la bonne idée de rééditer, accompagné d’une excellente préface. Sur les pas de cet aristocrate catholique, vous découvrirez ce Paris en pleine ébullition, où les églises, à partir de cinq heures, se transforment en club de discussion, où « l’indomptable Liberté s’est relevée, chancelante, mais appuyée sur tous ses drapeaux rouges ». Tout est saisi sur le vif, croqué en quelques traits, quelques « tableaux saisissants et inattendus » émergent du tumulte d’une bataille que l’auteur sait titanesque et qui dépasse de beaucoup les exploits antérieurs. À ce peuple de Paris, simple et sublime à la fois, qui monte à l’assaut du ciel et fait trembler les puissants, Villiers de l’Isle-Adam dit toute son admiration, de son courage, de sa bonhomie : « Et quelle meilleure réplique à l’incessante canonnade de nos ennemis acharnés que ce refrain que mille voix répètent, chaque soir […] : les peuples sont pour nous des frères, / Mais les Versaillais des ennemis… » Une déclaration que nous faisons nôtre, sans restriction !
Henri Clément
Sao Maï, 112 pages, 6 euros
1. Voir Paul Lidsky, les Écrivains contre la Commune, La Découverte/Poche, 2010
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