Le 1er Août 1019
EN PLEIN DANS L'AURORE
Assis face à l'est,
Place de la Nation, tu vois un morceau de la ville passer doucement
sous
l'enclume de l'aurore
.
Et le vent frais
chipote ta glissade vers la lumière mais il te prend dans
l'interstice de deux
étincelles
clignotantes, ces deux étoiles qui s'évanouissent dans la nuit qui
s'évapore …....
Tu t'en vas sous les
cerises du jour, ces petits nuages qui vibrent sous la coupe du
soleil :
nectar pour les
passants qui vont déjà au travail . Et sa chair les prend, les
tient un moment
comme s'ils allaient
danser loin de l'ombre .
Autre côté de
l'horizon: Le bleu roi se grime d'une robe aux traînes d'or .
Des cris amples et
gais marquent la respiration des colombes levées . Est-ce la
tranquillité
qui les fait manger
l'air au-dessus des toits ? Un merle peu causant s'enfourne en
plein dans
la lumière vive
d'une balconnade .
Impasse des mots
devant la rougeur brûlante qui passe dans tes yeux...
Premier klaxon
annonçant la prochaine ruée de trafic : la circulation guette
déjà la surface
des rues :
elle va escalader en rumeurs le Paris qui se réveille … Le
vent remue les vapeurs
d'essence qui
tourbillonnent en âcres odeurs …
Grand
rayonnement sur la place d'où ton approche de la Marianne se fait
sidérale .
Son visage qui a
perdu son masque de noirceur semble avoir été lavé par une lueur
interne à
à un regard
fier . Les lions semblent l'emporter loin dans l'horizon là où les
marronniers lui
ouvrent l'espace
de leur déjà pourpre silhouette .
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