Le dernier train des primeurs de Rungis remplacé par 20.000 camions ?
Le dernier train des primeurs desservant le marché de Rungis pourrait bien disparaître en juin prochain. Mais il serait alors remplacé par plus de 20.000 poids lourds par an.
Encore une aberration environnementale totale ! Le dernier train transportant chaque jour fruit et légumes de Perpignan jusqu’au célèbre marché en gros devrait être remplacé par… des camions.
Train des primeurs – Louer des wagons neufs serait trop cher
À quoi bon multiplier les annonces sur la sauvegarde de l’environnement à quelques jours des élections européennes, si le bon sens le plus total ne s’applique pas (jamais) au quotidien ? Chaque jour, depuis 2007, un train transporte de Perpignan à Rungis plus de 400.000 tonnes de fruits et légumes par an. C’est même le dernier à desservir encore le célèbre marché.
Mais il pourrait bien disparaître le 30 juin prochain, ce qui supposerait son remplacement par une noria de camions. En effet, les 82 wagons réfrigérés utilisés, vieux d’une quarantaine d’années, sont absolument vétustes. Les transporteurs Roca et Rey, qui les exploitent et sont sous contrat avec la SNCF, ne pourraient en louer de nouveau, du fait du coût trop élevé de cette location.
Et c’est bien ce qui bloque la signature d’un nouveau contrat : les tarifs et coûts de fonctionnement élevés de Fret-SNCF. Si elle dispose bien de locomotives, d’agents et de wagons neufs à louer, baisser ses tarifs reviendrait à signer un contrat à perte.
Cinquante camions par jour sur l’autoroute
Mais c’est surtout l’environnement qui risque d’y perdre… Car si ce train ne circule plus à compter de juillet prochain, c’est sur les autoroutes que ces 400.000 tonnes de fret vont se retrouver. Et pour les transporter toutes les marchandises au jour le jour, la plate-forme logistique de fruits et légumes Saint-Charles International de Perpignan devrait faire appel àplus de 20.000 poids lourds, à raison d’une cinquantaine de camions par jour, six jours par semaine.
Interpellés sur le sujet, les élus locaux, tout comme le président du Marché d’intérêt national (MIN) de Rungis, sont atterrés. Mais pour l’instant, au niveau régional ou ministériel, nul n’a encore réagi face à cette nouvelle source de pollution et d’émissions carbone, qui semble pourtant si simple à éviter.
Le dernier train des primeurs sera-t-il préservé d’ici à fin juin ? Le président du MIN de Rungis a pour l’instant rencontré Fret-SNCF afin de trouver une solution d’attente. Le maintien de l’actuel train durant six à douze mois, le temps de mettre en place des containers de camions posés sur les trains ou des transports combinés, a ainsi été évoqué.
Signez la pétition pour demander à la SNCF et à l’État de réagir
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